Terre de l'homme

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Oui, Villeneuve-sur-Lot a connu un passé ferroviaire

 

Aux siècles précédents, parmi les fiertés d'une ville, on trouvait au premier chef celle d'avoir un hôtel de ville qui affirme le prestige de la cité mais aussi celle d'avoir une gare rayonnante.

Ainsi, les gares parisiennes ont rivalisé par leurs qualités architecturales. La gare du Nord s'impose en œuvre de l'architecte Jacques Ignace Hittorff.  En 1861, il dessina un bâtiment en forme de " U " caractéristique des premières grandes gares urbaines et une façade monumentale magnifiée par les grandes percées du préfet Haussmann.

Plus récente, la gare de Lyon attendra le tout début du XXe siècle.  Elle fascine, certainement, par son élégance mais elle peut émouvoir parce que son concepteur Marius Toudoire, architecte toulonnais d'origine modeste, exprima dans sa réalisation tout son talent. Il était fils d'Augustin Martin Toudoire, tonnelier. Sa mère, Christiane Élizabeth Joye, élève de Charles Questel et Jean Louis Pascal, a dû travailler dur pour payer ses études. La gare de Lyon, par ailleurs, peut s'honorer de posséder une grande fresque peinte par l'artiste marseillais Jean-Baptiste Olive.

 

Nos gares provinciales, souvent, sont les phares de leur ville. Citons dans ces merveilles architecturales, Limoges, Marseille, Bordeaux, Toulouse, Biarritz et n'oublions pas Metz où le Kaiser, en personne, voulut placer son orgueilleux sceau germanique.

 

 

Ancienne gare

 

Ce bâtiment, depuis bien plus qu'un demi-siècle, a perdu sa fonctionnalité ferroviaire.

 

 

Image

 

VILLENEUVE-sur-LOT (Lot et Garonne) - La cour de la gare - Editeur : A.Lacoste n°15.

 

Combien de poilus du Villeneuvois sont partis de cette gare pour donner leur vie dans le terrible conflit de la Guerre de 14.

 

 

Villeneuve-sur-Lot - CPArama.com

 

La gare, comme la poste ou le marché, est un lieu de vie. 

 

Carte postale CP Arama.com

 

 

Schéma Penne Vve

 

 

Etoile de Vve

 

Image Gallica. Carte de 1906

 

Le segment de Villeneuve à Falgueyrat n'eut qu'une vie bien courte. Il n'était pas terminé à la jonction des siècles précédents.

 

Pourquoi diable, dans ce blog, parler du dépouillement ferroviaire de Villeneuve-sur-Lot.

 

Ici, le maillage ferroviaire, comme dans nos sept départements limitrophes et comme partout en France, a reculé. Pour les terres périphériques à notre Périgord, seules les villes chefs-lieux d'arrondissement, c'est à dire villes sous-préfectures, de Confolens 2 711 habitants et de Villeneuve-sur-Lot, 22 586 habitants, n'ont plus de gare maillée au réseau. Villeneuve étant -et de loin- la plus importante. Pour Nontron, 3 121 habitants, tout comme pour Rochechouart, 3 789 habitants, et Nérac, 6 969 habitants, villes sous-préfectures de notre "auréole", mais plus éloignées, la connexion n'est plus qu'un souvenir plus ou moins lointain.

 

Villeneuve-sur-lot, localité orpheline de son chemin de fer.

 

Que reste-t-il de ce passé ? Bien peu de choses. Ces stigmates d'une "aventure" ferroviaire, par miracle, sont là pour rappeler qu'elle eut bien lieu.

 

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Le P.N. 377. Pour mémoire, dans l'ordre chronologique, Paris-province, celui de Siorac-en-Périgord a le numéro 330. 

Photo © Pierre-Bernard Fabre

 

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Le P.N. n° 378.

Photo © Pierre-Bernard Fabre

 

Le passage à niveau, dans la vie sociétale, a fortement marqué la vie ferroviaire, surtout dans la ruralité profonde. Les garde-barrières ont une histoire tissée de bien de petites histoires. Ces dames, la profession était, à de rares exceptions près, aux mains des dames, étaient en général des épouses de cantonniers, parfois de chefs de canton.

Leur logement était spartiate, un modeste F 3 sans confort particulier mais, pratiquement, avait un ou plusieurs espace(s) de jardin avec un puits. Dans la ruralité, "on" les enviait.

Au cours du siècle précédent, certains P.N. rivalisaient pour leur fleurissement et "La vie du rail", à maintes occasions, présenta ces chefs d'œuvre floraux.

 

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Photo © Pierre-Bernard Fabre

 

 

Non, nous ne sommes pas dans une annexe du Musée de Colmar, sanctuaire de la conservation ferroviaire, mais à Villeneuve où l'on a voulu mémoriser le carré. Ce signal se présentait sous la forme d'un damier rouge et blanc. Aujourd'hui, ces signaux sont de plus en plus remplacés par des signaux lumineux qui portent la même prescription.  Quand il est présenté côté fermeture, il impose l'arrêt absolu et incontournable. Au chemin de fer, on n'a jamais tergiversé avec la rigueur des signaux.

"Tout agent, quel que soit son grade, doit une obéissance passive et immédiate aux signaux. art 101 du Titre I signaux, 1960".

 

 

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Photo © Pierre-Bernard Fabre

 

Ce signal, sous la forme d'un S, prescrit au conducteur de siffler. Cette pancarte commande au conducteur d'utiliser l'avertisseur (Sifflet, ou klaxon). Généralement placé avant un passage à niveau sans signal automatique ou en amont d'une zone à visibilité limitée, on le trouvait un peu partout pour signaler l'engagement d'un convoi en pleine ligne, surtout aux abords des P.N.  Certains en usaient avec insistance pour rendre un hommage courtois et appuyé aux gardes-barrières... surtout si elles étaient jeunes et jolies... ce qui, bien entendu, ne gâtait rien.

 

 

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Photo © Pierre-Bernard Fabre

 

Une voie verte a été installée sur l'assiette de la voie déferrée.

 

La perte de la ligne Penne - Tonneins était-elle inéluctable.

 

Dans un contexte de société dite libérale, sans hésiter, on peut dire oui. L'équilibre financier n'a certainement jamais été obtenu.

 

Cette ligne avait cependant de gros atouts. Elle épousait le sillon du Lot et avait donc un profil plutôt doux et facile. Elle s'inscrivait dans une continuité territoriale qui reliait la riche vallée de la Garonne au Massif Central.

Elle a souffert d'être une transversale qui additionna les problèmes de trésorerie à ceux de la concurrence d'autres axes. Villeneuve aurait été pratiquement incontournable si l'itinéraire de la radiale qui atteignit Agen en 1863, au lieu de l'éviter, en avait fait un de ses points forts.

Parmi les autres sujétions, on peut noter celle du rebroussement à Penne.

 

 

Les 2 février et 6 avril 1855, est signée une convention entre le ministre des Travaux publics et les administrateurs de la Compagnie du chemin de fer Grand-Central de France. Elle concède à titre éventuel la section de Penne-d'Agenais à Villeneuve-sur-Lot (Villeneuve-d'Agen à l'époque) comme embranchement de la ligne de Limoges à Agen. Cette convention est approuvée par décret impérial le 7 avril 1855.

Cette concession a été cédée à la Compagnie des chemins de fer d'Orléans le 19 juin 1857. Elle est devenue définitive le 6 juillet 1863. La section de Villeneuve-sur-Lot à Tonneins a été déclarée d'utilité publique le 27 décembre 1879. Cette section est concédée à titre définitif par l'État à la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO) par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le 28 juin 1883. Cette convention est approuvée par une loi le 20 novembre suivant.

La ligne a été ouverte en 2 étapes :

  • Le 20 décembre 1869 entre Penne-d'Agenais et Villeneuve-sur-Lot.
  • Le 1erjuillet 1894 entre Villeneuve-sur-Lot et Tonneins.

 

Dates de déclassement

 

De Sainte-Livrade-sur-Lot à Tonneins (PK 643,248 à 667,040) : 9 mai 1960 et de Villeneuve-sur Lot à Sainte-Livrade-sur-Lot (PK 633,679 à 643,248) : 20 septembre 1995.

Il fut envisagé de rouvrir la liaison Penne (Lot-et-Garonne) et Villeneuve-sur-Lot pour le trafic voyageurs en 2015.

 

 

Source Wikipédia

 

Véritable serpent de mer depuis la guerre. Les tentatives de réouverture se sont succédé mais force est de constater que les espoirs de renaissance ont bien peu de chance de se concrétiser sauf si, par miracle, le T.G.V, sans cesse repoussé à plus tard, redistribuait les cartes.

 

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Ce billet, je le dédie à mes anciens collègues de la circonscription agenaise avec une pensée post-mortem pour le Villeneuvois X. Courréjou.

P-B F

 

 

Bel été 2021

 

Les prochains billets

 

Avec,  pour les dates seulement prévisionnelles, les réserves d'usage.

 

Demain. Mardi 22 juin.  Petite reine et Grande boucle, contribution partagée par Alain Lamour et Pierre Merlhiot.

Mercredi 23. Chroniques du temps qui passe, volet n° 1, par Françoise Maraval.

Jeudi 24. De "Jingle Bells" à "Tokyo Shaking", contribution de Pierre Merlhiot

Vendredi 25. Chroniques du temps qui passe, volet n° 2, par Françoise Maraval.

Samedi 26 juin. En suivant la promenade mémorielle ouverte par Claudinéa Wroblenski et Alain Giffault, P-B F.

Dimanche 26 juin. Retour en images, [images de Bruno Marty], sur l'adieu à Jean-Marie Cypière, P-B F.

 

Lundi 28 juin, avec beaucoup de réserves, Qui est ce personnage d'exception ?

 

 

Olivier Peyon - Wikipedia En préparation. Olivier Peyon : de "Jingle Bells" à "Tokyo Shaking", par Catherine Merlhiot


21/06/2021
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