Terre de l'homme

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Le bélier hydraulique de Montcuq

Du Vivarais scientifique au Périgord rural preneur d'un concept de génie.

 

 

La montgolfière est connue de tous et le spectacle de ces déesses de l'air ravit tout un chacun. Ces engins qui occupent une place importante dans le monde aéronautique font qu'une autre invention des Montgolfier passe au second plan... et pourtant quelle idée de génie que  Joseph-Michel Montgolfier eut en 1792, avec Aimé Argand. Ce binôme sut utiliser le phénomène du coup de bélier pour l'appliquer à un mécanisme simple en vue du pompage de l'eau à destination de la papeterie familiale à Vidalon.

 

Jetons un regard sur ce coup de génie qui a su trouver une piste écologique qui aujourd'hui conserve tout son sens.

 

 

Cheminons un peu dans la sémantique des arcanes de l'onomastique.

 

En 1976 "Le petit rapporteur", avec Daniel Prévost, a voulu amuser les téléspectateurs en jouant sur le toponyme de Montcucq. Il est bien exact qu'au premier degré l'humour "primaire" a permis des jeux de mots faciles, plébéiens et un tantinet "brut" avec les vieux poêles, le bon air et l'arrêt de Montcuq.

Ce que l'émission, mais ce n'était pas son but, ne chercha pas à explorer c'est l'aspect tautologique du patronyme. La tautologie étant la répétition d'une même idée, soutenue sous une forme différente, soit une redondance ou une, répétition volontaire.

En réunissant Mont qui est, bien entendu, un relief et un cucq, terminologie désignant une colline, une butte ou un coteau, l'assemblage de Montcucq constitue une belle redondance, un soulignement. 

 

Si nous allons à Cucq, localité proche de Montreuil-su-Mer et du Touquet, nous serons là bien loin du Quercy blanc et du village lotois de Montcucq mais le détail d'étymologie part du même sens. L'église belvésoise N.D de Montcucq, elle aussi, est une redondance de lexicographie.

 

Le hameau saint-laurentais de Montcuq s'appuie sur la même répétition.

 

 

Il y a bientôt un siècle le concept physique et écologique de Montgolfier a séduit les Montcucquois.  

 

Le hameau de Montcucq, alt 197 m, lieudit saint-laurentais domine le couloir aquifère emmenant les eaux du Merdalou, grossies de celles du Lécadou et celles du Mandalou. Toutes ces ondes, aujourd'hui bien intermittentes, rejoignent la Lousse après la traversée de Saint Pompon.

Le ruisseau assembleur à 240 m de là, 500 mètres par la voie carrossable, sembla, au siècle dernier, un lieu de puisage idéal pour une remontée hydraulique par un bélier. Rappelons que cette merveilleuse mécanique travaille sans autre énergie que l'eau qui la pousse et la remonte avec un résultat probant pour peu que la hauteur de refoulement puisse être gravie avec cette seule force physique. 

 

Légèrement en amont une autre prise d'eau dans le Merdalou amenait le précieux liquide au hameau de Cansadoul.

Les deux systèmes, considérés obsolètes quand l'eau sous pression arriva dans les campagnes, furent hélas démantelés. La pertinence écologique n'était pas aussi forte qu'aujourd'hui mais, surtout, la pérennité des ruisseaux, pour des raisons diverses, vacilla. Le Lécadou, le Merdalou et le Mandalou devinrent des intermittents de la nature.

 

Pierre Fabre

 

 

 

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Par Pierre1911.fr — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=54416900

 

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Merdalou

 

 

 

 

 


25/04/2024
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Advienne que pourra, par Jacques Lannaud

 

fracture

 

 

photo Le nouvel économiste ©Freepik

 

Doutes ou incertitudes, lot commun d’époques troubles, instables, similaires à cette période d’insécurité chronique, de catastrophes climatiques, de guerres, d’attentats, d’insécurité financière, sujets à l’ordre du jour qui obscurcissent l’avenir, détériorent le climat social actuel, cocktail qui sème le trouble dans une société qui semble perdre ses repères, se recroqueviller sur elle-même au profit de l’égoïsme et du chacun pour soi.

Les valeurs sur lesquelles nous nous sommes construits au fil de l’histoire, auraient-elles perdu leur signification antérieure en ayant structuré ce pays, valeurs de liberté, égalité, fraternité et des Droits de l’Homme et du Citoyen héritées de la Révolution, fondement de notre Démocratie.

L’avenir est incertain pour la jeunesse qui sort du système scolaire avec des acquis pas toujours solides pour s’immerger dans un autre monde plus brutal où chacun se bat avec ses propres armes, pour affronter un cursus universitaire dont les débouchés ne sont pas encore évidents et s’inquiète des formations exigées et de la lutte en vue de l’insertion professionnelle : recherches d’emploi problématiques, compétitives entre candidats, sources de tensions.

Le spectacle d’un Etat débordé par des crises successives ne favorise pas un climat tendu par les mécontentements divers, des finances publiques dégradées, les caisses de l’état vides, la crainte d’une crise économique ou d’une fiscalité qui multiplie les taxes.

Est-ce là le reflet d’une société qui se fracture, qui ne voit pas le bout du tunnel, qui ne comprend pas les objectifs, une incompréhension entre l’Etat et le peuple souverain, le ressenti d’un certain désordre et de désorganisation, de décisions qui se font attendre ?

 

fermeture des services publics

 

 

On a cru que la modernisation d’un pays tel que le nôtre passait par le chemin d’une modernisation acquise par la raréfaction de services publics essentiels, habituels à la bonne marche du tissu social et de ce vaste territoire que sont les campagnes qui se sont vidées, non seulement de ces services régaliens et, dans la foulée, la fermeture de services hospitaliers de proximité, le dépeuplement des professionnels de santé voire transports publics délaissés, annexes bancaires regroupées, etc.…politiques que devait compenser l’usage des nouveaux outils actuels rapides, instantanés, à base d’informatique et de numérique, solutions toutes trouvées mais nécessitant le temps pour équiper les territoires et le temps pour les particuliers de s’y habituer.

Difficile de gouverner, d’anticiper, de moderniser, de faire évoluer les mentalités ;  mais, si l’histoire ne se répète pas, elle peut nous donner des leçons de bon sens, d’opportunité plutôt que de contrainte. La chance d’un pays comme le nôtre est d’avoir misé sur la matière grise grâce au cursus scolaire obligatoire, en accroissant la culture, en faisant la chasse à l’ignorance.

 

école 3

 

 

Toutefois, le progrès n’est-il pas, aussi, facteur de trouble pour ceux qui n’y sont pas préparés, d’affolement pour ceux qui confondent vitesse et célérité dans l’exécution, oubliant que bon sens, simplicité et pédagogie facilitent grandement la compréhension et leur acceptation par les intéressés de moments difficiles.

Et, on n’épargne pas notre bonne humeur habituelle en nous rappelant qu’une dette phénoménale, montant de 3200 milliards d’euros, pèse au-dessus de nos têtes comme une épée de Damoclès, à laquelle s’ajoutent nos déficits habituels des comptes publics, commerce extérieur, sécurité sociale...au point que les responsables en sont choqués et envisagent des mesures drastiques comme suppression de crédits inscrits dans le budget en cours d’exécution et, ce n’est, peut-être, pas fini, une mesure qui tombe mal, à peine si on n'accuse pas le peuple d’être un grand dépensier.

Mais, puisons dans notre histoire très riche car nous avons connu une période où les finances étaient à plat, celles de l’Ancien Régime à l’origine de la dette explosive ayant abouti à la Révolution française. Face à pareil traquenard, le 7 août 1788, le roi Louis XVI se résigne à faire appel aux Etats Généraux. Malgré les bons services de Turgot, excellent financier, qui gardait à l’esprit le traumatisme provoqué par la terrible déroute de John Law, l’expert nec plus ultra en matière de conversion des pièces d’or et d’argent en monnaie papier, il rappelle son ancien ministre Necker puis Calonne mais les créanciers s’obstinent, ne veulent plus prêter au roi acculé qui fait appel aux Etats Généraux. Finalement, la crise dramatique du Trésor Royal entraîne la crise politique, le soulèvement populaire victime de la crise économique et financière qui atteint des proportions telles que le peuple meurt de faim. Le processus révolutionnaire est enclenché.

Autre situation incertaine, celle de l’Europe où la France, membre fondateur du traité de Rome, se retrouve particulièrement diminuée quand on parle d’assainissement du budget de l’Etat par suppression de 10 milliards de crédit et un supplément de 20 milliards à cause d’un dérapage budgétaire imprévu. Notre situation s’affaiblit, comparée à celle de l’Allemagne qui a perdu de sa croissance mais a des finances saines et pas de déficit extérieur. Le couple franco-allemand n’est pas au bout de ses peines, est-il solide contre vents et marées ? L’Europe aura-t-elle les reins suffisamment solides pour résister à toutes ces crises et aux critiques de plus en plus vives concernant sa gestion de situations qui génèrent des divisions de plus en plus flagrantes.

On pourra toujours faire le gros dos ; mais, peut-on, chez nous, échapper à la loi d’airain de bonne gestion des Finances publiques ?

 

Jacques Lannaud

 

 

 

 

 

 

 


24/04/2024
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En attendant la flamme olympique

 

 

L'année olympique est là pour être passeuse de flamme. La flamme passera, avant d'atteindre Paris, par Lascaux.

 

Qui se souvient de la flamme qui figurait sur les plis affranchis, en 1958, par le bureau de Belvès. C'était l'année où la cité belvésoise avait obtenu le Championnat de France cycliste des professionnels. Cette épreuve fut disputée le 22 juin 1958 et, cerise sur le gâteau, gagnée par Valentin Huot, un coureur du Pays vernois. Il conserva, pour un an de plus, son maillot tricolore acquis en 1957, en Bretagne à Châteaulin.

La formule  concise mais bien trouvée  pour valoriser la vieille cité, était écrite en 3 lignes :

 

  - Belvès

  - Belvédère médiéval

  - du Périgord noir

 

Il serait intéressant de connaitre le nom de la personne qui a imaginé cette flamme.

 

Pierre Fabre

 

 

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Des motifs autrefois variés. Pour La Poste, oblitérer un timbre sur une enveloppe a pour but d’empêcher sa réutilisation. Depuis 2007, les flammes n’ont plus qu’une seule forme : quatre lignes sinueuses parallèles qui n’évoquent que de très loin, une oriflamme ondulant dans le vent. Mais, entre 1924 et 2007, les oriflammes avaient pris des formes rectangulaires porteuses de messages publicitaires très variés, qui procuraient à La Poste, un revenu complémentaire. Parfois réservées à l’administration (entre autres pour faire la promotion des différents services postaux ou des emprunts d’État), les flammes donnent très vite une visibilité aux villes qui, dans un but de développement touristique, y affichent leur patrimoine local ou leurs manifestations culturelles et sportives.

 

 

https://www.lanouvellerepublique.fr/a-la-une/un-document-un-histoire-les-flammes-postales

 

 

Les flammes postales, aujourd'hui, sont très prisées par les philatélistes.

 

 

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Image René Hourdry. Travail personnel.

 

 

 

Image Sebjarod., Travail personnel


22/04/2024
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Le vingtième anniversaire de la ludothèque de Siorac, par Sandrine Bruneteau

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À l'occasion des 20 ans de la Ludothèque de Siorac (compétence communautaire) et de nombreuses animations réparties sur plusieurs mois -  une animation a été organisée lors des mercredis récréatifs de Siorac le 17 avril, 14h à 17h.
Outre les aînés de Siorac, sont également venus un petit groupe de résidents du Bercail ainsi qu'un groupe de la Résidence Althéa  de Sarlat,  habitués à venir à la Ludothèque avec leurs éducateurs...
 
Belle après-midi dédiée aux magnifiques jeux géants en bois apportés par Patricia. Ambiance chaleureuse et festive, bien-sûr clôturée par un goûter partagé...
 
 
Sandrine 
 
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Texte et photos Sandrine Bruneteau

 


21/04/2024
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En passant par Saint-Front.

 

 

Saint Front fut, aussi, un lieu de forges

 

 

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Hier, 18 avril, nous sommes passés à Saint Front pour saluer un collectif d'élus, et de citoyens, qui est choqué par les théories de démantèlement du patrimoine ferroviaire. En passant dans ce couloir tracé par la Lémance, on ne peut que penser à ces villages s'inscrivant, hier, dans une active chaîne ouvrière. Elle complétait parfaitement le sillon agricole du Périgord. 

 

 

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Saint Front fut, aussi, un lieu de forges. Ci-dessus, le haut-fourneau de la forge du Moulinet. Image © Jacques Mossot

 

Si les trains, à Saint Front, ne font que passer, rien n'empêche aux Saints-Frontais de se rappeler que leur village a connu une activité ferroviaire.

Au PK 597.565, le P.N. 349 demeure le seul lien temporel de l'existence de la gare. Elle fut très active pour le trafic des marchandises. Proche de 3,5 km de celle de Sauveterre, elle fut radiée de toute activité, il y a une cinquantaine d'années. Seule, celle de Sauveterre, sur la section nord de la ligne entre Monsempron et la limite du département, conserve encore des escales de T.E.R.

 

 

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Photo © Pierre Fabre

 

 

Un immeuble chargé de souvenirs. Depuis 32 ans, la réforme des PTT a scindé l'administration des PTT en deux entreprises publiques : La Poste et France Télécom. Annoncée à la mi-1988, la réforme est adoptée par le parlement en 1990. De ce modeste bureau saint-frontais, les usagers, qui s'étaient imparfaitement appropriés le titre de clients, venaient expédier des mandats ou encaisser leurs pensions. Des lettres enflammées de jeunes filles sont passées dans les mains des guichetiers et des facteurs, pour aller vers leur fiancé, au front ou dans des théâtres opérationnels. Des télégrammes partaient à l'autre bout du monde, on communiquait par téléphone en limitant la durée car on trouvait que ce moyen était cher... presque un luxe. Pour les mariages, des télégrammes de félicitations venaient apporter leurs vœux aux mariés. Les nouvelles terribles venaient, aussi, pour être confiées au maire.

 

Puisse Saint Front garder ce lien du passé qui est quasiment un jalon authentique d'histoire.

 

Bruno et moi-même adressons un amical salut aux Saints-Frontais, à leurs édiles, dont leur active maire ; ils nous ont accueillis, hier, dans leur salle des fêtes. Ce salut va aussi aux forces vives de ce trait d'union de Lémance. Elles tiennent à démontrer, si besoin était, qu'elles sont le ciment de ce bassin. 

 

Pierre Fabre

 

 

 


19/04/2024
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