Le Don paisible
Volodymyr Zelensky président de l'Ukraine
Le Don paisible (1928) : ce roman écrit par l' écrivain soviétique Cholokhov connut aussitôt un immense succès. Tiré à 79 millions d'exemplaires, il obtient successivement le prix Staline en 1941, le prix Lénine en 1960 et, consécration suprême, le prix Nobel de littérature en 1965.
En 1949, j'avais choisi ce livre sur un rayon de la bibliothèque de l'Ecole Normale, attiré par le titre poétique. Je ne savais pas que j'avais entre les mains, l'un des plus grands chefs d'oeuvre de la littérature soviétique. Son titre est trompeur : le roman commence en 1912 par des histoires d'amour et se termine par le retour de Grigori le cosaque dans son village dévasté. En moins d'une dizaine d'années, la Russie connaît la grande guerre, la révolution de 1917 puis la guerre civile entre les Blancs et les Rouges (1917-1923).
Le vent de l'histoire balaie le territoire de la Russie, le Don, fleuve paisible qui se jette dans la mer d'Azov, n'y échappe pas.
Tant de tragédies en si peu de temps, Grigori, le personnage principal du roman et qui avait choisi le parti des Blancs, s'interroge :
" Mais que s'était-il passé ? Des hommes s'étaient rencontrés sur le champ de mort, qu'il n'avait pas encore l'habitude de détruire leurs semblables ; pris par une terreur animale, ils s'étaient heurtés, entrechoqués, s'étaient porté des coups aveugles, s'étaient estropiés, eux et leurs chevaux et s'étaient enfuis, effrayés par le coup de feu qui tuait un homme, s'étaient dispersés, moralement mutilés. C'était ce qu'on avait appelé un exploit."
Kiev (le fleuve Dniepr)
Il est en Russie un fleuve comparable au Don : c'est le Dniepr qui traverse l'Ukraine, sa capitale KIEV, avant de se jeter près d'Odessa, dans la Mer Noire. Fleuve lui aussi paisible, comme le Don : il ne l'est plus.
Rostov sur le Don
Les Russes, depuis des semaines, s'emploient, par tous les moyens, de s'emparer d'un pays indépendant avec la même brutalité qu'ils ont mise en Afghanistan, en Syrie et en Tchétchénie.
Que Poutine relise "Le Don paisible", que les Russes soient attentifs aux propos de Grigori, qui s'exprime souvent par antiphrase et qui souligne dans ses propos, l'inhumanité de la guerre et l'indignité de ceux qui la mènent :".....l'herbe murmurait, caressée par le vent, les alouettes chantaient dans la brume frémissante et une mitrailleuse crépitait très loin dans la vallée sans eau, obstinément, méchamment, sourdement, proclamant dans la nature, la grandeur de l'Homme."
Pouchkine,Tolstoï, Gogol, Tourguéniev, Pasternak, Soljenitsyne, vous qui avez fait la grandeur de la Russie, au secours ...........ils sont devenus fous !
Pierre Merlhiot
PS : la guerre civile (1917 -1922) oppose les Russes blancs favorables à la monarchie aux Russes rouges qui ont fait la révolution de 1917. De nombreux généraux proscrits, se réfugièrent sur le territoire du Don, préférant mourir, sabre à la main que de se laisser égorger.
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Demain : St Cyprien. Récital Bach, pèlerinage musical avec le pianiste Cyril Marie à l'Espace e2k.
Après-demain : Le théâtre amateur. Reconnaissez-vous les comédiens amateurs qui ont joué "L'invitation au château", pièce de théâtre de Jean Anouilh.
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