Terre de l'homme

CLIQUEZ SUR LES IMAGES

Il n'y a plus de Pyrénées.

Le 16 novembre 1700, Louis XIV prend la décision que toute l'Europe attend. Il entérine le testament du roi d'Espagne Charles II de Habsbourg, mort le 1er novembre sans héritier, qui lègue la couronne d'Espagne à l'un des petits-fils du Roi-Soleil.

Ce "détail" historique, hélas, précipita l'Europe dans de longs conflits balayant l'aphorisme "Il n'y a plus de Pyrénées". Ce trait d'esprit est probablement apocryphe. Il est souvent imputé, à la légère, à Louis XIV mais il serait plutôt de  l’Ambassadeur d’Espagne Castel dos Rios. Il aurait prononcé ces mots sous une forme que les chroniqueurs ont rapportée, avec plus ou moins de fantaisie.

Photo © Gilles Fabre

S'il est un espace inextinguible aux malheureux êtres humains qui croient, ou ont cru, en lui, c'est bien le Ciel. Beaucoup plus proche de nous, il y a cette immensité intemporelle qui peut réunir toutes celles et tous ceux qui, sauvent, admirent la voûte céleste.

Ainsi  BÈTH CÈU DE PAU est, certainement, une figure métaphorique qui nous envoûte sous les cieux béarnais et sait aller sans la moindre escale vers les montagnes et vallées bigourdanes et intercepter la mosaïque de baronnies et entités réunies après la Révolution, dans ce grand mur pyrénéen..  

Il existe deux versions de l'histoire de la chanson " Bèth Cèu de Pau ". La première voudrait que celle-ci ait été composée par le poète Charles Darrichon en l'honneur de Pau. Lorsqu'il était expatrié en Belgique, durant son apprentissage du métier de cordonnier, il l'aurait écrite par nostalgie de sa ville natale.

Mais, dans la " Chroniquette " de Michel Fabre, parue dans " La République des Pyrénées " du 17 décembre 1982, une tout autre version fut donnée par X. Navailles de Harriet, dont le père connaissait bien le poète. Ce dernier aurait écrit la fameuse chanson en s'inspirant des sentiments, malheureusement non partagés, qu'il éprouvait pour sa belle-soeur...

Si Charles Darrichon est sans aucun doute l'auteur des paroles du " Bèth Cèu de Pau ", aujourd'hui encore, nul ne sait s'il en a réellement composé la musique. Charles Darrichon a toujours affirmé être l'auteur de la musique de son chant " Bèth Cèu de Pau ". Pourtant, il n'était pas musicien. Comment aurait-il pu alors en écrire les partitions ?

Photo © Pierre-Bernard Fabre

https://www.youtube.com/watch?v=D9Tgsi3vwLs

Bèth Cèu de Pau a été chanté par la chorale béarnaise d'Escota si plau [Écoute-s'Il-Pleut], ensemble vocal d'Angaïs, à Villefranche du Périgord en 2007 quand cette chorale béarnaise vint à Carvès découvrir le lieudit qui s'appuie sur ce toponyme.

Les Pyrénées ont toujours réuni par le chant, les gardiens de ces montagnes et d'aucuns veulent imaginer que Gaston Phébus serait l'auteur du Se Canto.

Alfred Roland, en 1896, immortalisa les Pyrénées avec sa tyrolienne des Pyrénées "Montagnes Pyrénées vous êtes mes amours…", "La Bagnéraise" ou "Halte là" ne sont pas prêts d'être oubliés.

Ce 4 septembre, mes enfants, Gilles et Christophe, passionnés par ce relief montagnard, ont tenu à m'offrir une escapade aérienne en partant de Pau pour aller surprendre la Vallée d'Ossau, Oloron, la Brèche de Roland, les deux Pic du Midi, le Pays Toy, le Lavedan et le corridor du Gave.

Une grosse heure inoubliable.

_____________________________

Gilles Fabre fut l'opérateur photographique de cette promenade aérienne. Gilles, après avoir réussi son admission à la SNCF par l'ouverture du concours d'élèves, a passé la quasi-totalité de sa carrière ferroviaire dans les Pyrénées. Passionné par les pays du Tiers Monde, il a pris des images à couper le souffle dans des pays où la misère, la souffrance, la malnutrition sont les insupportables et inadmissibles fléaux de notre temps. Cette échappée aérienne n'avait aucun lien avec ses recherches dans les pays déshérités, Inde, Népal, Burkina...   Gilles partage avec Jocelyne, son épouse, une passion pour  les Pyrénées. C'est au cœur de la Bigorre que leurs enfants Johann et Tahnee ont pris leur envol.

La magnifique chaîne pyrénéenne compte une pléthore de Pics du Midi ; notons que l'on devrait dire de midi.

Jean-François Le Nail relève que Robert Aymard, dans sa " Toponymie pyrénéenne ", cite des pics du Midi de Sorède (Pyrénées-Orientales), de Roquefeuil (Aude), de Siguer et de Bordes (Ariège), de Génos, de Bigorre, d’Arrens (Hautes-Pyrénées), d’Ossau…

Partons du Béarn qui, depuis bien des siècles, clame sa devise.

"Gratia Dei Sum Id Quod Sum/ Grâce à Dieu, je suis ce que je suis", traduction de la devise du Béarn qui entendait conserver son indépendance ...

Avec son altitude de 2884 m, le Pic du Midi d'Ossau dépasse de 8 mètres, le Pic de Midi de Bigorre. Ici, il y a 276 millions d'années, un volcan signait la vie pyrénénne. Ses 1090 mètres de proéminence font de ce pic, un seigneur de la chaîne. Son étymologie pré-indo européenne tirerait sa racine sur les eaux qui jaillissent de ses flancs.

Photo © Gilles Fabre

Les hauteurs d'Hautacam

Photo © Gilles Fabre

Ici, les cumulus légèrement au-dessus des reliefs, pourraient laisser penser à des sommets enneigés.

Le Pic dans les nuages...

... ne manque pas de majesté.

Photos © Gilles Fabre

La Brèche de Roland

Image Globefreelancers 

Dans vallée de Luz, on découvre le Pays Toy

" Un Toy noun cragn qué Diou, et péricle e erà lid ". Autrement dit : " un Toy ne craint que Dieu, le tonnerre et l'avalanche ".

Le Pays Toy

Photo © Gilles Fabre

Faisons le tour du Pic du Midi

Montagne où la science a pris place, le Pic fascine par son image qui reste gravée dans les mémoires de ses visiteurs.

Il a fallu bien des heures de savoir-faire pour composer cette merveille.

Photos © Gilles Fabre

Le Pic de Ger domine la cité mariale de Lourdes. Le Gave, au pied du château et l'espace du Rosaire, file vers son souverain l'Adour.

Photo © Gilles Fabre

Il a fallu installer le papy qui, depuis le 12 juillet, avec sa patte folle, était moins à l'aise que pour gravir pédestrement la rampe coustalétoise. C'est William, un passionné de l'Aéroclub du Béarn, qui veilla à la parfaite mise en place de ses passagers.

Au préalable, en qualité d'incontournable connaisseur des décors qu'il présente, William a su expliquer les inattendus du vol. Ils peuvent  surprendre les promeneurs aériens. William sait que l'aéronautisme de loisir n'est pas le premier critère d'excellence de sauvegarde de l'environnement. Il a tenu à expliquer que, certes, il y a des dépenses en énergie. Il faut cependant les relativiser. D'autres sources sont bien pires  et l'on en parle beaucoup moins, voire pas.

Photo © Gilles Fabre

L'an dernier, Christophe n'a pas pu participer à la journée familiale du Pic du Midi. Cette année, l'échappée aérienne concoctée depuis plusieurs mois, était soumise à de nouveaux aléas. La Covid 19 n'a pas dit son dernier mot, Il fallait trouver une date idéale.

Une stupide et banale chute de bicyclette du papy, se soldant par une fracture du péroné, amenait à des efforts supplémentaires pour éviter un nouveau report.

Photo © Gilles Fabre

Les hauteurs d'Hautacam.

Photo © Gilles Fabre