Grande boucle verte de partage des eaux
SAGELAT, CARVÈS, PAYS-de-BELVÈS, SAINT GERMAIN-de-BELVÈS |
Ce Décadi de la décade I de Germinal de l'année 229 de la Révolution, disons, pour les adeptes du calendrier grégorien, le dimanche 4 avril 2021, sera le dimanche pascal. Cette journée était celle des couvoirs.
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Cette promenade bucolique, pratiquement accessible à toutes et à tous, permettra à celles et à ceux qui adorent la Nature de l'honorer par l'attention qu'ils auront pour chaque détail. Là, vous aimerez un chemin forestier, plus loin une mare parfaitement sauvegardée, ailleurs un hameau scrutant l'horizon, un oppidum carvésois cherchant quelque part en Bessède la découverte de la ligne d'horizon et les crêtes de l'autre côté du fleuve, puis une passerelle rustique et enfin une magnifique source.
L'eau, visible ou phréatique, sera la souveraine de ce chemin avec pour point d'orgue Fonpasserelle qui, depuis une soixante d'années, alimente en eau potable bien plus d'un millier de foyers.
Pour respecter les règles immanentes aux prescriptions sanitaires, on ne peut constituer, au maximum, qu'un groupe de 6 personnes. Si vous souhaitez être de ce "sextuor", manifestez-vous au 05 53 29 07 50 le soir ou au 06 52 88 10 74 ou par courriel adressé à terresdenauze@gmail.com
Le point de RDV pour le départ. RD 53, route de Domme, à 500 mètres du rond-point de Fongauffier.
Lieudit | Altitude | Distance | Distance cumulée | Horaire approximatif |
Sagelat. Foyer rural | 82 | 14.00 | ||
Mauvelas | 146 | 1 212 | 14.25 | |
Mare de Pétrou | 212 | 1 653 | 2 865 | 14.55 |
Cayre Léva | 206 | 1 044 | 3 909 | 15.05 |
Sous les Fargues | 150 | 925 | 4 834 | 15.20 |
Pont des Fargues | 117 | 380 | 5 214 | 15.30 |
Le Cambou | 116 | 410 | 5 624 | 15.40 |
Mas de Carvès | 219 | 693 | 6 317 | 16.00 |
Lestang | 125 | 1 678 | 7 995 | 16.30 |
Croisement rte St Germain | 98 | 1 877 | 9 872 | 16.55 |
Borne R.D 51 | 92 | 360 | 10 232 | 17.05 |
Passerelle d'Écoute-s'll-Pleut | 87 | 90 | 10 322 | 17.10 |
Bos rouge | 126 | 483 | 10 805 | 17.20 |
Fonpasserelle | 77 | 1 280 | 12 085 | 17.45 |
Foyer rural | 82 | 454 | 12 539 | 17.55 |
Les distances sont exprimées en mètres. La moyenne tourne autour de 3,2 km/h.
L'heure de départ est nécessairement impérative.
CLIQUEZ SUR LES IMAGES
Photo Pierre Fabre
La forte pente de Mauvelas descend vers le Branchat. On devine la crête de Belvès à l'horizon.
Photo Pierre Fabre
Le raccourci, en passant par le Bois du Maillac, évite le Col de Peyronette. Là, les eaux rejoignent le Valech ou le Branchat. Le hameau de Peyronette, à 100 m, est le point de départ d'un troisième talweg qui recherche la Nauze. Ce talweg trouve son aboutissement à Lavergne.
Photo Pierre Fabre
La sortie, ou l'entrée, du chemin forestier du Maillac.
Photo Pierre Fabre
Mauvelas. Cette crevasse est toute récente... eu égard à la géologie. Elle s'est ouverte lors du séisme de 1812 dont l'épicentre était à Saint Pardoux. Une faille de plusieurs hectomètres s'est alors dessinée.
Au fond de ce talweg, il y avait une source intermittente et même un lavoir de fortune. Un remblaiement les a comblés.
Mauvelas, en onomastique, est le mauvais lieu.
Nous arrivons au hameau de Lacoste-lez-Pétrou.
Photo Pierre Fabre
Lacoste, lieudit de Sagelat. Localement, tout le monde dit Pétrou. Le fossé répartiteur des eaux pluviales qui vont rejoindre Le valech, côté est, ou, côté ouest le Branchat.
Pour Lacoste, le toponyme tombe sous le sens, il désigne la côte. Pour Pétrou, d'aucuns voient la racine pech, c'est peu probable. Plus vraisemblable serait le lieu du pétrin, accessoire du fournier qui deviendra, en français, le boulanger.
Ce hameau méritera largement une longue découverte lors d'une prochaine balade.
Nous ne ferons que frôler cet agreste hameau, balise collinaire partagée entre Carves et Sagelat et tout proche des reliefs saint-amandins. Ce hameau, à lui seul, méritera une balade de découverte rurale. Terre relativement épargnée par les derniers gels du printemps, Pétrou était fort "courtisé" par le cousinage des résidents qui profitaient de la généreuse hospitalité de leur parentèle pour aller sur cet oppidum, cueillir les cerises.
Photo Pierre Fabre
Ce chemin ouvrait l'accès à la fontaine de Lacoste-Pétrou. Celle-ci, depuis longtemps, a été privatisée.
Photo Pierre Fabre
Le hameau de Pétrou, pratiquement plat, sépare ses eaux entre le Valech et Le Branchat.
Photo Pierre Fabre
La mare de Pétrou tributaire du Valech. Elle récupère adroitement les eaux de son hameau.
Photo Pierre Fabre
Les amis des chemins ruraux, tout au moins ceux qui sont attachés à la conservation intégrale de ce patrimoine, ont certainement eu une belle déception de voir ce chemin, historiquement pluri-séculaire, être aliéné au niveau des Fargues, certes avec un report compensatoire qui part du Cayre Léva.
Les nostalgiques de ce très vieux lien, certainement, regretteront la disparition de cet excellent lien bien ermpierré qui a marqué ce flanc collinaire, pendant des siècles.
Pour positiver, le chemin de substitution est une belle sécante sylvestre vers le Cayre Léva.
Au Cayre Léva, se partagent les eaux filant vers le Valech, la pente s'aperçoit en haut de l'image, et celles qui vont au Mamarel qui se glisse dans l'autre creuset.
Le Cayre Leva, terminologie occitane qui, en français, désigne la pierre levée.
Photo Pierre Fabre
Carvès, Le pont des Fargues. Ce pont pluri-séculaire chevauche le Valech. Il y a une quinzaine d'années, il a été endommagé par un engin agricole... dommage ! Ses parapets n'ont pas été restaurés depuis.
Carvès. Le Cambou. Son ru intermittent de 900 mètres rejoint le Valech.
Le ruisselet du Cambou, très intermittent, rejoint le Valech après un cours de 900 mètres. Cambou, patronyme et toponyme, est une forme dialectale de chambon, cette terminologie très répandue dérive de gaulois cambo, courbe de rivière. Elle désigne une terre fertile cernée par le méandre de la rivière.
Après le Cambou, il faudra gérer son souffle pour une rampe sévère de 500 mètres.
Saluons au Mas de Carvès le point culminant de la promenade.
Le Mas de Carvès. Là les eaux, côté est, vont au Neufond et, côté ouest, au Valech.
Photo Pierre Fabre
Le mas de Carvès. Une douzaine de communes ont pour toponyme Le Mas. La plus importante est le Mas d'Agenais, environ 1 500 habitants.
Ne parlons pas de la kyrielle de lieudits qui, dans une trentaine de départements, s'appellent Le Mas.
Le mas est une ferme de certaines régions du midi de la France (Provence, Languedoc, Roussillon). Le mas est lié à la vie économique rurale. Depuis le xxe siècle, certains mas sont utilisés comme maison de villégiature.
Ensemble rural, très latin dans son historicité et sa culture, le mas d'antan se définissait dans sa sobriété. Aujourd'hui, les propriétaires de mas n'ont rien à voir avec les Provençaux de l'Ancien Régime. Le Mas, toponyme qui sent bon le terroir où l'on a parlé occitan depuis les fonts baptismaux gallo-romains, se retrouve dans toutes les provinces latines de notre hexagone.
Carvès, commune rurale, compte son Mas, un écart qui comptait autant d'importance rurale que bourg lui-même. Entre le bourg et le Mas, il y a le Faubourg qui était la résidence de l'archiprêtre de Carvès.
Carvès. Lestang. Très fragile, la Ravine de Lespinasse, 2 km de cours, elle va apporter ses ondes au Valech. On aperçoit en haut à droite Carvès. Le microtoponyme de Lestang vient de l'occitan, un "estang" qui n'est pas un étang. En français, c'est un bief.
Ce point de confluence peut, à tort, passer pour mineur. Ici confluent avec le Neufond, sur la rive droite, la ravine de Conty, gonflée de la source fontaine de Lestang, et, sur la rive gauche, les ravines de Lespinasse et celle du Mas. Cette dernière quasi imperceptible sur le terrain, récupère les eaux collinaires de Cauze.
Sur l'image, on voit nettement le filet d'eau de la Rouquette et l'on devine, de l'autre côté de la R.D 51, le Neufond qui sort de l'ancien moulin de Lestang.
Photo Pierre Fabre
Le site du lavoir-fontaine de Lestang, photo © Bruno Marty.
Ici, le chemin de fer minier, démantelé il y a plus de 80 ans, avait sa prise d'eau.
Les promeneurs vont jouir d'un segment de faux-plat descendant de 2 500 mètres.
Photo Pierre Fabre
En 1967, Jean Yanne dans son sketch mémorable, interprété avec Lawrence Riesner, "Le permis de conduire", disait combien il "méprisait" les routes départementales. Eh bien, soit !
Qu'il nous soit néanmoins permis d'aimer "nos" routes départementales. La R.D. 51, que nous emprunterons pour 200 mètres lors de notre promenade, relie le superbe village de Limeuil aux portes du Quercy. Elle s'efface à l'entrée du Lot où la R.D. 2 la supplante.
Cette promenade a, au maximum, écarté l'emprunt des routes, fussent-elles départementales, au strict minimum pour cette promenade. Elle sera, avant tout et surtout, une balade sur des chemins ruraux ou des voies communales.
Autoportrait © Bruno Marty
L'avant-dernière rencontre avec un cours d'eau. Ici, à Écoute-s'Il- Pleut, Bruno a eu un coup de cœur pour cette passerelle. Là on peut tout autant voir le Valech à sec qu'en furie comme ce fut le cas au début de février.
Photo Pierre Fabre
Le Bos rouge, lieudit de Sagelat. Non, nous ne sommes pas dans le plus vieux désert du monde, le désert du Namib, parc du Namib-Naukluft. Là-bas, les dunes de sable rouge peuvent atteindre 300 m et sont les plus hautes du monde.
Non, le sable de ce bois n'est pas rouge, il est de la couleur du sable du Périgord.
Les sables du Périgord, grains de quartz grossiers, avec débris de silex et un peu d'argile, souvent grésifiés, ont une teinte jaune ou ocre plus que rouge. Ce sont des formations continentales.
Ces formations fluviatiles détritiques issues du démantèlement des arènes granitiques du Massif Central et de l'altération des calcaires sableux du Crétacé, sont caractérisées par une alternance de sables grossiers ou de graviers avec des intercalations d’argiles silteuses.
Sous le climat tropical de l'époque, la solubilisation de la silice a permis aux sables de donner des grès quartiques ou des meulières.
Ici, il y avait, à moins de 200 m, sous Pinsac, une carrière de sable qui a été abandonnée, il y a près d'un siècle.
Le dernier point de partage des eaux de cette promenade est ici, dans le Bois de La Braude, au Bos rouge. Ce toponyme serait, selon la tradition orale, évocateur d'un lieu de traquenards. Dans ce chemin en tranchée, il paraissait facile aux brigands d'antan, notamment lors des retours des foires, de tendre une embuscade aux gens qui avaient la bourse pleine d'écus. Légende ou histoire, un convoi financier qui évoluait entre Monpazier et Sarlat, aurait été, là, victime d'un guet-apens.
Une autre hypothèse onomastique, le Bos rouge a pu appartenir, jadis, à un sieur Rouge.
Le calcul, très pondéré, de la marche dégage une moyenne de 3,200 km/h. Les gravissements des parcours les plus escarpés étant, naturellement, calculés en dessous de cette moyenne.
5. Sommet du canyon de Mauvelas, tributaire du Branchat.
6. Plateau de répartition des eaux Branchat / Valech.
7. Partage des eaux Valech / Mamarel.
8. Ouvrage placé le plus en amont de la promenade côté Valech.
9. Point culminant de la promenade.
10. Point le plus haut de la promenade pour le Neufond
11. Partage des eaux, aval, Valech / Neufond.
12. Point le plus bas de la promenade du parcours côté Valech.
13. Partage des eaux Nauze / Valech.
14. Point le plus bas de la promenade. La Fonpasserelle sourd là avant de rejoindre la Nauze après un lit naturel de 100 m.
Nous terminerons notre promenade avec Fonpasserelle.
La source de Fonpasserelle
Photo Pierre Fabre
Il s'agit, vraisemblablement et logiquement, d'une fort lointaine agglutination de fon, la font, la fontaine, et de passerelle.
Cette magnifique source a été captée en 1956. Les travaux de creusement de la poche de puisage, initialement prévus pour aller sous terre beaucoup plus profondément, ont été revus par crainte pour les personnels de l'entreprise thibérienne qui menait le chantier. Le terrible hiver de 1956 a très peu interrompu le chantier. Pour la toute petite histoire, les ouvriers ont été interpellés par la présence dans la vasque, de tuiles. Grâce à la présence sur les lieux d'Amédée Delmond, le propriétaire cédant, ils ont eu la clé de l'énigme. Le moulin de la Robertie, très légèrement en amont, a été en partie emporté par la crue du siècle de 1812 et ce sont des tuiles qui, par le phénomène gravitaire, se sont déposées dans la vasque. Jusqu'alors, une appréhension des sables mouvants avait fait qu'elles sont restées là englouties dans la roche de la source.
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Un jour que, sous les roseaux, sommeillait mon eau vive
L'eau vive. 1958 Guy Béart. C'est, selon moi, une des plus belles, voire la plus belle, des chansons françaises. |
Après la vasque
Photo Pierre Fabre
Sortie de Fonpasserelle
Photo Pierre Fabre
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