Terre de l'homme

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Yette : l'esprit de famille et l'amour du quartier natal

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"Je m'aperçus, pour la première fois, d'après les métamorphoses qui s'étaient produites dans tous ces gens, du temps qui avait passé pour eux, ce qui me bouleversa par la révélation qu'il avait aussi passé pour moi. Et indifférente, en elle-même, leur vieillesse me désolait en m'avertissant des approches de la mienne". C'est en ces termes que Marcel Proust dans "A la recherche du temps retrouvé" traduit son angoisse du temps qui passe.

Françoise Maraval est dans un tout autre registre. Optimiste, joyeuse, tonique, elle nous propose un récit de son enfance et de son quartier où la mélancolie n'a pas sa place. Ce récit est mené tambour battant. Le fil conducteur c'est sa tante Yette, fière, opiniâtre, soucieuse des autres mais également déterminée à améliorer le sort qui lui est fait. Que serait-elle devenue sans ces qualités foncières, aurait-elle partagé le sort de cette vieille domestique, laborieuse, servante soumise qui s'apprête à recevoir des autorités une médaille d'argent et 25 francs ? : "Alors on vit s'avancer vers l'estrade une petite vieille dame, dans un maintien craintif et qui paraissait se ratatiner dans ses pauvres vêtements...Ainsi se tenait devant ces bourgeois épanouis un demi-siècle de servitude"

Gustave Flaubert - Madame Bovary.

Yette, sans faire référence à ce qu'on appelle désormais l'ascenseur social, a fait son chemin.

Elle n'est pas la seule à se dévouer pour autrui, tout le monde s'y met dans la commune pour améliorer la vie sociale et culturelle : théâtre, musique, excursions, c'est presque tous les jours, jour de fête.

Françoise rend un hommage mérité à sa tante, son quartier et à sa commune. Commune qui alors contenait en germe celle que j'ai connue avec le théâtre de l'amicale, les concerts d'orgue de Monsieur l'abbé, le rugby cher à Jean Ladignac dont la devise était "sport et musique" et c'est tout naturellement qu'après sa disparition le premier adjoint Louis Chaux me l'a confié compte-tenu de mes attributions au conseil général (éducation, culture et sport) assumant ainsi la continuité d'une tradition  du chef lieu : l'époque était  bon enfant.

Revenons un instant sur le quartier de Montmartre, je passais tout prés chaque semaine, je n'ai pas eu l'occasion de m'y rendre mais je l'observais depuis le banc de la boulangerie et je pressentais qu'il y avait là-haut une vie de voisinage et de solidarité. Aujourd'hui les conseils municipaux, à juste tite, font de plus en plus la place aux quartiers en nommant des référents et en mettant en place des conseils de quartier.

Merci à Françoise pour ce témoignage de première main, écrit d'une plume alerte et qui couvre 3/4 de siècle.

 

J'invite les membres du blog à l'imiter, à proposer des articles sur des sujets qui leur tiennent à coeur (lieux - personnes - événements) et qui, à coup sûr, intéresseraient nos lecteurs.

 

Pierre Merlhiot



23/10/2020
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