Terre de l'homme

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Journées du patrimoine, volet n° 1, Merle

MERLE

 

Quand on parle de bassins miniers, on pense, au premier chef, aux sites des houillères du Nord et du Pas-de-Calais ; à la rigueur, on veut bien ajouter le Forez et les Cévennes. Il faut revenir vers de lointains souvenirs pour expurger des noms de gisements qui, un peu partout, ont fait l'objet d'exploitation quand les tourmentes de l'histoire les ont mises ou remises en chantier.

 

Pourquoi aller à Merle, samedi ou dimanche ? Combien de personnes pour ces journées du patrimoine, vont se diriger vers Merle... voilà une inconnue qui va se dévoiler dans quelques jours.  Au risque de se répéter, Merle a vacillé tout près de l'inscription dans la gigantesque encyclopédie de l'oubli. Pourquoi faire ce pèlerinage laïque dans ce lieu chargé de l'histoire minière qui tutoya un siècle de labeur, tant souterraine qu'à ciel ouvert avec la proche mine du Dantou.

Cet évitement de l'oubli est porté par bien des personnes qui, au départ, ont assisté, aidé ou encouragé Alain Paulhiac qui fut l'assembleur de cet héritage, la regrettée Magdeleine Cocagnac qui en fut la tutrice et Jean-Louis Monribot qui, lui, a été le factotum de ce passage mémoriel.

 

Merle, lieu chargé d'une insolite histoire ouvrière, au premier abord, intrigue avec son entrée dans l'antre de la terre.  Quatre lettres, M.D.L.C, gravées dans la pierre ont laissé dubitatifs, celles et ceux qui cherchaient à décrypter ce mystère. C'est notre ami, le regretté Georges Fongauffier qui en connaissait le sens, qui l'a livré, il y a une trentaine d'années. Les passeurs de mémoire Isabelle Petitfils et François Muñoz, ce samedi et ce dimanche, vont le dévoiler tout comme ils expliqueront pourquoi une ancre de marine vient là, au cœur de terres, enrichir cette entrée.

 

 

Merle devant l\\\'entrée

 

Oui, Merle, une seconde fois, s'approcha au plus près du gouffre vertigineux de l'effacement par l'oubli. L'AROEVEN, association régionale des œuvres de vacances de l'Éducation nationale, a donné à ce sanctuaire minier une nouvelle vie. Elle dura un demi-siècle. Là, des scolaires sont venus à la découverte du Périgord. Ce fut une épopée de classes vertes et de temps de vacances que ces enfants et adolescents, certainement, ne sont pas près d'oublier.

 

L'AROEVEN, interpellée par un gros souci de gestion, dut à contre cœur se défaire de ce site où ont cohabité tant de bons moments pédagogiques et ludiques. Les acquéreurs de ce patrimoine ne se sont pas précipités pour reprendre ce site d'exception. Il fallait soit avoir les reins solides, soit être animés par la passion suivant un coup de foudre. Ce sont Hélène et Érick qui ont quitté le Val d'Hyères, enrichi du creuset du Réveillon, pour venir aux sources du Neufon et de l'Antinol pour ouvrir un lieu d'accueil multi-fontionnel. On aurait pu dire bonne chance aux audacieux et point barre... mais que nenni !

 

Hélène et Érick, parfaitement conscients qu'ils reprenaient un lieu de mémoire, ne voulurent pas étouffer cette vie patrimoniale et, à l'occasion, au moins une fois l'an, pour les journées du patrimoine, ils entendirent vouloir ranimer cette flamme pour que Merle ne soit pas seulement un lieu que l'on aperçoit fugitivement en se demandant que peut bien représenter cet insolite monument bâti là en bas de la route.

 

 

Devant les fours à chaux

 

Bravo Hélène et Érick, vous avez évité le saccage possible de l'historicité d'un site minier.

 

 

 

Lors d'antérieures journées patrimoniales,  François Muñoz et Isabelle Petitfils se sont fortement impliqués dans cette  réanimation historique de Merle.

 

 

 

Merle a connu pendant quelques années, une histoire ferroviaire. Les animateurs des journées du patrimoine vous en parleront certainement.

 

 

Le rôle d'un modeste et médiocre billettiste "ironiquement taxé d'éditorialiste", n'est-il pas d'être un poil-à-gratter de la vie locale. À ce titre, quand l'icône plébéienne, d'une poésie pleine de tendresse, disparut, l'idée de donner le nom de Jean Ferrat à Merle me titilla. Après un cuisant échec, ailleurs, c'était pour associer deux noms d'artistes au rond-point fongauffiérain de la Résistance, m'appuyant sur la maxime de la Maison d'Orange "Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer", j'osai avancer le nom de Jean Ferrat pour Merle. Ce faisant, je tablai sur la poésie de l'auteur de "La montagne" et sur ses affinités avec le monde des humbles et des travailleurs.

 

Là aussi, je me suis cassé les dents.

 

J'ai parfaitement compris que le thème était délicat d'autant plus qu'il contrariait un autre concept qui, lui aussi, n'a pas abouti.  

 

Pierre Fabre

 

Demain : Un autre temps fort des journées du patrimoine avec le Centre d'interprétation de la laine, à Fongauffier

Après-demain : Un autre chantier patrimonial. À Siorac, le lavoir de Foncaude a été réhabilité.



18/09/2024
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