Terre de l'homme

Terre de l'homme

APOCALYPSE NOW…dans I MILLIARD D’ANNEES plus sûrement (ou le jour où la vie s’arrêtera sur terre)

 

terre vue de lespace

 

 

Du CO2 ? On en demande point trop, aujourd’hui, ce dernier étant un gaz à effet de serre. Or, voilà qu’il va diminuer dans l’atmosphère terrestre d’ici…un milliard d’années. Pourquoi ? Parce que le Soleil, ce dieu adoré des Incas qui lui sacrifiaient de jeunes vestales ou jeunes gens face au site majestueux du Machu- Picchu, notre Soleil, source de la vie terrestre, risque de nous faire faux bond, victime, lui-aussi, de la vieillesse. Et cette ampoule gigantesque d’un éclat éblouissant qui peut léser nos rétines à le regarder imprudemment, pourrait, alors, s’éteindre et le rideau tomber sur l’épopée de notre système solaire.

Il est vrai qu’aujourd’hui, la vie et notre existence ne sont guère menacées par « une guerre des étoiles » mais, on ne peut, non plus, trop se réjouir quand on examine l’état du monde : une pandémie qui n’en finit pas, mal maîtrisée, un pouvoir qui semble déboussolé face à ses échecs successifs, un réchauffement climatique dont on commence à voir les méfaits avec ces sécheresses qui pompent l’eau des cours d’eau, des lacs, les glaciers qui, comme les banquises des pôles, reculent et tout ce basculement climatique auquel on ne sait très bien comment répondre et, surtout, des gouvernements qui tardent à agir. Et, par-dessus le marché, la désinvolture de certains chefs d’Etat  continuant à nier les évidences, laissant se consumer des forêts qui sont le poumon de la planète, il y a de quoi douter de l’homme, de son bon sens, de sa capacité à remuer les montagnes quand il y a nécessité.

 

 

perito Moréno

 

                                                              Glacier périto Moréno

 

… « Que l’homme contemple donc la nature entière dans sa haute et pleine majesté, qu’il éloigne sa vue des objets bas qui l’environnent. Qu’il regarde cette éclatante lumière, mise comme une lampe éternelle pour éclairer l’univers, que la terre lui paraisse comme un point au prix du vaste tour que cet astre décrit et qu’il s’étonne de ce que ce vaste tour lui-même n’est qu’une pointe très délicate à l’égard de celui que les astres qui roulent dans le firmament embrassent……

Que l’homme étant revenu à soi, considère ce qu’il est au prix de ce qui est ; qu’il se regarde comme égaré dans ce canton détourné de la nature ; et que de ce petit cachot où il se trouve logé, j’entends l’univers, il apprenne à estimer la terre, les royaumes, les villes et soi-même à son juste prix. Qu’est-ce qu’un homme dans l’infini ? »

« …Je lui veux peindre non seulement l’univers visible, mais l’immensité qu’on peut concevoir de la Nature….

Qui se considèrera de la sorte s’effrayera de soi-même, et, se considérant dans la masse que la nature lui a donnée, entre ces deux abîmes de l’infini et du néant, il tremblera dans la vue de ces merveilles ; et je crois que sa curiosité se changeant en admiration, il sera plus disposé à les contempler en silence qu’à les rechercher avec présomption.( Blaise Pascal-Les Pensées.)

 

 

mont blanc

 

                                                                      Le Mont Blanc

 

C’est vrai que la terre n’en est pas à sa première épreuve : elle a surmonté dans les 500 derniers millions d’années, pas moins de cinq grandes extinctions avec, à la clé, la disparition des trois-quarts des espèces. La vie s’accroche, s’adapte, ne s’avoue pas vaincue pour autant, jusqu’au moment, devant nous, où les conditions physico-chimiques seront telles que la vie y sera devenue impossible à l’exemple d’autres planètes.

Savez-vous ce que recouvre ce terme savant d’ESCHATOLOGIE ? C’est « l’étude des fins dernières de l’homme et du monde »( Dict. petit Robert )

Deux savants, l’un japonais, l’autre américain, ont publié un article récent dans une revue scientifique sur ce thème. Tout part du dioxyde de carbone contenu dans l’atmosphère.

Or, nous dit Benjamin Charney du CNRS : « Au début de l’histoire de notre planète, l’atmosphère était très riche en CO2. C’est dans cet environnement sans oxygène que la vie est née, il y a un peu plus de 3,8 milliards d’années sous la forme d’organismes unicellulaires dont certains devaient produire du méthane. La photosynthèse oxygénique est quant à elle apparue entre -3 et -2,7 milliards d’années. Elle utilise la lumière pour former de la biomasse à partir du dioxyde de carbone et c’est un mécanisme bien plus efficace pour cela que celui des organismes méthanogènes. »

Cette photosynthèse consiste donc au remplacement d’atomes de carbone par des atomes d’oxygène et cela, grâce au métabolisme des plantes qui rejettent l’O2 et se nourrissent de CO2.

 Cet oxygène a, d’abord, été produit « par des cynobactéries et toute la photosynthèse oxygénique actuelle dérive d’elles. Les Chloroplastes, organites responsables de la photosynthèse chez les plantes, sont les dérivés de ces anciennes bactéries. » déclare Purification Lopez-Garcia, directrice de recherche au CNRS et spécialiste de l’évolution microbienne.

Donc, algues et végétaux ont capté ces cynobactéries pour qu’elles travaillent à leur développement propre. Mais, le milieu oxydé a fini par les détruire de même que le méthane lui aussi oxydé.

A la suite d’une glaciation entraînée par la diminution de méthane, l’oxygène s’imposera et va former la couche d’ozone ( O3 ). « elle protège la Terre des rayons UV… et l’on arrive à l’époque du Cambrien ( -500 millions d’années ) …avec le développement des plantes..et un apport de nutriments dans les océans qui bénéficient au plancton ». Ainsi, on aboutit au taux actuel d’O2 dans l’atmosphère 21%.

Mais, à l’échelle du temps, la part de dioxyde de carbone rejeté dans l’atmosphère par les gaz fossiles, s’avère problématique car le CO2, absorbé dans les sédiments, ne cesse, en effet, de diminuer. De fil en aiguille, les sédiments océaniques, formés à partir des coquilles et squelettes d’organismes de carbonate de calcium, vont évoluer dans la tectonique des plaques et le CO2 libéré par les volcans ou des dorsales océaniques fera augmenter la température solaire  entraînant plus de précipitations, une usure des roches et une captation plus importante du CO2 au fond des océans.

Dans un milliard d’années, il risque de ne plus y avoir suffisamment de photosynthèse par les plantes terrestres : diminution dramatique de l’oxygène, plus d’ozone et élimination de la vie en surface. Par contre, s’accentuera l’émission de CO2 provenant du plancton des océans avec un nouvel effet de serre et la température qui s’envole, suivie de l’évaporation des océans : la Terre deviendra une nouvelle Vénus. Ce scénario catastrophe qui correspond à des modélisations n’est pas, forcément, un scénario inéluctable et la spécialiste en microbiologie du CNRS, Purification Lopez-Garcia a un avis un peu différent : « La vie , ce n’est pas que les plantes et les animaux, elle peut exister sans O2…c’est l’affaire de groupes très divers de bactéries anaérobies…qui pourraient maintenir des conditions acceptables … » mais, si la température augmente au-delà de 120°, plus rien ne résiste. C’en est fini des espèces vivantes, ce qu’elle ne dit pas ou, sous entendu, parce que le cycle de la vie reprendra ?

 

 

everest

 

                                                                              L'Everest

 

 

Dans ces conditions, on ne retrouvera nulle part la planète bleue et dans 5 milliards d’années, le Soleil vieillissant entrera dans une phase finale, celle de la géante rouge.

Certes, allez-vous me dire, ce n’est guère réjouissant mais, je vais vous rétorquer que l’homme a un cerveau étonnant et dont on se demande jusqu’où il le conduira. Les inventions, les progrès que chacun de nous s’est appropriés, sont fabuleux quand on voit comment on vivait dans les siècles antérieurs. Le corps humain n’a pratiquement plus aucun mystère sur le plan physique grâce à tous les instruments d’exploration et d’analyse que nous possédons. Alors, d’aller cultiver des tomates sur une autre planète, ne serait- ce pas possible si  la chance nous sourit ?

Avez-vous connaissance de cet immense silo à grains sur une île du Spitzberg en Norvège qui garde, précieusement, des centaines de milliers de semences afin de préserver la diversité génétique ? Un genre de bunker sous une montagne couverte de glace et de neige, inauguré en 2008. En février 2019, la banque de graines de Salvard conservait plus de 983 500 échantillons : orge, pois chiche, niébé, laitue, mil, riz, sorgho, blé, tournesol etc…. à une température de – 18°Celsius et 5% d’humidité ; ces semences entreposées dans la chambre forte, y sont préservées pour des centaines d’années.

 

 

Jacques Lannaud

 

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Demain :  Il faut les aider, par Pierre Merlhiot.

 



18/04/2021
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