Terre de l'homme

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Nature. Une tonique promenade patrimoniale verte. Connaissez-vous Lespinassette ?

 

CARVÈS

 

Connaissez-vous Lespinassette ?

Serait-ce une lacune à combler ?

 

En attendant de saluer le printemps, ce samedi 20 mars, avec une promenade collinaire, exclusivement saint-germinoise, promenade qui rendra un discret hommage aux gens des Mines de Merle, à leur populaire conducteur du train minier, au maître d'ouvrage et au maître d'œuvre du chemin de randonnée qui épouse le creuset du Neufond ; il vous est proposé d'envisager une autre promenade bucolique sur l'autre rive du ruisseau. La date n'est pas encore arrêtée mais, si les conditions, notamment sanitaires, le permettent, cela pourrait être le 1er mai, date printanière toute symbolique.

 

CLIQUEZ SUR LES IMAGES

 

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La ravine vient de se déverser dans l'ouvrage en amont du bief de Lestang.

Photo ©  Pierre Fabre

 

 

 

Altitude

Distance

partielle

Distance

cumulée

Temps

Horaire virtuel

Carrefour des chemins

 de Lestang

112

 

 

 

14 h 30

Lespinasse

238

2 368

 

50 '

15 h 20

Fontaine de Lespinasse

218

286

2 654

55 '

15 h 25

15 h 30

Bourg de Carvès

240

628

3 282

1 h 05 '

15 h 40

15 h 50

Carrefour des chemins

de Lestang

112

2 160

5 442

1 h 35 '

16 h 20

 

 

Les heures indiquées en italique sont, après un arrêt symbolique, les heures de départ.

 

Non, vous ne connaissez pas "Lespinassette" pour la bonne raison que cet hydronyme est purement impromptu et simplement une licence que s'est autorisée ce blog, pour vous amener à découvrir un relief collinaire carvésois. Ce faisant, ce lien a donné une filiation naturelle, informelle et apocryphe à ce talweg collinaire qui, pour l'heure, n'a pas de nom. Peut-être, dans le cadre de leur mission citoyenne de proximité, les édiles carvésois en imagineront un.

 

Comme les écrevisses, nous allons remonter le sillon de la ravine de Lespinasse. Elle jaillit d'une discrète source pour rejoindre, 2 250 mètres en aval, le Neufond. Le gravissement de la colline, qui n'est pas tout à fait ce que l'on appelle une promenade de santé, démarre plutôt sévèrement mais demeure tout de même parfaitement réalisable pour peu que l'on aime la nature et les collines.

 

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C'est dans cette niche que sourd "Lespinassette".

Photo ©  Pierre Fabre

 

 

 

Ecoulement

 

 

Non, ce n'est pas le bouillonnement de la source de Fontaine du Vaucluse, nous sommes sur l'émergence de Carvès, mais saluons cet écoulement qui est pérenne.

Photo ©  Pierre Fabre

 

 

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Les "Lespinassois" ont su et pu  concevoir et entretenir, là, une cressonnière et une petite retenue d'eau. Ici, il y a une soixantaine d'années, les Carvésoises venaient faire leur lessive. Les temps étaient bien durs pour les ménagères d'antan.

Photo ©  Pierre Fabre

 

 

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Le plan d'eau "lespinassois".

Photo ©  Pierre Fabre

 

 

Attardons-nous un instant sur l'hydronyme et sur les toponymes.

 

Lestang, en terre occitane, peut être un étang. Cette terminologie s'applique aussi et surtout aux biefs des sites hydrologiques.

 

Maison rouge, n'allez pas imaginer que cette Maison Rouge fut, jadis, la propriété d'un chevalier de Maison Rouge. Cela serait empreint de panache mais c'est bien plus qu'improbable. Cette maison, aujourd'hui totalement disparue, a pu appartenir à un sieur Rouge. Une autre hypothèse, une bâtisse en grès hématisé, roche sédimentaire, de couleur rouge, comme on en trouve de superbes dans ces collines du Valech et du Neufond, notamment à St Laurent et Grives, a pu être à l'origine du micro-toponyme.

 

Les Brugues, écartons tout rapprochement avec Bruges qui concerne le(s)  pont(s). Nous sommes sur le flanc collinaire carvésois à l'écart des ponts ou passerelles. Retenons plutôt le latin populaire brūcāria " lande à bruyères ", dérivé de brūcus (Xe siècle)brūca " bruyère ", emprunt au gaulois uroica / brucaria, qui s’apparente au gallois grug, au moyen breton groegan et à l’irlandais fraoch, formes remontant au celtique wroikos. À rapprocher de l’italien brugo, du catalan bruc et de l’occitan bruga.

 

Lespinasse" est devenu un nom de famille présent dans la région du centre et du midi. Il dérive du latin "spina" épine. Cette terminologie passe du patronyme au toponyme en désignant un endroit planté d'arbustes épineux et se retrouve dans de nombreux hameaux des provinces latines.

 

Carvès. Soyons prudents et réservés pour l'onomastique de Carvès qui, hélas, au fil des ans, semble  de plus en plus oublier son accent grave sur l'avant-dernière lettre de son toponyme. Le nom paraît correspondre au latin calvas, chauves, et a dû ou pu désigner des terres arides, sans végétation.

Carvès, en occitan, s'écrit Carvas. Son étymologie serait peut-être pré-celtique °kar (pierre, rocher) + suffixe collectif –avum".

Laissons les érudits, ou pseudo-érudits, ferrailler sur ce terrain et comme le dit, si justement et modestement, Jean Rigouste, l'onomastique n'a pas de réponse à tout.

 

Carvès est sur la crête séparatrice des eaux du :

 

Valech, ruisseau dont la lexicographie fait débat. À une courte, mais décisive majorité opérante et absolue [Grives, Sagelat et Siorac] les élus de son bassin ont souhaité rétablir le nom historique de cet hydronyme. Le Dictionnaire de Gourgues relève cette terminologie qui veut dire le talweg humide.

La forme "La Vallée" est une francisation qui, pour le moins, manque d'originalité. À Siorac, on est dans la Vallée de la Dordogne, à Corbeil-Essonnes on est dans la Vallée de la Seine, etc. Le Dictionnaire de Gourgues donne Valech. Ce cours d'eau est relevé en 1462 sous ce nom-là. Notons quelques variantes Valoch, Valuech et Valeoil.  Pour les autochtones, depuis des siècles,  il s'agissait de retenir des formes anciennes qui dérivent de l'occitan val, issu du latin vallis. Cet hydronyme désigne un ruisseau qui coule dans le val. Rappelons que notre cours d'eau a perdu sa pérennité depuis moins d'un siècle. L'occitan s'invite dans les toponymes. "Les Valades", de valada, les nombreux hameaux Valadier qui toujours s'appuient sur la même racine qui s'applique aux fossés, les valats ou les balats, l'occitan joue avec les b et les v.

Les élus qui ont effectué la démarche de restaurer l'hydronyme du Valech, ont fait le pas de renouer avec l'histoire, d'autres et c'est leur droit le plus strict, n'ont pas souhaité s'associer à cette renaissance, on a d'autres chats à fouetter, et s'adaptent parfaitement de la bien lointaine dérive.

...

 

... et de son tributaire adjacent Le Neufond, ruisseau de 6 km qui, lui, n'ouvre pas de dissertation sémantique. Neufond vient logiquement de l'occitan qui indique une fontaine haute.  Naut étant haut et fond dérive de font, la fontaine.

 

 

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Avouez qu'elle est aussi belle qu'épanouie cette "Lespinassette"

Photo ©  Pierre Fabre



09/03/2021
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