
Le 17 juin 1789. Image Herodote.net
Dimanche, nous sommes attendus aux urnes pour une élection, importante -voire capitale- dans la vie d'une démocratie qui, vraiment, ne passionne plus grand monde tant le régime présidentiel accepté et validé par une écrasante majorité de Français, le 28 septembre 1958, a fait table rase du système parlementaire. À l'époque, nos aînés voulaient mettre un peu d'ordre. Ont-ils nettoyé les Écuries d'Augias, cela reste, encore, à démontrer.
Aujourd'hui, on ne vote plus pour un(e) député(e), on se contente de tirer à boulets rouges sur le chef de l'État ou, a contrario, on l'encense. L'examen des schémas des impétrants semble de plus en plus éloigné de la consultation électorale. Prenons l'exemple de la circonscription du Périgord noir où un projet "pharaonique" qui a précipité dans un gouffre sans fin, des fortunes de deniers des contribuables, a fait débat. On aurait pu penser qu'il allait venir sur la sellette... que nenni ! Les partisans de ce projet, pétris de la certitude absolue de leur cohérence, de la justesse de leur schéma, estiment, à tort ou à raison, qu'il a l'assentiment quasi-général. Ils n'ont pas tenu tribune sur ce thème... alors ce sont deux adversaires de ce projet qui, dimanche, vont avoir à se partager les suffrages.
Le rôle du parlement devient de plus en plus évanescent. Une constante demeure. Tous les adeptes des divers présidents qui se sont succédé à l'Élysée, contestent vigoureusement la prédominance de l'occupant du palais présidentiel... sauf quand celui-ci est aux mains de leur tribun.
Le parlement, devenu pour les caustiques une chambre d'enregistrement de choix pris ailleurs, faut-il le rappeler, tout de même, est un pilier majeur de la démocratie. S'il est boudé par l'électorat, la nature ayant horreur du vide, il sera supplanté par un contre-pouvoir désordonné et inquiétant... la rue.
Pierre-Bernard Fabre
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Le personnage, ci-contre, est issu du pinceau de Jacques-Louis David, avant son abandon de la République. Depuis 1817, il figure aux musées d'art de Harvard, le substantif de musée orthographié avec un s, prend là le pluriel car il y en trois. Il ne dit, probablement, pas grand chose à la plupart d'entre nous.
Emmanuel-Joseph Sieyès, ou l'abbé Sieyès, né le 3 mai 1748 à Fréjus et mort le 20 juin 1836 à Paris, fut un personnage marquant de notre grande Révolution.
Il est, en quelque sorte, l'éclaireur de L'Assemblée nationale.
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Qui se souvient, aujourd'hui, de la date du 17 juin 1789 quand les États généraux sont devenus l'Assemblée nationale puis Constituante.
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Le 17 juin 1789, à Versailles, les députés du tiers état, renforcés par quelques curés représentant le clergé, se proclament «Assemblée nationale» sur une proposition de l'abbé Sieyès.
L'autorité du roi bafouée
Quelques semaines plus tôt, le roi Louis XVI a réuni les états généraux en vue de trouver une solution à la faillite qui menace le gouvernement. Héritée d'une tradition médiévale, l'assemblée des états généraux comporte des représentants des trois ordres : clergé, noblesse et tiers état.
Le tiers état représente les Français qui n'ont droit à aucun privilège particulier. Ses députés sont issus de la bourgeoisie. La majorité est composée d'avocats. Considérant, selon le mot de Sieyès, qu'ils représentent les «quatre-vingt-seizièmes de la Nation», ces députés bafouent la division en trois ordres en se proclamant assemblée nationale.
Ils s'arrogent le droit d'autoriser la perception des impôts et envisagent de fixer par écrit les futures règles de gouvernement et les attributions de chacun (roi, ministres, députés...) dans une Constitution, à l'imitation des conventionnels américains (1789)... et des indépendantistes corses (1735)
Le roi Louis XVI prend fort mal la chose et, sur les conseils de son entourage, fait fermer la salle des Menus Plaisirs où les députés ont pris l'habitude de se réunir.
Qu'à cela ne tienne. Le 20 juin, les députés se retrouvent dans une autre salle de Versailles, au Jeu de Paume, où ils font le serment «de ne jamais se séparer et de se rassembler partout où les circonstances l'exigeraient, jusqu'à ce que la constitution du royaume fût établie et affermie par des fondements solides». La Révolution française commence...