Terre de l'homme

Terre de l'homme

Les regards mémoriels sur des personnages pratiquement tombés dans l'oubli. Volet n° 3 (3/4).

 

 

Poursuivons nos regards mémoriels et attardons-nous en terre bourguignonne dans la cité ducale de Charles de Valois-Bourgogne, dit Charles le Hardi ou Charles le Travaillant. Il nous est connu sous le patronyme de Charles le Téméraire. À cette époque moyenâgeuse, cette métropole n'était point dans le périmètre stable du royaume de France et il n'était pas rare de guerroyer pour définir les frontières. N'oublions pas que le duché de Bourgogne (880-1477) ne devint province du royaume de France qu'en 1477 quand Charles, cousin de Louis XI, s'effondra aux portes de Nancy, actuellement Place de la Croix de Bourgogne. Marie, sa fille unique, pour faire face à la Maison de France, épousa Maximilien de Habsbourg. 

 

Aujourd'hui, quand les T.G.V. sillonnent les terres de Bourgogne, qui pense qu'il y a 5 siècles 1/2, les seigneurs de ces terres voulaient fonder un empire... qui n'aurait pas été un "appendice" de la France.

 

Les Dijonnais l'appelaient Montmuzard

 

Le quartier Montmuzard est un quartier de Dijon  situé à l'est de la ville. Il est aujourd'hui peuplé majoritairement par des étudiants, le campus de l'Université de Bourgogne étant situé dans ce quartier. Il est découpé en plusieurs secteurs : Champmaillot, Hyacinthe Vincent, Mansart, Montmuzard et Université.

 

L'Hôpital militaire Hyacinthe Vincent.

 

HV joris alain

 

Image Alain Joris.

 

 

Cet hôpital militaire, conçu pour 400 lits, dont les plans furent tracés en 1935, sortit de la planche de travail de Georges Toury, architecte. Vicissitude de l'histoire, il fut réceptionné pendant la guerre et inauguré par... la Wehrmacht. Les revers de l'histoire l'ont précipité à la démolition après son abandon en 1998. 

 

Le médecin-général Hyacinthe Vincent. Source Wikipédia

 

HV

 

 

Hyacinthe Vincent est le fils d'un marchand boucher bordelais, Gustave Vincent, installé cours Portal à Bordeaux, et d'Anne Manbourguet. La famille Vincent est une vieille famille des Hauts-de-Gironde dans la région de Lapouyade.

Médecin général inspecteur de l'armée, il est affecté à l'École militaire du dey d'Alger. Hyacinthe Vincent y découvre le bacille Fusiformis fusiformis qui, associé à des spirilles, est à l'origine de l'angine ulcéro-membraneuse, généralement unilatérale, appelée « angine de Vincent ».

 

 

Professeur agrégé au Val-de-Grâce et au Collège de France, titulaire de la chaire d'épidémiologie, il vaccine avec succès, en 1912, grâce à son éthérovaccin, le contingent français d'Afrique du Nord contre la typhoïde. Ce vaccin avait été mis au point en 1896 par Almroth Wright en Angleterre et en 1909 par André Chantemesse et Hyacinthe Vincent en France. Juste avant la Première Guerre mondiale, une loi du 28 mars 1914 impose la vaccination T.A.B. (vaccination contre la typhoïde et les paratyphoïdes A et B) et sauve l'armée française en supprimant presque totalement les cas de fièvre typhoïde. On lui doit aussi la découverte du vaccin contre la gangrène gazeuse.

Les maréchaux Joffre et Foch lui rendent hommage. Membre de l'Académie de médecine, il est élu membre de l'Académie des sciences en 1922.

Hyacinthe Vincent est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (21e division) à Paris.

Hyacinthe Vincent, Grand-croix de la Légion d'honneur, par ailleurs fut récipiendaire de la Médaille militaire et cité à l'Ordre de la Nation. Il a travaillé pour l'Hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâcefaculté de médecine d'AlgerCollège de France (1925-1936). Membre de l'Académie nationale de médecine et de l'Académie des sciences (1922)

Un timbre a été édité à son effigie. L'hôpital militaire de Dijon, aujourd'hui repris par la ville à d'autres fins, a porté son nom. Son patronyme fut pris pour des places et faculté de médecine (Bordeaux), et Paris l'honore  avec la rue du Professeur Hyacinthe Vincent dans le 14ème arrondissement.

 

 

Quelques souvenirs personnels de l'Hôpital Hyacinthe Vincent.

 

En septembre 1964, un peu avant les vendanges et la fête du vin, manifestations qui donnent du relief à la métropole bourguignonne, quelques infirmiers militaires descendent du Train YD, Yser-Dijon. Ils sont accueillis pour filer à l'Hôpital Hyacinthe Vincent pour un séjour de 4 mois, afin de devenir soit manipulateur radio ou stérilisateur-panseur. Mon excellent camarade François Paul, il deviendra en mars 2001, le sympathique maire d'Orconte, entité champenoise de la communauté de communes Perthois-Bocage et Der dans la Marne, fut de ces garçons qui n'ayant jamais manié d'appareil de radiographie, devint manipulateur radio. Son travail lui occasionna de gros problèmes de santé dont il s'est heureusement remis.

Dans cet hôpital,  les postulants stérilisateurs-panseurs ont  été interrogés par un médecin-commandant, un talentueux chirurgien, Jacques Poncelet, aussi discret que profondément humain. Il boucla sa carrière comme médecin général inspecteur en Allemagne. Son effacement faisait que les stagiaires ne savaient pas qu'ils avaient en face d'eux, un blessé du conflit qui s'acheva avec la reddition tragique du 7 mai 1954 dans la cuvette de Diên-Biên-Phu.

 

Pierre Fabre

 

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Demain sera, avec Legouest, l'ultime regard sur ces médecins militaires qui ont apporté leurs travaux et même leur vie, ce fut le cas pour Robert Picqué, à la grande marche de l'humanité en découvrant, en innovant ou impulsant des concepts. Il vous est, bien entendu, loisible de critiquer ou de vous épancher sur cette "micro-saga" en usant de la fenêtre commentaire. 


 

 



30/12/2020
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