Serait-ce un quelconque tas de pierres ou, plutôt, un tumulus ?
SAINT GERMAIN-de-BELVÈS
Le monticule de Planche à St Germain-de-Belvès
Photo © Pierre Fabre
Le jour du printemps, avant de s'aventurer sur le chemin de randonnée, latéral au Neufond, sur le côté Est de Saint Germain de Belvès, autorisons-nous une interrogation. Le monticule que l'on découvre là dans cette petite parcelle saint-germinoise, lambeau de forêt primaire, est-il simplement un amas pierreux ou est-il un mégalithe structuré. Sa base approximativement circulaire et son "élancée" conique interpellent.
Tumulus. Image Wikipédia |
Plonger dans le Neufond, ruisseau qui au début du printemps, peine à s'écouler avec un lit consistant ayant une profondeur de 20 à 30 cm, paraît impossible. Plonger dans le Mésolithique des reliefs saint-germinois, paraît, certes, plus que virtuel mais pourquoi pas ! Ce premier jour de printemps qui, au regard des prévisions météorologiques, est attendu et espéré comme une belle journée printanière, sera une journée interrogative au piédroit d'un amoncellement pierreux qui, peut-être, n'est pas un quelconque amas de pierre mais peut laisser penser que là, nos lointains ancêtres ont érigé un tumulus. |
Ne trouvez-vous pas une similitude de forme ?
Un joli plongeon dans les strates de l'avancée humaine.
Nous serions bien prétentieux si nous avancions, au pied levé, une date pour un mégalithe qui peut être estimé comme un tumulus. Les tumulus peuvent avoir un recul de 7 000 ans mais tous -et de loin- n'ont pas une historicité aussi ancienne. Notre bassin de vie, que l'on se plaît à définir comme étant l'ère de Cro Magnon, terminologie avancée à la fin du XIXe siècle, s'applique à tous les représentants de l'espèce Homo sapiens trouvés en Europe, au Paléolithique supérieur, entre environ 45 000 et 12 000 ans avant le présent, est-il homogène dans ses implants… certainement pas.
Le Paléolithique supérieur (environ de – 40000 à – 9500) qui débute sur tous les continents, hormis l'Amérique, aux alentours de – 40000 et perdure jusque vers – 12500. Cette période est caractérisée par l'expansion de l'Homme anatomiquement moderne à travers le monde.
Les tumulus les plus anciens sont donc beaucoup plus récents.
Considérons le Mésolithique comme une période de peuplement de nos collines, située entre 9 500 et 7 500 ans avant nous et que Laurent Coulonges a dénommé le Sauveterrien puisque ses travaux s'appuyaient sur ses découvertes de la Vallée de la Lémance à l'abri du Martinet.
Le terme Sauveterrien désigne des industries mésolithiques hypermicrolithiques. Il a été créé en 1928 par Laurent Coulonges pour nommer les industries découvertes entre l'Azilien et le Tardenoisien dans l'abri du Martinet, à Sauveterre-la-Lémance. Il est globalement compris entre 9 500 et 7 500 ans. BP. Wikipédia
Le Mésolithique peut être, globalement, subdivisé en deux phases chronologiques : le Mésolithique ancien et moyen (9500-7000 av. J. -C.) et le Mésolithique récent et final (7000-5500 av.J-C).
La datation des tumulus.
Les tumulus (ou tumuli) datent bien du Néolithique (-5000/-2000 avant J-C).
Tertre artificiel élevé au-dessus d'une tombe.
Le mot latin tumulus désigne une éminence artificielle, circulaire ou non, recouvrant une sépulture. En haut français, on emploie aussi le mot tombelle. Un tertre n'est fait que de terre, un tumulus est fait de terre et de pierres et, enfin, un cairn est fait uniquement de pierres. Wikipédia
Un tumulus est un monticule de terre et de pierres que l'on élevait autrefois, à la préhistoire et durant l'Antiquité, au-dessus de certaines sépultures. Sa forme et ses dimensions sont variables, tout comme la nature de la tombe qu'il protège (simples ossements, fosse pavée, chambre funéraire, etc.).
Un observateur des Hauts de France et du Hainaut pointe chez lui ces émergences.
Automobilistes et promeneurs passent souvent devant ces monticules de terre sans en connaître l’origine ou sans même les remarquer. Pourtant les tumulus restent des témoins imposants des notables gallo-romains (surtout) désireux d’afficher leur puissance, même après la mort, le long de la voie millénaire.
Arnaud Pilet
Beaucoup plus discret, le monticule de Planche, lieudit inhabité de Saint Germain-de-Belvès, est bien à l'abri des regards des automobilistes. Il a, peut-être, même certainement, été remarqué par les générations qui ont tracé le chemin latéral au Neufond et par ceux qui ont fait vivre son chemin de fer minier. Il a dû être vu par les chasseurs... certainement plus attentionnés aux passages du gibier qu'à la traçabilité de legs lapidaires de nos ancêtres.
N'anticipons pas, nous devrions, au cours de ce printemps, savoir si, au bord de ce chemin de randonnée, l'émergence pierreuse est un quelconque amas ou… autre chose.
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