L'hydronyme d'un cours d'eau porte son histoire.
SAINT GERMAIN-DE-BELVÈS
Le lit de la Ravine de Conty, environ 1 500 mètres, se termine là à la Rouquette. Avant de confluer avec le Neufond, celui-ci sort de l'aqueduc pour le franchissement de la route, la ravine épouse pour quelques dizaines de mètres le fossé adjacent à la R.D 52.
Photo © Pierre Fabre
Qui peut prétendre au titre de cours d'eau ?
En voilà une question ! Les géographes semblent bien avoir trouvé un cahier des charges pour le définir.
Il s'agit d'un creuset qui part d'une, ou plusieurs sources, il doit avoir un lit et, in fine, un écoulement. Celui-ci, primo, doit être significatif et, secundo, il peut ne pas être permanent.
Personne ne conteste aux oueds d'Afrique du Nord, le titre de cours d'eau, personne non plus ne conteste le titre de cours d'eau au Lirou, fossé hydraulique héraultais, qui s'étire sur 10,8 km avant de se fondre dans le Lez mais qui ne sort que très peu de ses longues intermittences.
La Veules, considérée comme le plus petit fleuve de France, 1,149 km, heureusement pour ses riverains du Pays de Caux qui sont fiers tant de ce particularisme que de sa joliesse, arbore son hydronyme avant de se déverser dans la Manche.
Le Fournier, à Montferrand, également intermittent, a une longueur identique au ruisseau de la Combe de Conty
Beaucoup de modestes cours d'eau, pérennes ou intermittents, n'ont pas ou plus exactement n'ont plus de nom. Certains en ont changé au gré des appellations locales, ainsi le Raunel qui nait en lisière de Bessède, il n'y a guère plus d'un siècle, était désigné le Ruisseau de Monplaisant.
Sous l'Ancien Régime, on tenait à identifier par un microtoponyme toutes les pièces du patrimoine, maisons, bordes, voire cabanes, les parcelles éparses, sources, ruisseaux, rus, forêts, bois et bosquets... avant que la vulgarisation cadastrale fasse que l'on se détache de ces références nominatives patrimoniales. Proche de nous, "Le pré de Cordy", fort vraisemblablement, a dû appartenir à un sieur Cordy.
Beaucoup de cours d'eau ne sont pas nominativement identifiés sur les cartes I.G.N.
Il en est de même pour nos cours d'eau. Certains ont perdu leur identification. C'est certainement regrettable. Le ruisseau qui rejoint la Dordogne en bas de Carlux, qui n'est point cadastré, est devenu, au fil du temps, le Ruisseau du Ponteil. Il n'est pas du tout certain que les nouveaux Sarladais connaissent majoritairement le nom de la Cuze, porteuse de bien des moments historiques de la ville natale de La Boétie. Il ne faudrait pas, non plus, se hasarder à dire que les néo-Belvésois sachent tous identifier la Nauze qui coule à leurs pieds.
Pourquoi donner un hydronyme à nos fleuves, nos rivières, nos ruisseaux ?
Ils sont, dans une certaine forme, l'expression de leur bassin de vie. La Nauze nous vient du Celte qui veut dire grand fossé, La Couze, de Cosa nom d'une rivière torrentielle, archétype des autres, qui elle-même tire son nom d'un hameau situé sur la commune du Broc. Le Neufond tire son nom de l'occitan. Sa source étant une fontaine haute. Souvent nos toponymes et hydronymes se perdent dans la nuit des temps et les chantres de l'onomastique emploient souvent l'échappatoire d'origine indo-européenne.
Le Bandiat, rivière dont le nom du cours est attesté sous des formes anciennes : ripperia de Bandeato en 1294 et fluvium de Bandeato en 1300, quitte le Périgord pour disparaître et ressurgir plus loin. D'origine non déterminée, il pourrait dériver du radical préceltique °ban, qui se retrouve dans plusieurs noms de cours d'eau en France, comme la Banège.
Nous sommes tous friands de connaître l'étymologie de nos toponymes et, bien souvent, nous calons. Prenons l'exemple de la Vézère qui nous viendrait de l’allemand Weser, apparenté à Vézère. Weser. L'Auvézère tirerait son nom de la Vézère mais, cependant, est tributaire de l'Isle.
Il est bon de garder les hydronymes, quand ils existent, et d'en recréer quand ils ont disparu.
Osons émettre une idée.
Les Saints-Germinois et eux seuls, par le truchement de leur exécutif municipal, disposent du droit de nommer le cours d'eau, exclusivement saint-germinois qui, du pied de Conty, rejoint après un cours de 1,5 km, le Neufond à La Rouquette.
Qu'il soit, néanmoins, permis de leur proposer des noms. Eux seuls auront pour latitude d'examiner ou d'écarter.
Il ne serait pas stupide de dénommer ce ruisseau sans nom le Pâturel car il s'inscrit dans un vallon d'anciennes pâtures. Autre piste le Serreval, agglutination de serre, creuset -en général plutôt sec- d'un relief hercynien, et de val pointant la vallée.
Laissons à J-Pierre Passerieux, aux édiles saint-germinois, et aux forces vives de cette entité, la latitude d'examiner avec sérieux, cette suggestion informelle, de l'ignorer, d'en sourire, ou de rejeter l'idée de nommer officiellement ce souverain naturel de la Combe de Conty.
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