Terre de l'homme

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"Père, gardez-vous à droite ! Père gardez-vous à gauche !" : conseil de son fils Philippe à Jean Lebon lors de la bataille de Poitiers (1356)

Notre vie est, en grande partie, rythmée par les caprices d'un virus qui, par moments, semble faire une pause puis repart de plus belle. La vaccination nous permet d'espérer mais il faut se garder de deux travers : être dans le déni comme le font certaines personnes, bravant, en groupes, les gestes barrière ou en avoir une obsession avec les médias qui passent cette pandémie en boucle, au risque d'occulter dans nos esprits et nos propos, les autres sujets, non seulement dignes d'intérêt mais vitaux pour notre vie sociale.

 

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Terres de Nauze, via les conseils du docteur Bellevallée et du professeur Malvy, a tenu ses lecteurs informés. Terre de l'Homme ne saurait être en reste. Il faut rendre hommage aux aidants, soignants et chercheurs qui sont en 1ère ligne et l'ont payé parfois de leur vie. Ils servent d'exemple, ils ont donné le signal d'une mobilisation d'un Etat qui avait trop tardé, obtenu le concours des collectivités locales et suscité des vocations chez les bénévoles.

Notre société est en souffrance, une partie d' elle n'a pas su par égoïsme, limiter ses désirs, ses appétits, ménager une nature qui aujourd'hui se venge.

Un comportement plus responsable, plus courageux, s'imposera à l'issue de la crise sanitaire. Les choses s'annoncent bien : la population, dans son ensemble, respecte les gestes barrière et prend conscience de la durée de la crise et de ses séquelles.

Encore une fois, le rôle des aidants, soignants et chercheurs continuera à être un exemple.

Mais le virus n'est pas la seule menace. Notre pays doit lutter contre ceux qui veulent le déstabiliser, il a payé le prix des attentats. Nous pensons tous à notre ami cypriote tué à Paris au Bataclan.

C'est pourquoi j'ai apprécié l'article de Pierre du 4 janvier qui rend hommage à nos deux militaires tués en opération extérieure, et par là même à l'ensemble des soldats qui se battent hors de nos frontières. Nous devons toujours avoir à l'esprit, que l'éloignement, l'absence aux côtés de nos troupes de ce qu'il était convenu d'appeler le contingent, la mise en doute par certains de l'opportunité de cette mission, seraient peut-être de nature à nous faire oublier que le virus n'est pas la seule menace.

Ce conflit m'en rappelle un autre qu'on a appelé pudiquement le maintien de l'ordre dont les pouvoirs publics se sont efforcés de dissimuler la nature et l'ampleur des destructions et pertes en hommes. Nous devons à Jacques Chirac d'avoir appelé les choses par leur nom. Cette guerre qui a duré des années, a mobilisé 3 millions de soldats, s'est, dit-on, terminée le 19 mars 1962, date du cessez-le-feu.

Mais une guerre a-t-elle-un terme ? Celle-ci, avec ses séquelles, s'est prolongée bien au-delà.

A titre personnel, pourrais-je oublier les 200 morts et les centaines de blessés de mon unité de mai 1956 à mai 1961, date de sa dissolution.

Je laisse le soin à chacun et aux historiens de déclarer ce conflit légitime ou non, il m'appartient seulement de faire état du sacrifice de ceux que j'ai vu tomber à mes côtés.

Il serait déraisonnable de penser que ce qui nous sera demandé à l'issue de la crise sanitaire, devra être à la hauteur des sacrifices de ces civils et de ces soldats, mais on voit bien, que dans des moments où notre survie est en jeu, notre pays est capable d'abnégation.

 

 

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Cette exigence, ce sens du sacrifice, cette grandeur d'âme, trouvent à mes yeux,  sa plus haute expression  dans un poème écrit en 1938 par André Zirnheld, professeur de philosophie, engagé volontaire, tué en Libye en 1942. En voici  un extrait :

 

Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste,

Donnez, ce qu'on ne vous demande jamais.

Je ne vous demande pas le repos

Ni la tranquillité,

Ni celle de l'âme, ni celle du corps

Je ne vous demande pas la richesse,

Ni le succès, ni même la santé.

Tout ça , mon  Dieu, on vous le demande tellement,

Que vous ne devez plus en avoir !

 

Pierre Merlhiot

 

Demain : Un coup de chapeau à Rémy qui est devenu le quatre-vingtième membre de "Terre de l'homme".

 



15/01/2021
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