Terre de l'homme

Terre de l'homme

Écoute-s'Il-Pleut une réappropriation linguistique qui peut faire débat.

 

 

 

Cette image, photo © Pierre Fabre, prise, il y a une dizaine d'années, au pied de la côte de Saint Germain est, bien entendu, antérieure à la stupide soustraction du panneau indiquant le lieudit. C'est une curieuse maladie de voir des personnes qui s'approprient des repères de nos voies publiques comme les bornes kilométriques qui fleurissent dans des parcelles privatives. La "singularité" du microtoponyme, probablement, a dû être la motivation de la personne qui a emporté ce panneau. 

 

Localement, de multiples fois, il s'est dit qu'Écoute-s'Il-Pleut venait du meunier interrogatif qui demandait à son épouse ou à son valet d'écouter s'il pleuvait afin de voir se remplir son bief asséché, ou à l'étiage. L'historiette est, plutôt, plaisante, mais elle fait sourire. Elle est à prendre comme un poncif peu vraisemblable... voire fantaisiste.

Le microtoponyme d'Écoute-s'Il-Pleut, assurément, vient d'un personnage  un Écoute-s'Il-Pleut. C'est un phénomène courant de voir des personnes qui ont pour patronyme un toponyme et inversement. Daniel Cazals et  Pierre Salviac en étaient un exemple typique.

 

Il existe plusieurs Écoute-s'Il-Pleut dans l'hexagone et même à l'étranger. Dans notre voisinage, il y en a également un à Gourdon. C'est, vraisemblablement parce que ces lieudits sont des lieudits meuniers, de surcroit situés dans des talwegs où l'écoulement des eaux est aléatoire, que cette légende a pris le pas sur les esprits.

On trouve des Écoute-s'Il-Pleut dans des lieux où l'on ne s'interroge point du tout sur l'écoulement permanent de la rivière. Les formes occitanes d'Écoute-s'Il-Pleut surgissent çà et là. 

Dans le petit village d'Angaïs, à quelques lieues de Pau, a grandi une chorale au joli nom occitan “Escota si plau” (écoute s'il pleut). Cet ensemble vocal qui s'est produit bien au delà de nos frontières, est venu, il y a une douzaine d'années, à Carvès pour une échappée en Périgord et a chanté, en occitan, pour le public à la salle des fêtes. Ce fut un moment de partage entre le Béarn et le Périgord qui a beaucoup plu au public.

 

Pour s'écarter du "cliché facile", que peut bien vouloir dire Écoute-s'Il-Pleut.  Un Écoute-s'Il-Pleut est une épithète désignant un personnage hésitant, en proie au doute, comme  Hamlet que William Shakespeare  a immortalisé dans son œuvre. Plus cinglant encore, un Écoute-s'Il-Pleut peut, aussi, être un lâche ou un personnage qui se dérobe.

 

Nous sommes dans ces personnages loin de ces observateurs de la pluie. La pluie même consistante, sauf si elle est diluvienne et persistante, ne permet pas de refaire le niveau des biefs. Elle n'a pas suffi cet hiver pour ramener de l'eau dans celui d'Écoute-s'Il-Pleut, plus encore elle n'a pas permis au Valech de renaître après son intermittence d'avril et, a fortiori, d'atteindre le bief d'Écoute-s'Il-Pleut.

 

Gardons, pour l'anecdote, Écoute-s'Il-Pleut, dans son expression typiquement locale. Celle-ci a souvent, bien souvent, été transmise par les autochtones comme une interrogation meunière traduisant une attente pluviale régénératrice. L'image, plutôt sympathique, s'écarte néanmoins de la construction lexicographique qui, elle, est beaucoup moins plaisante.

 

_____

 

 

Articles dont la publication est imminente.

L'ordre séquentiel peut être évolutif

 

 

La tête dans les nuages. Un article qui fera date. Il est porté par l'École de Sagelat.

Pensons, le 27 mai, à commémorer l'anniversaire de la fondation du Conseil national de la Résistance,  A.N.A.C.R.

Suite et fin de notre excursion lacustre, par Jacques Lannaud.

Petit coup d'œil patrimonial sur le grand livre de l'oubli. La radiale Magnac-sur-Touvre / Marmande traversait l'ouest du Périgord.

Et si on parlait de nos animaux de compagnie, par Suzette Merlhiot.


22/05/2021
18 Poster un commentaire

Soyez la bienvenue

 

 

olivier et chêne

 

 

                                                                       Le chêne et l'olivier

 

 

 
 
 
jean moulin 2
jean moulin

 

                           Jean Moulin préfet                                      Jean Moulin héros de la résistance

      

                                                                                                                                                                   

 

Il y a en Dordogne, dans la presse, une tradition : souhaiter la bienvenue aux nouveaux  arrivants quels qu'ils soient : préfet, sous-préfet, gendarme, enseignant....

Terre de l'Homme a respecté cette tradition et tout porte à croire qu'au vu des commentaires, cette démarche a été appréciée. Ils sont à l'unisson, Pierre Fabre les a agrémentés d'une référence à un très beau texte d'Alphonse Daudet et s'est réjoui de voir de plus en plus de femmes occuper cette fonction (la première nomination remonte à 1974).

 

 

monteil

 

                        Madame la sous-préfète à la ville     (photo Léna Badin pour Sud- Ouest)

 

 

Madame la sous-préfète a fière allure avec sa toque tricorne ornée d'une guirlande de feuilles de chêne (symbole de l'autorité) et de feuilles d'olivier (symbole de paix).

On reconnaîtra dans ces symboles une référence à l'antiquité. Dans cette période de troubles du Consulat, de nombreux hommes politiques sont fascinés par la grandeur romaine et la qualité de son administration gérée par des préfets.

L'abbé Sieyès évoque les avantages de ce système : " Si le pouvoir vient d'en haut, la confiance vient d'en bas". Bonaparte l'adopte.

Le 28 pluviose an VIII ( 17 février 1800) Napoléon Bonaparte crée la fonction de préfet et de sous-préfet : "Faites que la France date son bonheur de l'établissement des préfets".

Le Second Empire sera la période la plus faste pour le corps préfectoral : constructions monumentales et somptueuses, nombreuses salles de réception avec dîners et bals et présence de notables et de candidats officiels.

S'il y avait une date à  retenir, ce serait celle du 8 mars 1982 où l'Etat est dégagé de l'exécutif du département et où, à sa tutelle se substitue un contrôle de légalité à postériori. Moment de rupture, la transition ne s'est pas faite sans mal, en particulier le transfert de compétences mal accepté par le corps préfectoral et, d'une façon plus accessoire, le partage des locaux et les nouvelles appellations de commissaires et commissaires adjoints de la république ( 1982-1986).

Les choses sont désormais rentrées dans l'ordre. Le sous-préfet joue un rôle important ; celui que j'ai le plus apprécié, c'est celui de conseil aux collectivités. J'ai parfois renoncé, sur le conseil d'un sous-préfet, à prendre, dans le feu de l'action, des décisions qui auraient été invalidées par le tribunal administratif.

Je voudrais conclure sur deux anecdotes que vous ne trouverez pas dans Wikipédia : candidat pour la première fois à une élection, j'apprends que le sous-préfet de l'arrondissement, oubliant que les pratiques du Second Empire n'avaient plus cours, faisait discrètement campagne contre moi. Le doyen des maires du canton lui demanda une entrevue ; à la suite de quoi, le sous-préfet respecta une neutralité dont il n'aurait jamais dû se départir. Je fus élu.

 

 

sous prefet aux champs

                                            

                                 Le sous-préfet aux champs (illustration édition Flammarion)

 

Quant au texte d'Alphonse Daudet, "Le sous-préfet aux champs" (1866), remarquable par sa poésie et sa concision ; il s'inscrit dans la malice dont nous faisons preuve envers certaines professions ou fonctions, la plupart du temps bienveillante, "Le gendarme de saint-Tropez", plus rarement féroce dans "La tête des autres" de Marcel Aymé (critique des procureurs et de la justice). le texte d'Alphonse Daudet n'est en rien attentatoire à la fonction et à la dignité d'un sous-préfet. C'est un exercice de style où l'écriture règne en maître. On retrouve la même bienveillance pour autrui chez Marcel Pagnol.

Le départ d'un sous-préfet auquel je devais remettre un cadeau au nom du Conseil général, me donna l'occasion de citer ce beau texte, exercice risqué, car connu de tous, il pouvait être pris pour un cliché ou un poncif, superflu ou incongru. Les personnes présentes semblèrent apprécier cette référence à l'exception d'une personnalité qui, à voix basse, pour que je sois le seul à l'entendre, me fit savoir qu'un sous-préfet rejoignant son nouveau poste, avait autre chose à faire qu'à s'attarder en chemin et faire des vers en mâchonnant une violette.

Madame la sous-préfète, nous vous souhaitons, une fois encore, la bienvenue et si en dehors des tâches quotidiennes et prenantes qui vous attendent, il vous arrive de trouver quelque attrait à notre région, suivez l'exemple de votre confrère du Second Empire, sans vous méfier de la douceur des choses dont parle Paul-Jean Toulet dans son beau poème "En Arles" :

Dans Arles, où  sont les Aliscams

Quand l'ombre est rouge, sous les roses,

Et clair le temps,

Prends garde à la douceur des choses

 

Pierre Merlhiot


21/05/2021
4 Poster un commentaire

Point de nostalgie. De profundis pour L'Orient-Express

Il y a 54 ans, aujourd'hui, partait vers Istanbul l'un des plus prestigieux trains internationaux.

 

 

Orient express

 

 

Photo "L'Express".

 

1977 : Le célèbre train Direct-Orient, [variante de l'Orient-Express], reliant Paris à Istanbul, entreprend son dernier voyage. Son unique wagon-lit a été pris d'assaut et ses cabines ont été réservées depuis 6 mois pour ce voyage historique.

 

On notera que ce prestigieux train, avant de quitter l'hexagone, faisait escale dans la modeste localité d'Andelot-en-Montagne, 512 habitants au dernier recensement, en lisière de la Forêt jurassienne de la Joux.

 

Orient-Express — Wikipédia

 

https://trainconsultant.com/

 

L'Orient-Express, train fascinant réservé à l'élite, que nenni ! Personnellement, je l'ai emprunté, en 1964, pour rejoindre Toul lors de mon service militaire. Je me promettais, alors, de revenir vers lui après mes servitudes pour aller en Autriche. D'autres impératifs ont fait que je n'ai jamais concrétisé ce souhait de jeunesse. 

 

 

Les tranches multiples du Direct-Orient-Marmara-Express entre Pehlivanköy et Istanbul en mars 1970. Le wagon-lit (rutilant) et la voiture (places assises), en provenance de Paris, sont au milieu du train, entre le creux du talus et les premiers arbres.

Image Mouliric


20/05/2021
5 Poster un commentaire

Notre amie Lisette n'est plus.

 

SAINT CERNIN-de-L'HERM

SAGELAT et MEYRALS

 

 

 

 

Lisette Gervaux,

photo Prisca Barreiro-Cugnot

 

Luisa, affectueusement Lisette, Barreiro-Gervaux, après une cruelle et longue maladie, vient de nous quitter à l'âge de 52 ans.

Lisette était A.S.E.M. à l'école de Sagelat avant d'être affectée à celle de Meyrals.

Lisette fut élue, en 2001, au conseil municipal de St Cernin mais ne sollicita pas le renouvellement de son mandat. Pascal, son mari, compensa son retrait.

 

Lisette avait une fille Laura et celle-ci lui donna la joie d'être grand-mère.

Le décès de Lisette a suscité une intense émotion tant à Saint Cernin, qu'à Sagelat et Meyrals.

 

Ses obsèques auront lieu ce samedi, à Saint Cernin, à 16 h 30.

Toute notre sympathie va à Pascal, à Laura, à Ethan, son petit-fils, à Johann, son gendre, et à la famille endeuillée.  

 

 

 

Une autre émouvante image de Lisette. Elle nous adresse son sympathique sourire.

Merci à sa nièce Prisca Barreiro-Cugnot pour ses photographies personnelles.

_____

 

 

Articles dont la publication est imminente.

L'ordre séquentiel peut être évolutif

 

Soyez la bienvenue, par Pierre Merlhiot.

Pensons, le 27 mai, à commémorer l'anniversaire de la fondation du Conseil national de la Résistance,  A.N.A.C.R.

Revenons sur le microtoponyme d'Écoute-s'Il-Pleut. 

Petit coup d'œil patrimonial sur le grand livre de l'oubli. La radiale Magnac-sur-Touvre / Marmande traversait l'ouest du Périgord.

Et si on parlait de nos animaux de compagnie, par Suzette Merlhiot.


20/05/2021
6 Poster un commentaire

Trois animations culturelles pour le week-end de la Pentecôte.

 

 

 

 

 

 

Anne Bécheau à Beynac

 

Anne Bécheau,

photo Pierre Fabre

 

 

Qui est Anne Bécheau.

Cette Bézenacoise compte plusieurs passions. Gardons-nous d'estimer celle qui la caractérise le mieux. Anne, avant tout et surtout, se révèle être une chantresse du Périgord noir. Historienne, elle connaît parfaitement les péripéties majeures de ces terres occitanes où certains seigneurs ont favorablement accueilli les troubadours. Ces derniers insufflaient les prémices de l'esquisse de l'émancipation féminine. Anne conte à merveille les secrets de ces vieilles pierres. Elles ont connu bien des drames, des félonies et des revirements.  Romancière, elle sait faire revivre ses personnages en évitant que sa plume fertile et féconde ne s'affranchisse des fondements historiques. Son aisance dans ses exposés trahit son passé professoral. Sa maîtrise des sujets fait d'elle une conférencière qui  envoûte et séduit son auditoire. 

 


19/05/2021
3 Poster un commentaire