Prendre un franc recul après 40 ans de vie citoyenne.
TERRE de NAUZE
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Cette fois-ci, après plus de 40 ans de correspondance, Bernard Malhache tire son rideau, avec une petite réserve culturelle... au cas où.
Selon ses termes, " Je cesse la correspondance de Sud-Ouest, le 1er juillet, sauf pour la commune de Carves, à la demande du journal, afin de conserver l'outil informatique... si besoin était. C'est donc un épisode de 42 ans qui s'achève, plus qu'au service de l'EN (40 ans). J'ai arrêté l'Essor, il y a 3 mois. " |
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Bernard Malhache, principal honoraire de collège, a largement contribué à la vie culturelle. Il est l'un des piliers du "Théâtre de la Nauze". Il est, par ailleurs, la fine plume qui accompagne les "Zigolos" de Carves et rapporte à merveille les spectacles du "Fon du loup". À ce titre, il ne se déconnecte donc pas tout à fait.
Bernard Malhache, pendant ces confortables quatre décennies, fut la figure belvésoise qui a suivi tant et tant de péripéties, qu'il semble presque impensable de le voir abandonner son clavier et son appareil photographique. Bernard savait -et a su- discrètement, mais avec son parfait esprit d'analyse et de synthèse, toujours en éveil, être présent dans tant d'épisodes que, parfois, on ne le remarquait pas mais sa prose et ses images attestaient qu'il était bien passé.
Ses articles ont toujours été des billets précis et concis qui pointaient les points- clés des manifestations et le rôle majeur de celles et de ceux qui ont donné à ce castrum du sud du Périgord, des temps forts qu'il a su restituer dans ses chroniques. La rédaction départementale de Sud-Ouest et celle de l'Essor, comme toutes les rédactions, croulent sous des avalanches d'articles ou, a contrario, se désespèrent de périodes creuses. Le rôle d'assistance des correspondants vient en régulateurs de la gestion de trop-pleins du sas rédactionnel, ou à ses étiages de l'actualité, et ce n'est pas toujours facile.
Combien de correspondants se sont désespérés de voir un reportage réduit, voire passant à la trappe, lors d'un moment dont le long différé, la minoration ou l'abandon ne sont pas toujours compris par les acteurs de la vie locale. Le lecteur passionné de rugby se sent moins concerné par une conférence historique que par la perspective d'une finale hasardeuse et palpitante. Les passionnés de la vie ornithologique se réjouissent de constater la présence d'un observateur de très haut niveau sur le chemin des oiseaux mais pensent, peut-être, que les dépenses immanentes à un gros chantier d'infrastructure routière, méritent débat. Les adeptes de la préservation de la ligne de chemin de fer aimeraient, sans doute, que les actions de sauvegarde de leur ligne soient plus relayées dans le cahier local.
Qu'est-ce qu'un correspondant de presse ? Attention, un correspondant de presse n'est pas un journaliste, même si, parfois, on peut relever des exceptions. Un correspondant de presse est un personnage de terrain. Il lui est demandé une bonne connaissance des pratiques locales, des hommes et des femmes qui animent les associations, les équipes municipales, les chantiers patrimoniaux … et tant d'autres choses.
S'il, ou elle, est jeune, cela ne gâte rien.
Le (la) correspondant(e) idéal(e) est attendu(e) lors des épisodes marquants de la vie locale. Les ruraux n'aiment pas voir occultés, les moments où ils estiment que les manifestations devraient être relayées. Cela veut dire qu'il faut parfois se soustraire à sa vie familiale et accepter que la mission remplie, certains ne trouvent pas leur compte. Il faut, aussi, savoir être payé d'ingratitude.
Autour de son dôme, l'effacement de Bernard sera certainement commenté comme un échappement prévisible et juste mais difficile à combler.
Il existe certainement dans le limbe collinaire où la Nauze est le vecteur assembleur, de fines plumes et d'excellents photographes. Les jours à venir viendront nous dire si un(e) impétrant(e) prendra ce relais.
P.F
Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord sous la Grande Révolution, par Françoise Maraval
CHARLES-MAURICE de TALLEYRAND-PÉRIGORD
SOUS LA GRANDE RÉVOLUTION
L’EXIL A LONDRES
Le début septembre 1792 est marqué par de terribles massacres dans les prisons.
L’ouverture de l’armoire de fer, découverte aux Tuileries, révèle des documents compromettants pour le roi, mais aussi pour d’autres personnalités, notamment pour Talleyrand et pour Mirabeau (mort en 1791), qui ont eu des relations cachées avec la famille royale.
Le 7 septembre, l’ancien-évêque d’Autun réagit, en obtenant de Danton, un ordre de mission pour aller à Londres, sous prétexte de travailler à l’extension du système des poids et des mesures. Il ne veut pas être considéré comme un émigré, au contraire de nombreux nobles partis à l’étranger depuis juillet 1789 :
« Pour moi, il est désormais dangereux de rester en France mais je ne voulais sortir qu’avec un passeport régulier, de manière à ne m’en pas fermer les portes pour toujours. »
Talleyrand part le 10 septembre 1792 pour Londres.
Il était temps car le 5 décembre, un décret d’accusation est porté contre « le ci-devant évêque d’Autun » qui se garde bien de rentrer en France.
Vue de Londres, par un artiste inconnu, au début du XVIIIe siècle
Mais, il faut vivre.
Charles-Maurice s’installe d’abord à Kensington square, près de Hyde Park. Sa maison est tenue dans un premier temps, par une vieille amie, Charlotte de la Châtre, qui a sans doute été sa maîtresse.
La comtesse de la Châtre (1789) par Élisabeth Vigée-Lebrun
La plupart des amis de Charles-Maurice parviennent, peu à peu, au péril de leur vie, à rejoindre Londres, dans les derniers mois de 1792. Le 20 novembre 1792, de nouvelles pièces compromettantes ont été portées à la connaissance des députés : dans la cachette secrète construite à l’intérieur d’une boiserie, dans un corridor menant à la chambre à coucher du roi, au château des Tuileries, les révolutionnaires ont mis en lumière pas moins de 625 documents dont les plus accablants révèlent la correspondance secrète du roi et de la reine avec leur allié, l’empereur d’Autriche.
Le procès de Louis XVI commence le 11 décembre 1792.
Les réunions de Kensington Square sont brillantes. On y compte souvent 18 à 20 personnes à table. On discute de tout, on défend toutes sortes de systèmes, on raconte des anecdotes de tout genre sur la Révolution, on parle et on s’inquiète des amis restés en France.
Par économie, la plupart des amis de Charles-Maurice s’installent, peu à peu, autour de Londres. Narbonne, échappé de prison, prend place au sud, dans le Surrey, à Juniper Hall près du petit village de Mickleham.
Charles-Maurice brille autant par les saillies de son esprit que par les douceurs de son charme.
La vie à Londres est chère et Charles-Maurice est à bout de ressources ; en avril, il vend sa bibliothèque qu’il avait fait venir lors de son premier voyage en Angleterre. La vente se passe mal.
« Aujourd’hui, mes livres vendus , j’ai en tout, hors de France, sept cent cinquante livres sterling ; à quoi cela est-il bon ? » écrit-il, désabusé, à Mme de Staël en novembre 1793. Si ses livres lui rapportent peu d’argent, leur vente publique est une nouvelle occasion de scandale dans la communauté religieuse française réfugiée à Londres comme du côté des aristocrates intransigeants. Certains des ouvrages vendus au catalogue sont en effet fort peu ecclésiastiques .
« On raconte, qu’à la criée d’un exemplaire magnifique des œuvres de Voltaire, les Anglais eurent la faiblesse de se scandaliser en voyant que la Pucelle et ses gravures avaient été à l’usage de ce lord spirituel » écrit l’abbé Baston.
Mais, ce n’est rien en comparaison de l’indignation qui s’empara de tous les spectateurs, acheteurs et autres, quand on exposa en vente les tablettes de cuivre qui servaient à multiplier et à perpétuer ces infamies.
Charles-Maurice fréquente tous ceux qui comptent dans les milieux wigs et francophiles du libéralisme anglais. Pour la première fois de sa vie, il n’a pas grand chose à faire. Tout du moins, en apparence ! Quand il n’est pas à Wycombe avec Mme de Flahaut, il habite à la fin de son séjour en Angleterre, Down street, Piccadilly ; il consacre ses matinées à lire tout ce qui vient de France et d’Europe et à écrire. Son goût pour les affaires, son intérêt pour les Indes orientales, l’incitent à créer une banque « indienne » à Paris !
Les affaires de France ne cessent de le préoccuper. Il échafaude avec Narbonne, le projet de rallier Toulon qui s’insurge contre la Convention et accueille les Anglais de l’amiral Hood, fin août. Mais, le 8 octobre, les chances de succès de l’entreprise sont compromises.
Avec Mme de Staël, Charles-Maurice développe des idées sur le bon usage de l’aide étrangère au rétablissement d’une monarchie constitutionnelle en France. Une constante dans sa vie. Le fait d’avoir été républicain, l’année précédente, ne l’empêche pas de continuer à croire aux chances de cette monarchie limitée, pour laquelle il se bat depuis le début de la Révolution. Le gouvernement doit reposer sur un pouvoir d’assemblée et sur des bases libérales.
Mais, pour l’heure, Talleyrand ne donne pas cher de son propre avenir. « Jusque-là, je n’ai fait que passer plusieurs années à vivre. »
La surveillance de la police permet d’expulser ceux qu’elle juge indésirables sur le territoire anglais. Il raconte les faits suivants à Mme de Staël :
« Mardi dernier, à cinq heures du soir, sont entrés chez moi, deux hommes dont l’un m’a signifié qu’il était messager de l’État et qu’il venait m’apporter un ordre du roi qui m’enjoignait de quitter ses États dans l’espace de cinq jours. »
Aussitôt, Charles-Maurice se démène pour faire annuler la mesure et veut qu’on lui en avoue les causes. Ses démarches ne serviront à rien, sinon d’obtenir un sursis de quelques semaines à son départ. Mais où aller ? L’Europe entière le refuse.
La curiosité, le goût des affaires lui font choisir les États-Unis ; le 2 mars 1794, Talleyrand s’embarque à Londres sur le William Penn en partance pour Philadelphie.
Françoise Maraval
In mémoriam
Marcel, Eugène, Georges et François.
Marcel Desplat, Eugène Drapick, Georges Fabre et François Wroblenski ont été lâchement abattus, là sur ce flanc de colline.
Ces noms gravés dans la pierre du souvenir, fusillés par les nazis, le 24 juin 1944,
Vous êtes les héros silencieux de la Résistance.
Dans les dernières ombres d'une guerre impitoyable,
Français, Tchèque, Polonais
Vous étiez de sangs différents, mais d'un même cœur ardent.
Unis par un idéal plus fort que la peur,
Celui de la liberté, de la justice et de la dignité humaine.
Vous n'avez pas hésité,
Quand tant reculaient, vous avez résisté.
Dans l'ombre des forêts, dans les caves, dans les maquis,
Vous avez porté l'espérance
Comme une arme
Et la France libre dans vos rêves et gestes.
Vous avez donné vos jeunes années
Vos sourires, vos familles, vos lendemains,
À cette terre blessée
Pour qu'elle respire à nouveau dans la lumière.
Ne les oublions pas.
Ils sont les racines de notre paix.
Ils sont les flammes qui éclairent nos choix,
À chaque lever de soleil sur les pays libres
Leur sacrifice parle encore.
Morts pour la liberté
Ils ont donné leur vie à la France.
Que leur mémoire soit vivante.
Et que leur courage nous inspire.
Émouvante poésie rédigée par Claudinéa Wroblenski.
Chaque année, Claudine rassemble des fleurs champêtres pour le 24 juin. Dans la tradition, le 24 juin c'est la fête annonçant la reddition du printemps. C'est dans de nombreux villages de nos campagnes, le choix de fêtes votives, dont celle de Monplaisant et celle de Fongalop qui a disparu. La tradition des feux de Saint Jean, souvent abandonnée pour d'évidentes raisons de sécurité, accompagne -ou plutôt accompagnait- ce passage festif. Nos ancêtres et nos mamies, pour cette date qui, dans la tradition paysanne, passe des fenaisons aux moissons, ajustent ces fleurs qui, depuis la Gaule antique, portaient, dans l'esprit de nos prédécesseurs, une espérance de protection des puissances célestes pour les demeures, leurs habitants et leur cheptel. Ne sourions pas, ce serait offenser leur mémoire.
Plus proches de nous, ce rite est venu des millénaires et des siècles précédents, en prière pour les récoltes et pour les âmes.
Claudine, il y a 4 ans, comme chaque année, a fleuri le monument bien délaissé entre les RD 710 et 53, à quelques hectomètres de Fongauffier. Photo © "Terre de l'homme"
Merci Claudine pour l'attention filiale qui t'honore et que tu sais renouveler, chaque année.
Le mémorial, implanté à portée de voix de Fongauffier, par le groupe des CVR, aujourd'hui, pour des raisons de sécurité, ne connaît plus les commémorations d'antan.
Photo © "Terres de Nauze".
Sortir le blog de sa quasi-léthargie
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Non, le blog "Terre de l'homme" n'est pas sur une voie de garage, celle qui s'approche de très près de la voie de l'abandon ; mais, pour l'heure, Catherine Merlhiot, sa coordinatrice, connaît un problème qui la prive de l'accès au clavier de son ordinateur.
Tout le lectorat lui souhaite de retrouver, au plus tôt, la motricité de son poignet pour reprendre ses activités. |
Catherine Merlhiot, image © Bruno Marty, ci-dessus, lors de la dictée du 28 août 2023, s'inspirant des "Lettres de mon moulin" de Daudet, mit en relief toute la finesse de l'auteur dramatique de l'avant-dernier siècle. ________
Qui est Catherine Merlhiot ? La fille du fondateur de "Terre de l'homme", manifestement, est imparfaitement connue du lectorat. Elle fut chef du département formation, écriture et développement du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC). "Militante" de l'écriture, elle travaille bénévolement en Périgord, sa terre natale, pour favoriser l'insertion de personnes de cultures diverses.
D'aucuns, un peu rapidement, ont dit qu'elle garde "Terre de l'homme" uniquement par devoir filial. Ceci, manifestement, est respectable mais ce n'est pas son unique raison. Catherine a toujours souhaité voir ce lien s'enrichir et s'ouvrir dans les domaines divers, citoyen, écologique et associatif. |
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En attendant, "Terre de l'homme", toujours en recherche de plumes actives, ne sait comment maintenir le fil rouge de ses regards sur nos vies.
Écrire sur "Terre de l'homme", ne doit ni être un vecteur d'entretien de passions controversées, ni une fontaine de polémiques, passons pour le pléonasme, stériles.
Une piste de retour sur la petite histoire. Notons que le lectorat a toute latitude d'ignorer ou de taxer la proposition de ce jour de tous les mots de dérision. Ouvrir un feuilleton, un volet par semaine, ou à peu près, sur ces 108 cités sous-préfectorales qui ont connu le "déclassement" de 1926, voilà une ambition modeste qui peut intéresser... ou enrichir l'atonie.
En septembre prochain, il y aura tout juste un siècle, la gouvernance de l'époque décida, pour des raisons d'économie, de remanier fortement à la baisse, le nombre de nos sous-préfectures.
Une réforme majeure du nombre et de la répartition des sous-préfectures intervint, donc, avec le décret-loi du 26 septembre 1926, nommé également " réforme Poincaré-Sarraut ". 108 sous-préfectures sont supprimées et 2 sont créées, il y a donc une perte globale de 106 sous-préfectures dans toute la France. Ainsi, Ribérac, comme ses voisines Saint Yrieix, en Haute-Vienne, Ruffec et Barbezieux en Charente, Marennes, en Charente Inférieure, et La Réole en Gironde, perdit son rang au "ramdam" des riverains de la plus importante cité du Périgord vert, fortement déçus de cette décision, bien entendu validée le plus tardivement possible.
Si ce feuilleton encore virtuel vous semble inadéquat, ou vous déplaît, il vous suffira de glisser un commentaire avec le simple mot "non". Bien entendu, la voix du lectorat est la seule voie à suivre.
P.F
Concert à Sagelat le 29 juin
Organisé par le comité des fêtes de Sagelat
Dimanche 29 juin -17 h
Eglise Saint Victor de SAGELAT
Rencontre avec Marie ….
Découverte des chants slavons…
L’Ensemble vocal féminin «VOCES ANIMAE»
Entrée : 12 euros
Partage avec les choristes autour d’un verre de l’amitié