Terre de l'homme

Terre de l'homme

Les regards mémoriels sur des personnages pratiquement tombés dans l'oubli. Volet n° 2 (2/4).

En passant par la Lorraine... avec mes rangers !

 

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Si, par hasard, vous êtes passés par Nancy et que vous n'ayez pas pensé faire une escale devant la grille de la place Stanislas, on peut dire que vous avez occulté la pièce maîtresse du Duché de Lorraine.

Photo © Pierre Fabre

 

Le volet d'hier, qui avait pour finalité de sortir Robert Picqué de l'oubli, était plutôt girondin. Aujourd'hui, traversons la France et atteignons la Lorraine, cette belle province aux racines romano mi-germaniques, héritage du  Saint-Empire romain germanique. Le puissant duché de Lorraine s'est francisé au cours des siècles avec un ancrage formel et définitif en 1766.

La Lorraine, terre convoitée, a été immortalisée pour les enfants par une chanson, au départ enfantine,  "En passant par la Lorraine" dont l'embasement relève de la légende et remonterait au XVIème siècle avec Roland de Lassus. Chanson enfantine, puis militaire, qu'il soit permis de lui trouver une belle affirmation de la féminité face à l'insolence virile.

Pour bon nombre de gens, de jeunes gens affectés au C.I.I.S.S n° 6 bipolaire, Bar-le-Duc et Toul, au cours des années 60, la ville natale du président Poincaré, le président qui eut à affronter l'histoire avec le terrible conflit de la Guerre de 14 et l'appétit de Clémenceau qui ne pécha pas, c'est le moins que l'on puisse dire, par excès de recherche d'aboutissement pacifique à cette terrible démence guerrière, n'était qu'une ville de l'Est de la France. Pour certains, c'était, aussi, le chef-lieu de la Meuse.

 

 

 

 

La cathédrale Saint Etienne de Toul signe la puissance temporelle de ses évêques. Elle constitue le pivot patrimonial de la ville.

Photo © Pierre Fabre

 

 

 

Collègiale Saint-Gengoult Allons un peu plus en avant vers l'est et découvrons Toul, une autre cité chargée d'histoire. Ce chef-lieu d'arrondissement,  ancienne principauté épiscopale du Saint-Empire romain germanique, fut souligné par les manuels scolaires d'Ernest Lavisse comme le siège d'un des trois évêchés où les prélats avaient beaucoup plus de préoccupations temporelles et d'affirmation de leurs prérogatives seigneuriales que de mission pastorale. Toul, par son passé historique, nous livre, néanmoins, son joyau patrimonial.

 

C'est dans la décade II de Messidor, au début de Messidor de l'année 172, soit vers le 1er juillet de 1964, que quelques 200  impétrants infirmiers militaires atteignent le promontoire toulois de Gama. Le Médecin-commandant Mathiot réceptionne ces recrues dont l'objectif n° 1, voire unique, est le retour à la vie civile,  14 mois plus tard. Son message d'accueil fut essentiellement une présentation des permanents de Gama et à mots couverts, l'annonce du défilé militaire qui devait réunir, dans une quinzaine, un effectif composite aussi peu passionné par une parade militaire que les adeptes de la musique pop, par la  Neuvième symphonie de Beethoven ou Le beau Danube bleu de Strauss. Il paraît compréhensible que ces militaires de carrière se soient demandés, alors, comment ajuster les trois compagnies d'infirmiers militaires coincées entre le régiment du train et l'armée de l'air, le tout survolé à la surprise générale, l'espace d'une minute, par le passage furtif dans le ciel de trois avions filant vers Nancy, avec le panache de nos trois couleurs.

Dans son message, le chef de corps ne dit mot sur le patronyme de Gama. Tout ce qui était dit, de bouche à oreille, c'est qu'il ne fallait point doubler la consonne centrale. Gama était le nom d'un personnage et non la troisième lettre de l'alphabet grec.

 

Comme pour Robert Picqué, hier, avec quelques décennies de retard, j'ai cherché à retrouver Gama.

 

J-P Gama

 

 

Qui était Jean-Pierre Gama.

 

Un dossier complet, a été élaboré par Pierre Labrude, qui est en quelque sorte, le "conservateur mémoriel" de Gama. Pierre Labrude était, dans sa vie active pharmacien. Il revient sur la biographie de ce chirurgien tombé dans l'oubli.

 

https://www.etudes-touloises.fr/archives/89/art1.pdf

 

 

L'urbanisme du siècle précédent a éradiqué le site militaire de Gama.

 

 

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Photo © Pierre Fabre

 

 

Quelques souvenirs.

 

Motivés bien plus par les permissions, toujours attendues avec impatience, que par la finalité de cette période bimestrielle de juillet-août 1964, nous avions pour lieu de séjour, un hôpital militaire virtuel où nous préparions le C.S n° 1 que, plus que pompeusement, nous appelions le caducée. Là, les para-médicaux croisaient leurs copies avec celles de géomètres, de programmeurs, … d'agents des postes, du chemin de fer et bien d'autres pour devenir infirmiers militaires. Ces stagiaires s'exerçaient à faire des piqûres ou des pansements entre eux. La sortie hebdomadaire conduisait tout le monde sur le plateau d'Écrouves où, là, on entendait nous rappeler que nous étions militaires et… qu'il fallait marcher au pas...   

 

Portail de Gama

 

Voilà ce qu'il restait de la porte d'honneur en août 2004. Depuis, il ne reste plus rien et personne n'a su dire à Pierre Labrude où est partie cette ultime pièce de souvenir. A-t-elle été soustraite par un processus peu orthodoxe, il ne saurait le dire !

Photo © Pierre Fabre

 

 

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Demain, nous changerons de duché pour passer de celui de Lorraine à celui des seigneurs de Bourgogne, pour nous attarder sur Hyacinthe Vincent, une autre figure qu'il faudrait éviter de classer dans le domaine de l'oubli. 



29/12/2020
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