Hommage à Paul Winter, par Jean-Matthieu Clôt.
SAINT LAURENT-la-VALLÉE
Paul Winter décède le 20 janvier 2021 à Saint-Laurent-la-Vallée.
Paul espérait " terminer " comme son père pour s’endormir définitivement. La mort qu’il connaissait pour y avoir été confronté de diverses manières, ne l’inquiétait pas même s' il ne savait pas ce qu’il y avait " après ". Il aimait rappeler la théorie d’un légionnaire en Indochine, courant sous le feu ennemi en disant : " Si ce n’est pas l’heure, il ne peut rien t’arriver " et il concluait souvent ses commentaires par l’expression musulmane : Mektoub ! : C’est écrit ! |
Quand, poursuivi par les Japonais, il marchait vers la Chine en Avril 1945, il pensait à la propriété du Monteil, se raccrochant à l’idée de revoir ce " phare " dans la famille depuis 1928.
Souhaitant laisser une trace pour ses descendants, il s’est confié dans un récit de deux cents pages, évoquant ses souvenirs dont voici quelques dates :
Il naît le 16 mars 1922 à Hué, résidence impériale au Vietnam. Une Annamite qu’il nomme la Thi hay, prend soin de l’enfant handicapé par un voile du palais.
" Bon à tout, bon à rien ", il pratique tous les sports qui s’offrent à lui, et le scoutisme lui fait découvrir le chant autour des feux de camp. Plus tard, il sera assidu aux retransmissions sportives à la télévision.
Des attaques de paludisme induisent chez lui, une régulation thermique catastrophique d’où son habitude de porter un béret " vissé " en permanence sur sa tête. Il réalisera tardivement qu’il passait des vacances princières dans la baie d’Along.
A l’automne 1948, il est en Côte d’Ivoire, travaillant comme assistant dans une exploitation de palmiers à huile. Il rencontre Laurette déjà mère de trois enfants, qui deviendra sa femme. Début 1951, il s’occupe d’une plantation de café. Laurette lui donne trois filles : Françoise, Nicole et Jacqueline. Il garde de son premier séjour en Afrique, une amitié indéfectible pour Nikiema Bayouré. En 1958, la famille revient en France, plus précisément à Chabeuil dans la Drôme où il découvre le chant choral avec le groupe paroissial, puis Pamproux dans les Deux-Sèvres et Saint Maixent-l’Ecole. En janvier 1982, il revient avec son épouse plus un teckel, à Abidjan pour quatre ans. Dès lors, il aura toujours un ou plusieurs animaux de compagnie. A 64 ans, son couple revient d ‘Afrique et s’installe pour la retraite à Saint-Laurent-la-Vallée où Paul est un temps, conseiller municipal, et adhère dès la première heure, au groupe vocal de Belvès.
Paul avait le plus grand des plaisirs (déplaisir) à évoquer ses souvenirs ; nous nous rappellerons qu’il montait dans les tours quand on parlait de ceux qui n’allaient pas voter ou encore de la " mode " bio. Les dames n’oublieront pas les gros bouquets de fleurs reçus à la moindre occasion, Quand on arrivait chez lui, boire le café, c’était toujours : " Prends un siège Cina et assieds-toi par terre sans crainte de salir ton illustre derrière, et si tu veux parler, commence par te taire. ". Quand il venait tôt le matin chez quelqu’un : " La levée des corps est faite ? " Et quand on se quittait : " A la prochaine ! Si je ne suis pas mort d’ici là ! "
Jean-Matthieu Clôt
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