Le pont du Garrit : bientôt un coup de jeune !
Le "caisson Batardeau" utilisé lors de la construction des piles du pont du Garrit 1880
(extrait de Photographes en Dordogne 1850-1930 de Thierry Boisvert )
Pierre Fabre, dans son article "Passons du coq à l'âne", souligne la nécessité d'alimenter, chaque jour, notre blog, afin de satisfaire notre curiosité et de proposer des articles variés car les attentes des membres ne sont pas les mêmes.
Tenir ce rythme journalier, n'est pas facile ; voilà pourquoi de nouveaux contributeurs seraient les bienvenus. Quant à la diversité des sujets , elle s'impose, elle est garante de la liberté d'expression et de la fidélité du lectorat. Rien ne serait plus détestable que de vouloir établir une programmation avec des quotas.
Une enquête nationale nous apprend que les sentiments qui dominent chez nos compatriotes, dans cette pandémie, ce sont dans l'ordre : la lassitude, puis la méfiance et la morosité. Les Français, à la peine depuis 2 ans, ont besoin de divertissement.
J'ai décidé, dans mon article d'aujourd'hui, d'oublier ce sacré virus qui nous gâche la vie. Je ne sais si j'y parviendrai.
J'ai décidé de vous faire partager ma rencontre avec le pont du Garrit au cours de ma première campagne électorale. Cet ouvrage d'art fait l'objet, chaque année, d'un pèlerinage. Rien à voir avec Fontpeyrine et Redon L'espic. Simplement des amis qui veulent rendre hommage à cet ouvrage qui a remplacé le bac en 1892, facilitant le transport des feuilles de tabac et du ciment. Le 4 juin 1944, il est le lieu où les maquisards ralentissent la progression d'une division SS au prix de nombreux sacrifices.
Le pont du Garrit 1895
(extrait de Photographes en Dordogne 1850-1930 de Thierry Boisvert )
Le pont du Garrit, on s'y bat et on s'y baigne quand les temps sont plus paisibles. Economie, histoire, loisirs, tout concourt à sa notoriété.
C'est sur ce pont que j'ai rencontré pour la première fois, lors de ma campagne électorale, un homme, entrepreneur de travaux publics, qui m'a réservé le meilleur accueil en m'invitant chez lui. Il s'appelait monsieur Rouquiot. Chaleureux, soucieux du bien-être de ses ouvriers. Il portait l'hospitalité à un tel degré que je me tenais sur mes gardes lorsqu'il me conviait à déjeuner. Cet homme-là n'est plus et tout le monde le regrette.
J'ai d'autres raisons de me souvenir du Garrit : une fois élu, j'étais fréquemment sollicité par mes amis cypriotes à me joindre à eux pour des pêches nocturnes. Ma présence, pensaient-ils, pouvait leur assurer l'immunité en cas de rencontre avec les gardes : ils ne savaient pas que c'était une circonstance aggravante. Je refusais. Bien m'en prit.
Le parfait pêcheur à la ligne de Izaac Walton 1593 - 1683
Un soir d'été, la fine équipe se rendit au bas du pont pour y pêcher quand, tout à coup, un bruit de culasse que l'on arme et voilà notre équipe prise au centre du dispositif d'un plan épervier. Un de leurs invités, Allemand de son état, se rendit les bras levés, croyant sa dernière heure arrivée.
Echaudés par cette mésaventure, nos amis s'en tirèrent à bon compte ; ils n'en poursuivront pas moins leur sortie nocturne, affinant leur ruse jusqu'à laisser partir au fil de l'eau, des lampes électriques pour détourner l'attention des gardes.
Que sont mes amis devenus ? Il me reste d'eux le souvenir de gens chaleureux, aimant la vie et ses plaisirs et vous accordant toute leur amitié.
Il m'est arrivé, comme eux, de contrevenir à la loi, quand je partais seul, en silence, muni de balances pour pêcher les écrevisses sur les Beunes, en bas de Commarque, toujours sur mes gardes, alerté par les cris des pies, des geais et des corbeaux dont j'avais interrompu le sommeil.
Loin de moi l'idée de faire un plaidoyer pour ces pratiques, qui, tout compte fait, ne portaient pas atteinte au milieu naturel.
Ces temps sont révolus ; mais, rien, à mes yeux, ne remplacera ce plaisir mêlé de crainte quand j'entrais dans la nature par effraction.
pont de Cubzac 1879-1883
pont de Cubzac
J'ai découvert, dans un récent magazine du journal Sud-Ouest, un reportage sur le grand frère du pont du Garrit, c'est le pont de Cubzac sur la Dordogne, inauguré en 1888.
Il y a dans ces deux ponts, qui ne sont pas de pierre, une géométrie à laquelle Bruno n'est pas resté insensible.
Pierre Merlhiot
PS : Le pont du Garrit aujourd'hui fermé à la circulation, fera, cette année, l'objet de travaux de la part du Conseil départemental et sera ouvert à la circulation piétonne.
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Demain : Un moment d'hiver qui se perd dans la nuit des temps, par P-B F.
Après-demain : Suite de la saga de Françoise-Marie.
Ce vendredi 4 février : Un accident de cheval, par Jacques Lannaud.
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