Une riche complicité de communicants. Bernard Chubilleau a rencontré Bruno Marty
La rencontre de Niversac
Image © Pierre Fabre
Quand Bernard Chubilleau, correspondant départemental de la Vie du Rail, découvrit dans le journal du Conseil départemental, la mission de Bruno Marty, spontanément, il chercha à le rencontrer pour l'interviewer. La première question fut de savoir où. Niversac, nœud ferroviaire proche de Périgueux tout près du centre de gravité du Périgord qui, quelque part du côté de Vergt, doit être le point d'équidistance des pôles du périmètre départemental, parut logique. Bruno comptait sur une météo favorable à l'échange dans ce site de triangulation où, depuis quelques années, se réunissent les atouts d'une commodité d'accès au centre humain du Périgord.
La météo de ce jeudi 2 mai fut plutôt fraîche, humide et capricieuse ; alors, pour contourner son humeur, les deux B ont dialogué dans le hall de la gare de Niversac, bien à l'abri des souffles du Cers, de la Galerne et des frisquettes ondées.
Succinctement, qui sont-ils ?
Beaucoup de points communs unissent ces deux reporters. Sur " Terre de l'homme ", Bruno est souvent intervenu pour parler de ses passions. Elles vont de nos sites patrimoniaux du Périgord à la Polynésie, sans oublier la Dordogne où il découvre, au fil des ans, en stand up paddle, de nouvelles cachettes sur ses berges, dans ses falaises, dans ses couasnes et sur ses îles. "Terre de l'homme " en a parlé à diverses occasions.
Aujourd'hui attardons-nous, plus particulièrement, sur le riche cursus de Bernard. Il ne manque pas de reliefs. Il a été embauché par la SNCF en 1976 en qualité d’Ouvrier Qualifié Principal à l’Atelier Infra de Chamiers (Dordogne).
Durant cette période, il a travaillé en 1985 comme détaché de la SNCF à Florence, en Italie, pour la société privée Suisse, Matisa, qui venait de construire une usine de régénération de rails, clé en main pour la " Ferrovie dello Stato ", l’altère égo de la SNCF dans la péninsule italienne.
Il a quitté l’atelier de la voie en 1991 pour intégrer le Technicentre Industriel (matériel voyageurs) de Périgueux. Pour ce technicien de gestion du matériel, en 2006, l'heure de la retraite a sonné.
Depuis 1988, il exerçait en parallèle -et il exerce encore- le métier de journaliste de presse écrite et de Reporter photographe indépendant : La Vie du Rail, Sud-Ouest, Famosa, XV Magasine etc.
Il a aussi mené aussi de front une démarche artistique comme auteur de photos : 1er Prix National Couleur de la Fondation Alexandre et Marguerite Varenne pour la presse et la communication et Prix " Bernard Dupuy " attribué par l’Académie des lettres et des Arts du Périgord.
Auteur de livres il a publié : La Grande Histoire du Rugby au Féminin (Éditions La Lauze), Sur la Route de l’Image (Éditions Cont’eau), Au Rythme des mots (Éditions Cont’eau) et Les ailes de l’Envie (Éditions Cont’eau).
Aujourd'hui Bernard manipule tout autant la photographie que le dictaphone numérique et le stylographe pour dédicacer ses travaux et ses opuscules. Il a jeté un premier regard sur " Terre de l'homme " à la fin de la semaine passée.
Leur rencontre de jeudi sera bientôt suivie d'un reportage national dans la Vie du Rail.
Image LVDR |
La Vie du rail est, à l'origine, une revue interne de la SNCF s'appelant Notre Métier, née le 15 mai 1938, six mois après la création officielle de l'entreprise. Interdite pendant la Seconde Guerre mondiale, comme le Phénix, elle renaît à la Libération.
Bernard Chubilleau, qui fut technicien des Ateliers de Périgueux, connaît bien les hommes et le terrain. Il s'est retiré à Coursac. Depuis plusieurs décennies, il parcourt le département pour nourrir le magazine d'informations et de reportages. |
Bruno, à gauche, répond aux questions de Bernard. Les deux B sont des communicants, mais qu'est-ce donc que ces personnages incontournables qui, depuis la nuit des temps mais surtout depuis le siècle dernier, se sont affirmés comme étant des communicants. Avec une superbe lapalissade, disons qu'un communicant est un personnage qui communique, mais qu'est-ce que la communication ?
Communiquer vient du latin communicare, mettre en commun, faire part de partage, dérivé de communis, commun. Les médias communiquent, les porteurs de projets, les managers et les élus communiquent quand ils vont à la rencontre de leurs mandants, présenter leurs schémas ou leurs entreprises.
Pour être un bon communicant, il faut maîtriser ses sujets par l'écoute, le dialogue et la persuasion. La communication repousse le sens unique car c'est un moyen d'échange qui doit éviter une verticalité désastreuse. Bruno, acquis aux méthodes de communication de l'entreprise, savait de quoi il parlait quand il revint de la COP 21 où il rencontra des communicants de tous les continents.
Bernard, passeur d'informations de la vie ferroviaire, connaît parfaitement la thématique de ce transport et ses difficultés à faire face aux révolutions de notre temps. Bernard, à distance, a vécu l'arrivée de la grande vitesse en Aquitaine, il a suivi les impressionnantes mutations de l'offre ferroviaire passant des vénérables omnibus et des ABC aux modernes TER. Il a suivi les arrivées des engins biénergie. Il a vu s'effacer certains engins thermiques, franchement énergivores, telles les rames automotrices du type R.G.P, dites lézards verts. Il a vu, à regret, disparaître les relations directes dont celle de la radiale qui atteignait Paris sans changement et les grands transversaux. Citons, parmi eux, le BI, Bordeaux-Isère, le BG, Bordeaux-Genève et le Ventadour qui livrait une superbe traversée des reliefs volcaniques.
Bernard sait, bien entendu, que le pivot humain du Périgord est un des plus vieux sites de l'avancée ferroviaire avec ses ateliers. À juste titre, ils ont été la fierté des Dordognais.
Bernard fut aussi le communicant qui a connu et observé les dernières étapes de la passerelle de Périgueux, la recomposition de l'accès à la gare du chef-lieu… et tant d'autres sujets.
Bruno a raconté à Bernard, bon nombre de ses péripéties pour arriver à la concrétisation de son ouvrage qui réunit la nature et l'odyssée humaine des bâtisseurs.
Pierre Fabre
Demain, arrêtons-nous, un petit moment, au Fanal. |
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