De la source à la rivière
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Une trentaine d'amis des ruisseaux, ce vendredi 6 décembre, se sont rendus dans le sillon du Moulant pour découvrir dans la fraîcheur automnale, le ruisseau castellois.
Après bien des échanges d'amitié, Isabelle Petitfils, promotrice de cette journée pédagogique, citoyenne et écologique, présenta Christophe Audivert, technicien de rivière. Il copilota cette aventure.
Le Moulant, cours d'eau de 8 300 m, est rarement, voire jamais, abordé sous l'angle étymologique qui est le sien. Force est donc d'admettre, pour la sémantique, que sa racine est à rapprocher du moulin. On peut donc dire que le Moulant est un corridor de moulins.
En propos liminaires, Christophe partit de l'amont, il tire son nom des monts tandis que l'aval file vers la vallée... un excellent repère mnémotechnique pour les jeunes écoliers.
Tout au long de son parcours, c'est toute une richesse aquatique qui guide les pas des promeneurs.
Dans son préambule, Christophe rappela qu'il y a en France, deux catégories de cours d'eau. Pour la pêche, le Moulant est de la première catégorie. A contrario, la Dordogne est de la seconde.
Les petits cours d'eau sont privatifs, c'est-à-dire que les riverains en sont les propriétaires. Lorsque les propriétaires sont différents d'une rive à l'autre, c'est l'axe médian qui sert de limite parcellaire.
L'eau, heureusement, appartient à la collectivité et quand un riverain exploite sa force hydraulique, il est tenu de restituer l'eau après son usage ; c'est le cas pour les biefs des moulins.
Le Moulant perd 100 m de dénivelé sur ses 8 300 m de cours. Plusieurs cassures font que la descente n'est pas parfaitement uniforme et continue.
Christophe insista sur les apports karstiques qui peuvent venir de loin, notamment du Quercy.
Ce billet n'aborde pas les côtés spirituels et patrimoniaux, prieuré et oratoire, aussi intéressants qu'ils soient. Ils sont d'une autre thématique.
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Bruno Marty, bien connu du lectorat de "Terre de l'homme", reporter- photographe indépendant, fut l'accompagnateur de cette découverte pré-hivernale du Moulant. Passeur d'images des deux continents, Bruno aime saisir tout ce qui est insolite, tous ces détails que la nature sait, avec un discernement extrême, nous livrer. Son coup de cœur pour cette balade fraîche et humide revint à la fleur hivernale que Christophe Audivert lui fit découvrir. Plus en avance encore que nos superbes mais timides violettes, le Populage des marais, caltha palustris pour les botanistes, a su fleurir, là au bord du Moulant, une quinzaine de jours avant Noël. |
En suivant le Moulant au fil de l'eau.
Catherine Baudet, à gauche, secrétaire de l'Asso, Isabelle Petitfils, la guide de cette excursion du Moulant, et, à droite, Christophe Audivert, technicien de rivière du SMETAP. Christophe explique les particularités du Moulant.
Première étape. La plus haute source du Moulant. Cette source, lors des sévères étés longs et secs, tarit et les premiers jaillissements sourdent un peu plus bas.
Isabelle précisa que chaque fois que le cours d'eau n'est visible et accessible que des parcelles privatives, il faut obtenir l'accord des propriétaires pour y accéder.
Devant la première retenue humaine. Évitons la terminologie de bassine et désignons la plutôt comme un petit étang.
Un lavoir classique comme on en trouve un peu partout. Aujourd'hui, ces ouvrages portent témoignage des siècles précédents. Là, un promeneur posa une interrogation oratoire, avec une question rhétorique, sur le rôle d'entretien des riverains.
Cette question, dans son esprit d'éveil, ramène au vieux principe défini par le Code rural d'antan : "À vieux bords et à vieux fonds".
Une roselière.
Selon Wikipédia, une roselière est une mégaphorbiaie en zone humide en bordure de lacs, d'étangs, de marais ou de bras morts de rivière où poussent des plantes de la famille des roseaux, principalement des roseaux communs, des massettes, des baldingères faux-roseaux, et des scirpes. Une roselière monospécifique sera appelée phragmitaie si elle est composée exclusivement de roseaux communs et typhaie si elle n'est formée que de massettes. En régression, de même que les zones humides, depuis plusieurs siècles, elle abrite néanmoins de nombreuses espèces, et a une valeur écopaysagère qui la fait en général considérer comme habitat d'intérêt patrimonial.
Le Moulant, ici, sans ripisylve. Christophe a beaucoup insisté sur le rôle capital des ripisylves, gardiennes de l'équilibre naturel des cours d'eau. Le Moulant est ici dans son lit naturel... il va bouger...
Ici, Christophe explique le rôle, ou plutôt les rôles, des rivières dans l'environnement. Philippe Thomas, un ancien conseiller technique agricole, qui maîtrise parfaitement la problématique rurale de l'agriculture, a mis en relief la pluralité des techniques de culture. Là, on est à la croisée d'une culture intensive et d'une exploitation plutôt pastorale.
Nos anciens ont pérennisé l'espace agricole utile en implantant un muret de pierre sèche. Là, le talweg a été abandonné. Les humains, pour des raisons pratiques, mais pas forcément écologiques, ont voulu distraire le cours d'eau de son point le plus bas.
Une magnifique chute.
Christophe développe ses explications sur les particularités rencontrées.
L'escale au Moulin de La Roque fut une excellente dissertation sur la délicate mission des pisciculteurs. Ils ont à favoriser la vie des poissons et à les préserver des prédateurs en respectant les intrus -les loutres, espèce protégée, aiment les poissons- et à veiller à l'hygiène de leur installation.
Maxime Martel, le technicien de Migado, dans cette pisciculture, est le maître des ondes, de la faune et de la flore.
Un écoulement d'eau cristalline
En aval de Moncrabou, le sentier latéral au Moulant, exclusivement pédestre, parfaitement dégagé, est bien difficile car le sol est propice à l'enfoncement.
La régulation des ruisseaux, pour être efficace, justifie l'implant de déflecteurs pour laisser à l'eau sa force vive et éviter l'envasement.
Christophe expliqua là le rôle des déflecteurs.
Avant de clore cette promenade, saluons le Populage des marais en fleur.
Cette excursion fut un ravissement de découvreurs d'un modeste, mais ô combien fascinant, ruisseau. Le pont de Canterrane a été la fin du parcours. Là, nous avons été reçus par Nancy Boissel, la meunière de Canterrane. Un vin chaud fut apprécié par toutes et tous.
Nous n'excluons pas de revenir, en période pré-printanière, dans ce pays cypriote pour atteindre les confluences.
Pierre Fabre
Photo © Pierre Fabre |
Il revint à Pascale Van den Ostende, présidente de l'association CTPN, Collectif Transitions* Périgord Noir, de conclure cette échappée verte. Pascale fit part du renouvellement statutaire partiel de son bureau et profita du terme de cette journée, pour émettre le voeu de trouver au moins quatre adeptes pour entrer dans le bureau prochainement renouvelé Contact Ctpn@courriel.bio tel 06 45 37 65 94
* Transitions s'écrit au pluriel |
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Demain, nous reviendrons sur le Téléthon dans le creuset de la Nauze, du Bercail à Belvès en passant par Sagelat et Siorac. Samedi 7 décembre, il fut une belle manifestation sportive des athlètes du Club athlétique belvésois.
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