Terre de l'homme

Terre de l'homme

Sylvie et Antoine pédagogues de notre environnement.

 

 

Damien Deville, est le personnage qui, le 8 avril, vint à la rencontre des audacieux amis de la nature qui, bravant la bourrasque venteuse, se sont rendus à Audrix. Ils ont écouté ce géographe qui partagea, ce soir-là, ses observations sur les capacités humaines de résister à l'avancée du désert. Il fut un exemple de lucidité et d'humilité.

Katia Kanas, l'hôtesse de la soirée, osa demander à Damien Deville de définir un anthropologue de la nature. Avouons que cette terminologie est loin d'être un substantif courant dans la vie sociétale.

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En apparence, l’anthropologie de la nature est une sorte d’oxymore puisque, depuis plusieurs siècles en Occident, la nature se caractérise par l’absence de l’homme, et l’homme par ce qu’il a su surmonter de naturel en lui. Mais la nature n’existe pas comme une sphère de réalités autonomes pour tous les peuples. ... Google Books

 

Le conférencier fut captivant par son exposé où Yacouba Sawadogo, ce réducteur d'avancée du désert pris, au départ, comme un "idiot du village", gagna, par sa persévérance, une trentaine d'hectares sur le désert. Il n'utilisa que des vecteurs naturels et composa avec les termites qui jouent un rôle de fondateurs de galeries retenant l'eau.

La plus belle leçon d'humilité du conférencier fut "il faut connaitre et aimer celles et ceux que nous découvrons non pour ce que nous voudrions qu'ils soient mais pour ce qu'ils sont".

 

Yacouba Sawadogo fut un colibri qui, dans l'immensité saharienne, planta les arbres de l'espoir.

 

Dans la salle, plusieurs propos ont fusé sur la déforestation galopante qui interpelle le monde et qui n'épargne pas notre région. Les coupes rases deviennent, hélas, nombreuses, trop nombreuses, beaucoup trop nombreuses. Nos magnifiques chênes sont sacrifiés sur l'autel de l'urbanisme et des transformations des espaces naturels.

 

Audrix la salle

 

Un public "presque" frigorifié par la tempête mais pleinement acquis à la dissertation verbale de Damien Deville. Photo © Pierre-Bernard Fabre

 

Changeons de relief et partons vers le chapeau belvésois où Sylvie et Antoine Braud se sont fait les pédagogues de nos cours d'eau.

 

À Belvès, on n'est pas tout à fait sur la berge d'une rivière même si la Nauze caresse le pied de la cité médiévale mais les amis de la nature belvésois ont une fascination pour notre fleuve qui, depuis 1953, est régulé, certes, mais a perdu de sa vigueur pour ses "couasnes"*

 

* Une "couasne" est un bas mort du cours d'eau qui renait avec les hautes eaux et repart en longue souffrance lors des étiages.

 

C'est Sylvie Braud qui fut ce mercredi 13 avril, le catalyseur  [désolé, mais la langue française n'a point su, ou voulu, féminiser ce terme] de cette animation écologique.

 

Sylvie, qui, le 8 avril, fut du public de Damien Deville à Audrix,  passa de l'aridité saharienne au riche mais fragile environnement des sillons humides dordognais et nauzerois.

 

Sylvie anima en duo avec Antoine, son mari, la thématique de cette rencontre.

 

 

 

 

 

 

Qui connaît les "couasnes" de la Dordogne.

 

Les pêcheurs, les derniers paysans de cette vallée dordognaise, certainement, sont les plus à même de parler de ces bras apparemment morts qui, par leur "adjacence" au cours d'eau, concourent à l'écosystème fluvial. 

 

Bruno Marty fut un intervenant sachant de quoi il parle. Ce reporter et photographe de la nature partage bien des passions environnementales dont celle d'évoluer en stand-up paddle sur la Dordogne tant lors des étiages que lorsque les eaux relancent la vie des couasnes.

 

La première partie de cette rencontre fut le plaisir de découvrir, grâce à  Christophe Audivert, la faune et la flore de la Dordogne. Le reportage de la SMETAP renforce notre passion pour le fleuve. Christophe pointe ses richesses mais aussi ses faiblesses. Il nous met en garde sur les espèces envahissantes. La nature, c'est un équilibre toujours sous les menaces de l'épée de Damoclès. 

 

 

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Photo © Pierre-Bernard Fabre

 

Après cette excursion sur le fleuve, un petit retour sur la Nauze, l'un de ses modestes affluents, fut une "croisade" de sauvegarde d'un de nos petits cours d'eau où la ripisylve a besoin d'être entretenue voire régénérée. Les abreuvoirs devraient être des lieux où le bétail devrait accéder sans altérer la qualité du lit.

Antoine Braud a souligné les travaux d'observation et d'écriture de François Poujardieu qui, localement, est le chantre de la qualité de la vie environnementale de ce bassin de vie.

 

 

Le public a découvert ce 13 avril, à la Bibliothèque de Belvès, que nous avons dans les creusets de nos collines, de merveilleux bijoux. Il nous appartient d'en être conscients et de les transmettre dans le meilleur état aux générations futures. 

 

SMETAP - Syndicat mixte d'études et de travaux pour l'aménagement de la rivière Dordogne

 

Christophe Audivert, un des gardiens du fleuve. Photo © SMETAP

 

 



17/04/2022
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