En 1958, les organisateurs du Championnat de France cycliste l'avaient baptisée Route des professionnels.
Mes anciens condisciples -et néanmoins amis- René Barde et Bernard Boissy, ont, semble-t-il, une pointe de nostalgie sur cette ère belvésoise où la petite reine amena de belles animations sportives. Ils ont partagé sur ce blog, un point de vue sur l'abandon regrettable de ce circuit cycliste.
https://terre-de-l-homme.blog4ever.com/article-sans-titre-44
René. Il est regrettable que la cité qui possède un magnifique circuit sur lequel nous trouvons une partie descente, une partie plate et une partie montée d'une même distance, ait été dévastée par une administration qui se dit savante mais qui oublie tous les bienfaits du monde rural et du bénévolat.
Bernard. Tout à fait d'accord avec toi, René, sur l'abandon regrettable de ce circuit qui a fasciné notre jeunesse et qui aurait mérité un meilleur sort.
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Personnellement, je ne situe pas la dévastation. À mon regard, je ne vois pas de différence à l'infrastructure si ce n'est l'implant de deux ronds-points, l'un à Fongauffier et l'autre à Landrou. Toujours à mon humble point de vue, j'admets que la sécurité de ces points imposa ces ouvrages mais je ne pense pas que ce soit ce que René et Bernard visaient dans leurs commentaires.
Bien entendu, ce circuit se prêtait merveilleusement à la compétition cycliste mais, maintenant, les normes de plus en plus pointues n'admettent point de failles. Je me souviens, au début des années 50 et même plus tard, pour la course du lundi de la fête de septembre, la circulation n'était pas totalement interrompue pour le grand prix avec, cependant, une obligation imposée aux automobilistes de suivre le mouvement de la course en respectant les coureurs.
Il y a eu trois circuits cyclistes à Belvès.
Celui qui a le plus été emprunté, le circuit du grand prix , celui qui avait lieu en juin. Belvès, départ de la Brèche, Vaurez, Fongauffier et bouclage à la Brèche, il tutoyait les 6 km. Ce circuit était aussi celui de la course de la fête belvésoise du tout début septembre. Son inconvénient majeur était la patte d'oie de Fongauffier, elle cassait le rythme après le faux plat descendant et la reprise de la côte. Juste après la guerre, le départ, seulement le départ, avait lieu à Fongauffier.
Le grand circuit, dénommé en 1958 par un trait d'humour -ou pour le différencier du circuit traditionnel -"Route des professionnels". Ce circuit fut baptisé ainsi pour le Championnat de France cycliste du 22 juin qui confirma le titre de Valentin Huot emporté à Chateaulin, l'année d'avant. Ce circuit de 10 km était, à peu de chose près, le circuit traditionnel augmenté de la boucle de Palou, Monroudier Vidal. Le championnat de France, 25 tours de 10 km, représenta un gravissement de 5 778 mètres de côtes (144 km) soit, globalement, une reprise de 4 425 mètres de dénivelés. Il ne fut utilisé que pour ce championnat. Le championnat des vétérans en 1962 est revenu sur le circuit traditionnel.
Le troisième circuit, oublié de tous, qui ne fut utilisé qu'une seule fois, au printemps de 1962, "le circuit du cimetière", à quelques mètres près, il s'approche de 2 100 mètres. D'aucuns voyaient là un circuit idéal pour des compétitions nocturnes. Je ne pense pas aller dans le sens de René et de Bernard et j'imagine que tout le plan de circulation de Belvès serait à reconsidérer. Primo, il faudrait que les piétons puissent aller de Belvès à Fongauffier [et même au-delà vers Siorac] sans risquer de se faire couper en deux dans les virages de la R.D. 53. Un sens unique descendant, avec une vitesse limitée à la gravité des véhicules 30 km/h, soit environ 40 à 50' de plus qu'actuellement, serait un embryon d'évolutions pédestres avec une piste sécurisée. Secundo, pour accéder à Belvès, il faudrait soit emprunter la R.D. n° 52 par Landrou, soit le Terriol en changeant son sens permissif de circulation. Tertio, autre hypothèse, préconiser un itinéraire pédestre de Fongauffier à Belvès par le Terriol, 1 200 m, mais pour le sécuriser, il faudrait imaginer deux segments latéraux de bordures d'écoulement à recouvrir à la R.D. 710, environ 250 mètres au total.
Il y a de plus en plus de cyclistes et le nombre significatif de marcheurs appellerait à leur donner la latitude de pouvoir le faire sans risque.
Tout cela, c'est bien beau ; mais, pour l'obtenir, il faudrait sortir des voeux pieux et trouver un budget. Je ne suis pas du tout certain que nos décideurs, en imaginant qu'ils n'en rejettent pas l'idée, ne trouvent qu'ils ont d'autres félins à maltraiter. |
Le dernier délice de la descente à la source fontaine de Landrou avant de s'atteler au gravissement de Monroudier, 3 248 mètres de faux-plat montant suivi d'une rampe sévère.
Le rond-point de Landrou. Il a modifié la géométrie routière du lieu pour départementaliser la nouvelle route de Monpazier.
Le col de Palou, alt 176 m. Ce n'est qu'un embryon de pause.
Monroudier, le point le plus haut du circuit, alt 207 m. De là, les coureurs négociaient l'impressionnante descente de Vidal qui les amenait à Vaurez. Mieux vaut avoir de bons freins.
L'arrivée vers Vaurez avec en toile de fond Belvès et le magnifique viaduc de La Grange.
Rond-point de Fongauffier, le point le plus bas, altitude 84 mètres.
La configuration antérieure au rond-point était une patte d'oie. Les flux descendant de Belvès devaient la priorité aux usagers venant de Villefranche et Vaurez mais ceux qui venaient de Siorac, par le code de la route, théoriquement, devaient la priorité.
Il y a 60 ans -et plus- quand les collégiens de Belvès descendaient à bicyclette la côte, parfois en mettant un point d'honneur à ne pas tenir le guidon, et surtout ils évitaient de freiner pour profiter au maximum de l'ivresse de "l'envolée gravitaire". Les mamies fongauffiéraines étaient effrayées par ces "garnements" qui ne respectaient rien, cela va de soi ! À juste titre, elles craignaient un accident. À ma connaissance, il n'y en eut pratiquement pas, sauf un mineur, de surcroit en pésence des gendarmes en faction au carrefour. Ceux-ci ramenèrent chez ses parents, dans leur Juva 4, l'adolescente sioracoise qui avait chuté, plus "secouée" que blessée. À la maison, il est permis de penser qu'il y eut "explication de texte".
Plus tard, hélas, un accident mortel se produisit là dans l'autre sens quand le rond-point n'existait pas. Un jeune homme, à vive allure, est allé s'encastrer dans le poteau électrique au pied de la côte.
L'arrivée à 200 mètres sous la Brèche, altitude 163 mètres.
P-B F
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