" Quand passent les cigognes ".
Le film soviétique "Quand passent les cigognes" (titre original russe : Летят журавли, Letiat jouravli) est de Mikhaïl Kalatozov. Il sortit en 1957. Cette réalisation, produite par Mosfilm, adaptation cinématographique de la pièce de Rozov, a reçu la Palme d'or au festival de Cannes.
Les Soviétiques, au cours de leurs décennies d'histoire, n'ont pas été les fers de lance du septième art. "Quand passent les cigognes" passa, néanmoins, pour un chef d'œuvre d'exception.
Crédit Tass via Gretty Images / Tass |
J'étais encore tout juste adolescent quand je le vis, la première fois, au cinéma. Ce film me bouleversa par sa qualité technique et cette trame dramatique. Du préambule calme de l’avant-guerre permettant à Veronika et Boris d'envisager leur amour, tourné vers l'avenir, quand un vol de grues traverse le ciel à la scène finale, quand Stepan, l'ami de Boris, apprend à Véronika la mort de ce dernier et veut lui remettre la photo d'elle qu'il gardait sur lui, la scénographie demeura dramatique. Le film se conclut pourtant sur une note d'espoir : Stepan, debout sur la locomotive, fait un discours énergique sur le retour de la paix et la nécessaire reconstruction. Veronika, en larmes, se réconforte dans la solidarité collective, en distribuant ses fleurs aux gens présents, tandis qu'un vol de grues passe dans le ciel. L'allégorie est bouleversante.
Quand j'ai revu, bien des années plus tard, avec des yeux d'adulte, ce chef d'œuvre, bien entendu, j'ai découvert plus encore la puissance de l'œuvre.
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Ce billet n'a ni l'intention, encore moins la prétention, d'analyser la culture sous l'ère soviétique mais seulement de revenir sur le titre du film. Pourquoi "Quand passent les cigognes". Les cigognes jouissent d'une aura majestueuse dans les migrations du ciel, pour ne point dire célestes. Les grues, et c'est bien regrettable, véhiculent, hélas, des épithètes péjoratives, à mon humble sens, aussi stupides, grotesques et inexactes que d'autres poncifs comme ceux attribués à l'âne.
Notre amie Anne Bécheau a observé le 6 février, dans le ciel bézenacois, un vol de grues. En 2020, elle remarqua une migration, le 2 février, le jour de la chandeleur.
L'hommage des migrateurs à la cérémonie du 27 février 2017.
Photo © Pierre Fabre
Le 27 février 2017, il y a 5 ans, à Monplaisant, le cercle rugbystique belvésois accompagna une de ses figures, André Praderie, lorsqu'un magnifique vol de migrateurs salua ce cortège. Le vol des migrateurs n'illustre-t-il pas nos vies qui ne sont que de perpétuels passages.
Le passage des migrateurs, annonciateur du printemps, donne toujours un baume au cœur. C'est avec un "bona novela" que Maryse Valette a commenté l'observation d'Anne.
Pierre-Bernard Fabre
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