Terre de l'homme

Terre de l'homme

Vol ou (et) profanation

 

SIORAC-en-PÉRIGORD

 

Les élus sioracois et la population ont trouvé insupportable, la soustraction du panneau indicateur de chemin Roland Andrieux.

 

 

Quand un individu, peu scrupuleux, soustrait frauduleusement un élément de la propriété d'un tiers, on dit que c'est un voleur, quand il s'approprie une pièce patrimoniale faisant référence au devoir de mémoire, on peut dire qu'il profane le bien public.

 

On conçoit aisément qu'il y a une différence spoliatrice si le voleur s'accapare, hypothèse d'école, du panneau du respectable et modeste chemin du Moulin à Vent de Capdrot, de celui qui s'emparerait de la plaque Esplanade Jean Jaurès à Carry-le-Rouet. Au regard du Code pénal, l'infraction, elle, serait la même.

 

 

P1540130 (2).jpg

 

Le 8 mai 2019, Yannick Carcelès, alors conseiller municipal, aujourd'hui maire-adjoint, à Raunel  sous une pluie battante, dévoila la plaque du chemin Roland Andrieux.

Photo © Bernard Malhache

 

 

Le Code pénal  peut sanctionner durement les inadmissibles agissements portant atteinte à la mémoire des morts. On peut  cependant admettre que le panneau indiquant un chemin,  n'est pas tout à fait un monument funéraire. C'est néanmoins une atteinte au devoir de mémoire.

La violation ou la profanation, par quelque moyen que ce soit, de tombeaux, de sépultures, d'urnes cinéraires ou de monuments édifiés à la mémoire des morts, est punie d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende.

 


28/10/2022
3 Poster un commentaire

Le théâtre de la Nauze est revenu sur 6 décennies de scènes. Volet n° 1

 

Ce 22 octobre, la salle des fêtes est pleine à craquer. Les organisateurs avaient dû inviter plusieurs personnes à reporter au lendemain, leur venue à "Revers de décors" de Jean-Pierre Martinez.  Sylvain Garrouty, le technicien du son, obtenait un silence parfait du public. Son géniteur, Dominique Garrouty, l'artisan de l'éclairage, plongea la salle dans l'obscurité. Seul un cercle lumineux sur le rideau laisse prévoir que l'on devait attendre une forme "d'introït". Non, ce n'est pas un grand prêtre qui surgit mais Pierre, invisible. Le metteur en scène de Sagelat théâtre de la Nauze, prit la parole  Gravement, il s'exprima dans un calme olympien sur la turbulence de 1960. Elle prit la forme d'une grande pétition citoyenne, portée par le C.N.A.L. du 13 février au 29 mai 1960, sur le fondement de l'école laïque, pilier de la République. Elle fit germer l'Amicale laïque de Sagelat.  

 

" De l'audaceencore de l'audacetoujours de l'audace ".

 

Le tocsin qu'on va sonner n'est point un signal d'alarme, c'est la charge sur les ennemis de la patrie. Pour les vaincre, il nous faut de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace, et la France sera sauvée !

François Danton naquit à Arcis-sur-Aube le 26 octobre 1759, il fut guillotiné le 5 avril 1794 (16 germinal an II) à Paris. Il alla à l'échafaud sur la charrette qui emporta Camille Desmoulins et le poète Philippe Nazare Fabre. L'inoubliable envolée culte du 2 septembre 1792 du député de la Seine, pour tous, est ramenée à "… de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace… "

 

Oui, il en fallait de l'audace, non dans le champ turbulent du Palais Bourbon mais dans l'humble pays "nauzérois", pour avoir la détermination de se lancer et de promouvoir une vie culturelle dans une bien petite localité qui n'avait pas la moindre salle, publique ou privée, pour servir de fonts baptismaux laïques d'une troupe théâtrale. Andrée Teilhaud,  figure de proue que personne n'oublie, eut ce cran pour secouer les forces vives et sceller, aux côtés de celles et ceux qui l'ont suivie, la pierre blanche de la première marche. 

 

 

Pierre Petit

 

Pierre Petit, Image © Vanessa Braud

 

 

C'est Pierre Petit, le doyen masculin des comédiens de la Troupe de Sagelat qui, le premier, monta sur scène.

 

Pierre était bien "crana"*. On aurait dit le sous-préfet impérial dans sa grande tenue, comme celui que Daudet imagina " M. le sous-préfet a mis son bel habit brodé, son petit claque, sa culotte collante à bandes d’argent et son épée de gala à poignée de nacre " pour se rendre à La Combe-aux-Fées. 

Tout naturellement, l'espace de quelques minutes,  il redevint Perdican. Perdican c'est Musset, c'est nous, c'est un homme qui fait le mal sans être méchant, qui souffre, qui doute, s'égare dans ses rêves, s'épuise à la poursuite d'un insaisissable bonheur. Pierre fut désigné à l'unanimité, plus un soutien externe enthousiaste, par le collectif théâtral pour revenir sur ce début scénique et pour rendre hommage aux comédiens disparus.

 

 

Adieu, Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu’on te fera de ces récits hideux qui t’ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n’est qu’un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde, une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière ; et on se dit : “ J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. ”
Acte II, scène V, On ne badine pas avec l’amour, Musset, 1834.

 

C'est un autre Pierre, Pierre Castets, le metteur en scène du Théâtre de la Nauze, qui a choisi cette déclamation capitale de la pièce, pour rendre hommage à Bernadette Dubois, la première comédienne de la Troupe de Sagelat, qui vient de nous quitter au mois d'août. Bernadette était Camille. Elle était la cousine de Perdican et, manifestement, éprise de lui. Elle avait cependant reçu une éducation stricte dans un couvent et elle souhaitait jurer fidélité à Dieu.

Pierre, avec émotion, reprit la tirade qui fit vibrer la salle en 1961. C'était son pathétique hommage à Bernadette, certainement, mais aussi à tous les comédiens de la troupe qui nous ont quittés. Le premier, Paul Albenque, fut victime d'un dramatique accident, le 18 août 1969. Le dernier, Alain Petit, le frère cadet de Pierre, monta sur les planches à 15 ans. Il s'échappa le 10 octobre. Depuis le 13, il repose dans le petit cimetière de Bouillac.

 

Oui, il fallait de l'audace pour  oser aller, sur les pas de Gérard Philipe et de Suzanne Flon, jouer, deux ans après ces comédiens d'exception, "On ne badine pas avec l'amour".

 

Gérard Philipe Suzanne Flon On ne badine pas avec l'amour Musset Jean Vilar TNP 1959 Gérard Philipe (Perdican) et Suzanne Flon (Camille) dans On ne badine pas avec l’amour. Mise en scène de Jean Vilar au TNP (1959). © Studio Lipnitzki/Roger-Viollet

 

 

 

Le second volet, probablement samedi ou dimanche, sera les premiers pas scéniques de "Sagelat  théâtre de la Nauze" avec "Revers de décors". Le troisième volet sera la présentation du bureau de "Sagelat théâtre de la Nauze".

 

* Crana, prononcer cronot, terme occitan. Il veut dire élégant, stylé, fringant. En fait, c'est quasiment intraduisible.

 

Pierre Fabre

 

_____________________

 

Dans le sas de "Terre de l'homme"… ou sur le point d'y entrer.

 

Siorac. Inadmissible soustraction de la plaque du chemin Roland Andrieux. P.F

De belles gens. Suite n° 44. Saga de Françoise Maraval

Saintonge. La Seudre un fleuve côtier, artère d'un bassin de vie, par Jacques Lannaud

Sagelat. Retour sur "Revers de décors". P.F

Polémique sur un "jugement de valeur". C'est pour tout cela que je préfère les feuillus. P.F

Sagelat... Le théâtre de la Nauze, volet n° 3. P.F


27/10/2022
2 Poster un commentaire

Le rendez-vous vert de ce 8 Brumaire An CCXXXI

 

FAYRAC

 

Attention, ne confondons pas le 18 Brumaire de l'An VIII, jour de l'assassinat de notre Première République, au 8 Brumaire An CCXXXI

 

Cliquez sur l'image

 

 

 

Fayrac

 

 

Fayrac. Image Wikipédia

Météo dimanche

 

Non, ce dimanche 30 octobre, on ne jouera pas "L'invitation au château", vaudeville de Jean Anouilh de 1947. Ce 30 octobre, les adeptes de la sauvegarde de la Dordogne,  de son patrimoine historique, de son décor féerique, de son lit et de ses berges vont se rencontrer pour pique-niquer, si l'été indien  se confirme. Les prévisions de beau temps peu nuageux donnent une température de 17 à 27°. On se quittera après le café de l'amitié à partir de 14h30.

 

 

Il y a cinq ans, nous avons été nombreux à nous mobiliser contre le projet routier de déviation de Beynac.

Aujourd’hui, le président du département proclame partout qu’il faut relancer les travaux.

Nous invitons les Périgourdins qui le souhaitent, à se réunir autour d’un café après un pique-nique, le dimanche 30, près de la Dordogne, pour admirer la vallée qui a été préservée.

 

 A cette occasion amicale, nous rappellerons quelques vérités :

- la population consultée en enquête publique a massivement rejeté la déviation de Beynac ;

- les tribunaux, par trois fois, ont annulé l’autorisation de travaux et condamné le département, en reprenant les arguments qui venaient de l’enquête publique ;

- le département n’a aucune chance de pouvoir reprendre les travaux. Les tribunaux l’ont interdit. Ils ont jugé en fonction de lois françaises et européennes, qui sont en accord avec la volonté de la population.

- il reste un peu plus de deux mois, avant le 8 janvier, pour débuter la remise en état du site, faute de quoi les contribuables du département devront payer une amende de 3000 euros par jour (condamnation définitive).

 

Rendez-vous au bord de la Dordogne, à Fayrac (commune de Castelnaud-la-Chapelle). Un repli est prévu en cas de pluie

 

 

 

Rustique Table de pique-nique en plein air avec panier à linge et de nappe bleu - Photo de Table de pique-nique libre de droits

 

Photo libre de droit iStock

Pique-nique à 13 heures

 

Café pour tous à 14h30

 

 

Solange Chabert, Jacques et Moune Bonet, Christine de Bastard, Daniel Coutant, Antonin Hartz, Gilbert Pélissier, Kléber Rossillon, Martine Subil

 

Celles et ceux qui aiment notre Dordogne, sa faune et sa flore, qui ont bien souffert de voir saccager sa petite forêt alluviale, celles et ceux qui ne sont pas pétris de certitude, ils laissent à celles et à ceux qui ont toujours raison, le privilège de leur supériorité, souhaiteraient que les contribuables n'aient pas à supporter les conséquences d'une éventuelle et singulière désobéissance civile d'élus de la République. Ils aimeront, sans doute, échanger avec des personnalités de sensibilités, ô combien différentes, 

 

Collectif vert

 

Solange Chabert, Christine de Bastard, Daniel Coutant, Antonin Hartz ou (et) avec 

 

 

 

K

Kléber Rossillon et Martine Subil

 

 

In fine

 

Pauses café virtuelles pour La Maif - Emmanuelle Martinez

 

Image Émmanuelle Martinez

mercerie : ruban tricolor bleu blanc rouge au mètre P.S. : Si, par la puissance des dieux de la démocratie, vous êtes élu(e), il n'est pas nécessaire et impératif que vous veniez avec votre écharpe ; mais, si vous souhaitez venir avec, prenez bien soin de vous assurer qu'elle est bien en tissu... et non en matière plastique.

26/10/2022
23 Poster un commentaire

La croisade en Périgord noir

 

Ce samedi 22 octobre fut populaire et sportif avec  le trail en relais. Ses organisateurs ont donné à cette manifestation, le nom de Croisade en Périgord noir.

Heureusement, nous sommes en Périgord loin de cette période d'intolérance religieuse où les Croisés allaient  imposer ce qu'ils considéraient comme leur foi, avec ces instruments diaboliques que sont le glaive et l'épée. Les Croisés de ce 22 octobre filaient de la bastide de Domme à Belvès, 52 km,  avec trois relais Castelnaud, Beynac, Allas.

Les traileuses et traileurs découvraient ainsi quatre des plus beaux villages de France.

 

Le blog, qui se réserve le droit d'être partial et chauvin, salue tout particulièrement la performance des Cailles et blaireaux.

Bien entendu, laissons aux pointilleux le loisir des classements car tous ont bien mérité dans cette épreuve.

 

Cette course, de type trail en relais de 4 coureurs dont au moins 1 féminine partit
du village de Domme pour rejoindre celui de Belvès en passant par Castelnaud la Chapelle, La Roque
Gageac, Beynac soit les 5 plus beaux villages de France classés en Périgord Noir.
Au programme, 4 étapes :
– Etape 1 : Domme / Castelnaud la Chapelle : 13 km 300 d+ 300 m
– Etape 2 (uniquement aux féminines) : Castelnaud la Chapelle /Beynac : 12 km 300 d+ 250 m
– Etape 3 : Beynac / Allas les Mines : 13 km d+ 350 m
– Etape 4 : Allas les Mines / Belvès : 14 km 500 d+ 330 m

 

Pour retrouver une kyrielle d'images de cette manifestation, cliquez sur :

 

https://www.facebook.com/caillesetblaireaux/

 

À 2 500 mètres de l'arrivée, les traileurs sont passés à Fongauffier où les forces vives sagelacoises ont conçu un buffet pour se rafraîchir et prendre un petit en-cas.

 

 

CLIQUEZ SUR LES IMAGES

 

IMG_3295

 

Le Pont des abbesses, dernier passage en vallée,  au pied de la rampe assassine du Bloy.

Photo © Marie-Noëlle Faure

 

 

IMG_3297

 

Notre ami Loïc, sympathique maréchal des logis chef, troqua sa rigoureuse tenue d'O.P.J. pour un short  et un maillot "Cailles et blaireaux".  Dur, dur ! Loïc qui était en grande forme jusqu'à Saint Germain, encaissa durement les reliefs du sillon du Valech.

Loïc qui honore notre creuset nauzérois qui, par ailleurs, est l'ami de tous les enfants qu'il éduque en futurs citoyens connaisseurs du code de la route, n'a bien entendu pas abandonné et s'est attaqué au raidillon du Bloy après avoir reçu les encouragements des bénévoles du point fongauffiérain.

Photo © Marie-Noëlle Faure

 

   

IMG_3289

 

Les gaufres nauzéroises, aussi bonnes soient-elles, ont été ignorées des traileurs qui, pour ne pas perdre de temps, se sont contentés d'un verre d'eau.

Photo © Marie-Noëlle Faure

 

Les fondateurs

 

Si cette manifestation a existé, c'est grâce au bénévolat, à la maîtrise du sport et à la détermination des piliers du Club athlétique belvésois. Ici, Rémy Bruneteau, son nouveau président, rend hommage à son prédécesseur Jean-Pierre Sinico.

Photo © Marie-Noëlle Faure

 

20221022_180708

 

Jean-Claude Cassagnole, maire de Domme et président de la communauté de communes de Domme / Villefranche, s'est réjoui de la parfaite harmonie de cette croisade.

Photo © Marie-Noëlle Faure

 

20221022_180624

 

Christian Léothier, maire de Pays de Belvès,  lui aussi a marqué sa satisfaction.

Photo © Marie-Noëlle Faure

 

20221022_181129

 

Patricia Lafon-Gauthier, conseillère départementale de la Vallée, a tout naturellement  félicité les sportifs et les organisateurs.

Photo © Marie-Noëlle Faure

 

 

20221022_183309

 

Ambassadrices de charme de cette compétition, les traileuses ont marqué beaucoup de points.

Photo © Marie-Noëlle Faure

 

 

20221022_184300

 

Ô que oui ! Saint Léon est bien un des plus beaux villages de France.

Photo © Marie-Noëlle Faure


25/10/2022
4 Poster un commentaire

Ceux de Canteloube, un spectacle de Daniel Chavaroche, pour une école à Haïti

 

Un soupçon de géographie

 

À l'origine, le pays d'Haïti, c'est-à-dire "Perles Des Antilles" ou "Pays de montagnes" en langue taïno, était peuplé par les indiens Taïnos ou Arawaks, peuple semi-sédentaire pacifique. Taïnos signifie "les hommes bons" dans leur propre langue, par opposition aux féroces indiens caraïbes.

 

Un infime soupçon d'histoire

 

Ce pays de l'autre côté de l'océan a gagné son indépendance grâce aux hommes et aux femmes qui, aux côtés du personnage d'exception que fut Toussaint Louverture, ont secoué l'affreux concept de l'esclavagisme. 

 

Chavaroche 1

 

Chavaroche 2

 

Chavaroche 3

 

 


25/10/2022
4 Poster un commentaire