Terre de l'homme

Terre de l'homme

La classe, inéluctablement, se resserre.

 

PAYS de BELVÈS

 

 

Nous avons vu le jour quand le pays, après des années terribles, retrouvait, -semble-t-il- une forme d'apaisement. Notre histoire, comme nous l'indiquait notre merveilleux pédagogue Jean Delbès, trouve des pauses mais celle-ci ne s'arrête jamais.

 

Nous étions une petite quinzaine, dans cette année 1963, à devoir être jaugés par les autorités, pour entendre énoncer la formule stéréotypée "bon pour le service armé".  Nous échappions à la tragique turbulence des déchirures postcoloniales et espérions que cette douloureuse page soit enfin tournée. Jeunes gens, la vie active nous attendait dans les chantiers du siècle. Certains plus ou moins audacieux ont brillé, d'autres moins. Tous conservaient affectivement ce lien ineffaçable de l'attachement au terroir. Depuis, le cercle, notre cercle, se resserre et les maillons manquants, après bien plus d'un demi-siècle de péripéties, viennent saper l'harmonie de ce collectif amical. Avec un brin de complicité, nous nous intitulions "la classe".

 

Le 15 janvier 1992, Jean -affectueusement Jeannot- Boutin, Grivois par sa naissance, nous quitta à Saint-Avit-Sénieur. Jean était notre poète-paysan, il savait donner aux moments conviviaux une touche enjouée avec son piano à bretelles. Par la musique, il faisait ressortir, bien au-delà de cette Bessède où s'écoule le Ségurel, modeste adjacent à la Couze, à l'hydronyme prédestiné, sa profonde sensibilité de virtuose aux accents rustiques.

 

Jean Boutin

 

 

 

 

François Roussely

Au début de cette année, c'est Jean-François Roussely, le plus prestigieux des nôtres, qui nous échappa, ce 10 janvier, dans le cœur d’Essonne, à Égly localité de l'Arpajonais, tout près de Sainte Geneviève-des-Bois où il résidait. François a plus que brillé, notamment par son éblouissant cursus universitaire, qui lui a fait gravir tant d'échelons dans la société. Ce Commandeur de la Légion d'Honneur, grand serviteur de l'État, ne pouvait qu'être la fierté de ses condisciples, de ses amis et de Belvès, son village natal, où il tenait à se ressourcer.

 

 

 

 

C'est Sarlat, qui fut, un peu par hasard, la ville natale de Jean Vilafranca. Il s'éteignit le 2 octobre à Périgueux. Jean, dans son enfance et même dans son adolescence, nous l'appelions amicalement Coquet. Il nous laisse bien des souvenirs de jeunesse. Jean, fils de républicains espagnols qui, dans la douleur, ont quitté leur péninsule aux mains d'imposteurs abjects et cruels tyrans illégitimes, se réclamait d'une double culture. Son cursus de "bâtisseur" et de prestataire de travaux l'amena à ses débuts, dans la proche bastide villefranchoise pour revenir à Belvès, son entité de cœur.

 

Mireille Jean fut brutalement désarmé, en septembre 2019, quand Mireille lui échappa. Son deuil fut, pour lui, une itinérance soutenue vers Castelnaud où, désormais, ils reposent tous les deux

 

 

Jean Vilafranca

 

Photo d'archives personnelles de David Vilafranca

 

 

 

 

 



16/10/2023
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