Sur les pas de Jacquou
Nous sommes, cette année, dans l'année du centenaire de la naissance de Stellio Lorenzi. Le billet d'hier, 31 ans après son grand départ, a ému Françoise-Marie, une contributrice active de ce blog, qui, spontanément, a retrouvé une photographie du tournage de la fresque de Jacquou le Croquant, un temps fort de la vie artistique et culturelle que Stellio Lorenzi porta sur les petits écrans.
Françoise-Marie conserve précieusement cette image, certainement par admiratrion de l'œuvre d'Eugène Le Roy mais aussi et surtout parce que son voisin et ami d'enfance Pierre Roger fit partie de l'équipe des figurants de ce grand moment périgordin.
Pierre Roger, figurant qui joue un rôle de gendarme, Éric Damain, Jacquou enfant et Simone Rieutor, Marie Ferral. Image D.R, 1967.
Stellio Lorenzi, en 1967, est venu en Périgord, conquérir la France profonde. Il se porta sur le legs d'Eugène Le Roy qui, de mars 1896 à mai 1897, a inspiré sa plume féconde de romancier périgordin.
L'œuvre misérabiliste avait tout pour séduire le génie du cinéaste qui en fit une mini-série dramatique de cinq épisodes de 90 minutes et un de deux heures. La Forêt barade en était le lieu et la paysannerie rebelle l'avancée humaine de ces croquants que des siècles d'injustice avaient poussé à la Jacquerie. Cette saga fut tournée dans plusieurs villages du Périgord avec des points-clés à Fanlac où l'église fut prise d'assaut, tout comme le Château de l'Herm.
Des personnages inoubliables ont donné à cette œuvre un dimensionnement jamais retrouvé depuis.
Il y a eu Jacquou, bien sûr, qui, enfant, fit craquer la France des chaumières, des personnages attachants par leur humanisme, le curé Bonal, Fantille, sa servante, le chevalier de Galibert et Vidal-Fongrave*, le brillant avocat. L'histoire, c'est aussi une dramatique histoire d'amour entre un jeune paysan qui voit Lina, sa bien-aimée, désespérée, se noyer dans un gour et aussi cette troublante scène où la Galiotte, la jeune et insolemment belle châtelaine, à sa merci, fut portée dans ses bras lors de l'incendie du château.
* Moment fort de la plaidoirie de Vidal-Fongrave lors du procès de Jacquou.
Certes, ce n'est pas dans le pays de la Boétie qu'il se trouvera 12 citoyens pour souffleter ainsi l'humanité ! Messieurs les jurés, je remets avec confiance le sort de tous ces accusés entre vos mains, certain qu'en ce moment où le peuple de la capitale a chassé ceux qui voulaient confisquer toutes nos libertés, vous les rendrez à leurs familles … |
La bassesse et la cruauté de Nansac et des siens suscitent l'émotion et l'esprit de revanche mais il fallait que Jacquou soit le héros tonique et justicier qui, après bien des moments douloureux, va épouser Bertille.
Une oeuvre extraordinaire ! Elle ébranla les consciences paysannes. Certains ont eu du mal à admettre qu'il ne s'agissait que d'un "héros de synthèse" sorti de la plume progressiste et républicaine de Le Roy, en réquisitoire sur un régime insupportable.
P-B F
Non, le noyau contributaire majeur de ce blog n'était pas en pause automnale. En silence, il préparait de nouveaux billets. Pour demain, lundi, "D'un château à l'autre", par Pierre Merlhiot, pour mercredi "Un siècle d'effervescence, d'idées et d'espérance", par Jacques Lannaud. Françoise-Marie peaufine le prochain volet de sa fresque familiale cypriote. Un tout petit billet d'actualité mycologique, assorti d'une superbe image de Bruno Marty, s'invitera en transition, mardi.
Avec quelques réserves d'usage, nous irons dans la semaine à venir vers la "Ligne d'horizon" dire Merci à Pythagore. |
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