Terre de l'homme

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Où se trouve le bout du monde ?

Si vous vous posez la question, où se trouve le bout du monde, évitez surtout de questionner un authentique Belvésois. Sans hésiter, il vous amènerait à l'extrémité sud de sa bourgade pour vous faire découvrir un quartier, jadis très plébéien, qui, au cours du siècle précédent, a su se donner une nouvelle apparence au point d'être un peu comparable à un tout petit Montmartre parisien.

 

24 BELVES - le bout du monde.

 

Mais, non, ce n'est pas là, quoi qu'auraient pu en dire les braves "Pêche Lune", gentilé humoristique jadis attribué aux habitants de Belvès. Le quartier si bien mémorisé par les photographies d'Antoine Carcenac, avec sa pente collinaire du sud de la localité de Belvès, n'est pas, bien sûr, le bout du monde terrestre.

Le bout du monde sur une sphère défierait la géographie, les sciences et les mathématiques.

 

Dans votre enfance, on a dû vous dire que notre point antipodal se trouve au cœur du Pacifique, en Nouvelle-Zélande... ce qui est l'emprunt d'un raccourci aussi inexact qu'imprécis. Wellington, la capitale de ce dominium britannique*, qui n'a pas encore pu, su ou osé devenir un état entièrement souverain, a pour point antipodal Alaejos, un village espagnol relativement proche de Valladolid.

 

Alzon

 

Lors de la visite de Néo-Zélandais, Alain Sabatier, chasseur d'images d'exception, a photographié, en septembre 2002, à l'entrée du village cévenol d'Alzon, la plaque symbolisant l'antipode de l'île Chatham.

Photo © Alain Sabatier

 

Plus proche de nous, Alzon, typique village cévenol, peut se targuer d'être le point antipodal, non de la Nouvelle-Zélande mais de l'archipel des îles de Chatham qui est, tout de même, à environ 800 km de l'île du sud de Nouvelle-Zélande.

 

* Le dominion de Nouvelle-Zélande est réputé avoir pris fin avec la promulgation de la loi d'adoption du statut de Westminster, votée le 25 novembre 1947 par le Parlement. Néanmoins, la proclamation royale de 1907 ayant établi le dominion, n'a jamais été révoquée et reste officiellement toujours en vigueur.

 

Pierre Fabre

 

 

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Paul Sabatier

 

 

 

Alain Sabatier,

photo © D.R

Depuis une soixantaine d’années, Alain Sabatier explore l’image photographique à partir d’un regard très particulier : celui du peintre.

Né en 1945 à Grasse, il pense dès l’âge de 13 ans, se diriger vers la peinture. Au collège, il est encouragé dans cette voie par son professeur, le peintre Georges Bard, acquis aux méthodes d’enseignement de Maria Montessori. Cependant, c’est vers la photographie en couleur qu’il s’engage à partir de 1959. Cette démarche est assez rare à une époque où la plupart des photographes débutaient avec le noir et blanc.

Dès 1966, son travail est reconnu aux États-Unis, plus disposés que l’Europe à accueillir la photographie en couleur. Ses diaporamas novateurs sont remarqués par John Szarkowski qui décide de les projeter, l’année suivante, au Museum of Modern Art de New York. Cependant, la France ne sera pas longtemps indifférente à son regard car, en 1968, il devient lauréat de la Fondation de la Vocation.

 

ll s’installe à Paris à partir de 1967 et obtient le diplôme de l'École Nationale de Photographie et de Cinématographie Louis Lumière, en 1969. Il participe à la vie artistique parisienne avec des amis photographes, cinéastes, peintres et poètes, et travaille particulièrement avec les groupes de musiciens Horde Catalytique pour la Fin et Arthéa.

Dans le milieu des années 1970, Alain Sabatier est attiré par l’ethnologie, l’histoire et le patrimoine. Pour exercer, in situ, ce regard documentaire, il s’établit à Grasse où il entreprend un travail photographique personnel en noir et blanc.

Après 1980, pour la Ville de Grasse - puis pour les archives communales, il crée une photothèque et assure le commissariat d’expositions consacrées à des photographes anciens, particulièrement à Charles Nègre, natif de cette ville.

Progressivement, la peinture et la couleur reviennent au centre de ses intérêts, en tant qu'objet de la photographie, ceci jusqu'au grand tournant du numérique qu'il aborde dès 1996 par la vidéo.

Depuis le début, le travail d’Alain Sabatier s’est construit par cycles ponctués de ruptures ; mais c’est à partir d’un même espace poétique qu’il interroge les territoires de la photographie. Même si la réflexion qu’il mène, peut parfois apparaître complexe, son regard est toujours gouverné par l’ordre du sensible.

 

Son questionnement sur le rapport à la réalité à travers l’image se poursuit aujourd’hui.

 

https://www.bouger-voyager.com/iles-chatham/

 

 

 

 



12/08/2024
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