Terre de l'homme

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Un ru en péril. Volet n° 1, Le Ruisseau de Lastournières

Les petits ruisseaux font les grandes rivières.

 

 

Le 7 février, lors de l'après-midi récréatif, animation diligentée par Jasmine et Sandrine, les dynamiques maires-adjointes de Siorac, force fut d'admettre que les participants, essentiellement néo-sioracois, n'avaient qu'une vue approximative du nombre de rus et ruisseaux qui font de l'entité sioracoise, une terre de confluence. Le plus modeste de ces cours d'eau, le Ruisseau de Lastournières, manifestement, est le moins connu.

Aujourd'hui, essayons de le soustraire aux herbages qui le cachent.

 

Ce Ruisseau de Lastournières, comme tous les cours d'eau  des contours du Massif Central, nous vient de loin dans l'histoire de la Terre. N'allons pas demander aux gestionnaires de l'État civil sioracois de nous fournir son acte de naissance. Il se perd dans la nuit des temps. Le plissement hercynien qui fit ériger le Massif Central et d'autres vieux reliefs comme le Massif armoricain, fit dresser des montagnes équivalentes à l'actuel Himalaya. C'est la lente et longue érosion de ces monts d'Auvergne et du Limousin qui nous a légué La Ramade, le Chavanon, la Dordogne, la Nauze, le Raunel … et le Ruisseau de Lastournières.

 

L’orogenèse varisque ou hercynienne (appelé aussi cycle varisque ou cycle hercynien) est un cycle orogénique paléozoïque qui a débuté au Dévonien et s'est terminé avec le Permien, formant la chaîne varisque. Il succède aux cycles orogéniques cadomien et calédonien.

Le Permien est un système géologique qui a duré de 298,9 ± 0,2 à 252,2 ± 0,5 millions d'années. C'est la dernière période du Paléozoïque, précédée par le Carbonifère et suivie par le Trias qui est le premier système du Mésozoïque. Le Permien a été nommé d'après la province russe de Perm où se situent des gisements fossilifères de cette période. La fin du Permien est marquée par la troisième des cinq principales extinctions de masse survenues sur Terre : c'est la plus sévère, qui, selon les estimations des scientifiques, a vu disparaître 70 % des espèces de la terre ferme et 96 % des espèces marines.

Source Wikipédia

 

 

 

 

Ruisseau de Lastournière

 

Ce ru de 580 mètres de long, limite naturelle de Monplaisant et de Siorac, aujourd'hui, disparaît sous la végétation. Ce n'était pas le cas au cœur du siècle précédent, quand les cheptels ovins entretenaient ses abords.

 

 

Source sous Lastournières

 

 

 

La source purement sioracoise pour quelques mètres, au bout du chemin rural, s'épanchait, de la parcelle n° 1363, vers le Raunel, là où figure la lettre O. Le talweg du ruisseau s'imposa en limite communale sioraco-monplaisanaise. 

 

 

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Monplaisant, sous les bosquets des Champs de la Renardie.

Photo © Terre de l'homme

 

Ce ru a perdu sa pérennité au cours du siècle précédent. Sa source ne supporta pas les travaux des braves paysans qui, il y a un bon siècle, ont tenté de lui donner une belle niche fontainière. Son lit n'a pas reçu le moindre entretien et la végétation de ses berges s'est imposée dans son sillon. Après des périodes pluvieuses soutenuescomme le phénix, visuellement, on le voit renaître, sur quelques mètres, grâce à la fenêtre du champ de vision à proximité de la voie communale.

 

 

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Un aqueduc permet au ru de se glisser d'un côté à l'autre de la voie communale et c'est sous la végétation qu'il file ses derniers hectomètres pour rejoindre le Raunel.

Photo © Terre de l'homme

 

 

La tradition orale des anciens a permis de savoir que c'était, jusqu'aux années qui précédaient la terrible époque de la Guerre de 14/18, l'écoulement d'une très jolie source qui sourdait là sous Lastournière, hameau sioracois et des Champs de Renardie, écart monplaisanais du hameau de La Renardie. Les paysans des alentours ne couraient pas les commerces pour implanter les sévères panneaux du type propriété privée ou défense d'entrer qui, de nos jours, jalonnent à l'envi les chemins. Ils avaient, à juste titre, l'impression de détenir un patrimoine merveilleux avec la vasque naturelle d'où sourdait le jaillissement de leur ruisseau.

Celui-ci s'épanchait dans un fort agreste bassin d'une bonne dizaines de centiares ; mais, ce dernier était bien peu profond au point que les Renardiens ou les Lastourniérens ne pouvaient pratiquement pas -ou fort difficilement- puiser l'eau avec des seaux et cruches. Ils ont pensé, bien mal leur en a pris, qu'en creusant le fond de la source, afin de concevoir une niche fontainière, ils allaient pouvoir beaucoup plus facilement recueillir les ondes jaillissant dans la pâture.

 

La nature n'aime pas que les humains contrarient son fond et ses formes. Avec cette excavation, le filet  aquifère se perdit pour filer, sans ordre, en aval, en fragilisant la fermeté des berges, pour se disperser dans des parcelles devenues instables et marécageuses.

 

S'il semble bien impossible de rétablir  le décor malencontreusement altéré, il y a plus de 100 ans, ce qui serait encore possible serait de procéder au nettoyage du lit pour redonner au Ruisseau de Lastournières son apparence d'antan. Le problème est qu'il doit y avoir une bonne dizaine de propriétaires bordant le ruisseau et il paraît bien difficile de concevoir un chantier collectif de rénovation.  

 

L'écrevisse, le crustacé presque disparu de nos rivières. Comment et où  vit-il ?

 

Les garçons de Lastournières ou des Champs de La Renardie, voire d'autres, au début du siècle qui précéda le nôtre, allaient pêcher l'écrevisse dans ce petit filet d'eau.

Image Le mag des animaux. Ouest-france

 

La fenêtre commentaire est là pour permettre au lectorat de formuler ses attentes ou, a contrario, de souligner son apathie. 


21/02/2024
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