Terre de l'homme

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Il y a 20 ans, une belle fête à Fongauffier

Après cette magnifique animation du 10 juin 2001, Bernard Malhache titrait, dans le cahier local de Sud Ouest,  "Fongauffier. L'histoire d'un village". Il poursuivait  avec un certain humour "Les nomades de toujours [clin d'œil à l'opération du conseil général qui entendait valoriser les villages] se sont laissés aller au fil de l'eau, allégorie probable à l'association "Au fil du temps".

 

Qui est Andrée Westeel ?

 

 

Professeur de musique honoraire, Andrée compte quatre décennies de présence artistique en terre "nauzéroise". L'École de Musique, bien sûr, a toujours fait l'objet de toutes ses attentions. Violoniste, chef de chœur de l'Ensemble vocal de Belvès, Andrée a donné le la à bien des animations sur les deux rives de la Dordogne. Elle fut, avec la Troupe de Sagelat et les élus municipaux de l'époque dans les pas d'Andrée Teilhaud, aux premières loges quand le Conseil général promut, il y a 20 ans, "Nomades de toujours".  Celui-ci soutenait, à l'époque, des actions culturelles mettant en valeur des lieux de Dordogne à découvrir.

  

 

Andrée Westeel, une des adhérentes de Terre de l'Homme, a souhaité rappeler le souvenir d'une fête organisée, il y a 20 ans à Fongauffier et faire appel à votre mémoire et à vos archives photographiques si vous avez participé à cet événement.

Vous pouvez répondre en commentant cet article et également en envoyant à Andrée ou à "Terre de l'homme" merlhiotpierre351@gmail.com vos fichiers photographiques qui pourront être publiés sur le blog.

 

Andrée Teilhaud, alors jeune institutrice honoraire,  qui fut l'enseignante émérite de Sagelat pendant 35 ans, travailla le thème et contribua par l'assemblage de ses travaux de recherche sur ce village de Fongauffier qu'elle a tant aimé. Andrée se plaisait à raconter qu'en 1306, Clément V, alias Bertrand de Got, qui séjourna dans l'abbaye fongauffiérienne, dans ce bourg a uni temporellement Monplaisant et Sagelat. Les abbesses, véritables autorités des entités paroissiales de Monplaisant et Sagelat, lointaines autorités de ce couloir "nauzérois", n'auront point connu la formation des communes de Monplaisant et Sagelat qui, hélas, n'ont pas su ou pu garder cette figure assembleuse, cohérente et logique et sont parties chacune de leur côté.

Andrée Teilhaud

 

Andrée Teilhaud

 

C'est toute une histoire fongauffiéraine qui se tissa de 1095 à l'ère révolutionnaire. Ce bourg abbatial, auquel Andrée était profondément attachée, devait son histoire à l'eau, à son abbaye bien sûr, mais aussi à ses humbles et typiques petites maisons bâties sur pilotis d'aulne, ici on dit le vergne, qui avaient -et ont- pour signature leur perron couvert, le ballet en occitan. La rivière établit sa sémantique sur la terminologie celtique qui désigne le fond humide, le fon de Fongauffier vient de la fontaine, Gauffier dérivant de Waiffer, dernier souverain aquitain. On notera qu'Andrée se plaisait à définir le Cros, terminologie occitane  qui identifie un creux ou un trou. L'histoire fongauffiéraine, avec ses aléas tumultueux : la Guerre de Cent ans, les guerres de religion, les fureurs de la Nauze, la mutilation des remparts ; l'arrivée d'une activité artisanale débouchant sur la filature, ultime pièce mémorielle de cette vie, tirant son énergie de la Nauze, a passionné Andrée au point que de sa retraite émacoise, elle en guida le fil conducteur.  

 

 

Antoine Braud,

plus tard l'inoubliable Docteur Knock.  

On ne peut faire vivre un théâtre historique sans engager une troupe d'acteurs pour l'animer. Antoine Braud descendit de son éperon belvésois pour apporter la note d'Au fil du temps et avec son talent scénique, il catalysa pendant des années, l'équipée de" la Troupe de Sagelat",  partagea avec Patrice et Annabelle, des moments qu'ils ont eux-mêmes conçus et écrits pour échanger avec le public de grands moments de vie moyenâgeuse... qui ont su perdurer jusqu'à nous.

 

Cette journée fut portée par une chorale de moniales. Celle-ci, comme il se doit, fut diligentée par Andrée Westeel.  Les moniales devaient bien sûr être soumises à l'autorité de l'abbesse, personnage qui s'imposait en ces lieux, et celle-ci fut intriguée par le passage d'un pèlerin qui cherchait son chemin. Joël Eymet, l'actuel premier maire-adjoint sagelacois, tint à merveille le rôle de ce personnage interrogatif et curieux de l'histoire de ce bourg.

Les saynètes se sont succédées notamment pour nous conter les problèmes d'un couple, les rôles étaient tenus par Maryse et Christian Bouyssou. La Fongauffiéraine secouait son époux porté... sur la boisson. Une jeune et belle villageoise fut rappelée à des règles élémentaires dont elle s'était écartée. C'est de là qu'est venue l'obturation réelle et imposée des fenêtres dominant la source-fontaine. 

Un bourg, à l'époque où seuls les nantis savaient lire, tissait sa petite histoire autour du lavoir et les lavandières apprenaient tout de leur vie locale, là, en travaillant, parfois en dénigrant les édiles ou leurs voisins. Les langues ont toujours eu une verve féconde. 

Sonia Pécout, sur les berges de la rivière, conta l'histoire de la truite, ce fascinant poisson majestueux qui s'invite en souverain du cours d'eau..

 

Il fallait, bien sûr, donner au spectacle en plein air, toute une dimension musicale. C'est Le Grand Ordinaire qui sut manipuler l'harmonieuse transition de différentes époques. Cette compilation enchanta le public. 

 

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Il y a quelque temps, j'ai vu sur le blog un article sur les ponts et en particulier des photos  qui m'ont rappelé des souvenirs, en tant que cheffe de choeur de la chorale de Belvès .

 

 

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Il s'agissait d'un événement qui a eu lieu à Fongauffier le 10 juin 2001, programmé par "nomades de toujours" du conseil général. Celui-ci soutenait, à l'époque, des actions culturelles mettant en valeur des lieux de Dordogne à découvrir .

Découvrir le bourg de Fongauffier, du point de vue géographique et historique à travers le temps, était le but de cette manifestation, faisant participer le théâtre de Sagelat, les choristes, un conteur et des musiciens du "grand ordinaire" de Périgueux guidant les spectateurs .

 

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La photo du ponteau de l'écoulement de la fontaine  au parc de Fongauffier (que j'espère retrouver !) montrait les choristes habillées en moniales, chantant un chant grégorien, à l'arrivée d'un pèlerin (Joël Eymet) à l'abbaye de Fongauffier au Moyen-âge .

La photo du pont des abbesses me rappelait la lecture de la lettre du drame déroulé en 1812 , par Antoine Braud .

 

 

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L'origine du projet m'a été rappelée par Françoise Malhache qui y a contribué ainsi que d'autres conteurs , la troupe de théâtre de Sagelat et "le fil du temps". Il s'agissait de faire revivre des épisodes qu'Andrée Theillaud a retrouvés dans les conseils municipaux de l'époque .

A partir de ces faits réels , des saynètes ont été écrites et cette préparation a été une joie pour nous, choristes , d'y participer .

Ce travail de groupe a montré la cohésion entre tous les arts , en montrant de façon vivante des épisodes drôles ou dramatiques vécus aux  siècles passés, par exemple :  le pèlerin accueilli par les moniales interprétant un chant grégorien devant l'abbaye puis celles-ci changeant de costumes ( prêtés par le comité des fêtes) pour relater une fête au village avec contes et chants en occitan,  au lavoir du fond  .

Il a fallu organiser en amont, les emplacements de chaque groupe , un musicien du "grand ordinaire" guidant les spectateurs.

Par exemple, quand Antoine Braud lit la lettre du drame de 1812 au pont de la Robertie, les choristes étaient revenus se placer en contrebas pour chanter " Je vois de glissantes eaux "

 

Plus d'une cinquantaine de personnes avaient participé à l'élaboration de ce spectacle et , devant le succès et le plaisir qu'il nous avait apportés, nous devions le reprendre mais le 11 septembre est arrivé !!!  et il est resté sans suite .

 

J'aimerais faire appel aux participants de cette manifestation qui pourraient agrémenter cet événement en racontant leurs souvenirs personnels 

 

Par exemple :

-           Laure Benoit brossant ses cheveux depuis une fenêtre au-dessus de la fontaine, Monsieur le Maire, dont le rôle était tenu par Bernard Malhache, répondant au franc-parler des lavandières.

-          les choristes faisant revivre une fête occitane au lavoir du fond ou chantant " J'ai vu de glissantes eaux " de Costeley, au bord de la Nauze,

 

Au passage devant les balcons, les jardins ou les caves, entendant une scène de ménage de deux époux, Maryse et Christian Bouyssou, couple scénique de la Troupe de Sagelat, se donnaient à coeur joie dans une saynète de chamaillerie. Les Fongauffiérains, revêtant blouses, jupes médiévales et tabards, marchant dans des sabots, refaisaient vivre les "patoiseries" d'antan, dans les jardinets.

 

Dans le tout petit espace créé sur le lieu où jadis le distillateur ambulant venait à la rencontre des bouilleurs de crus et qui, grr, a été le carré fongauffiérain de décharge des ordures ménagères, Sonia Pécout tint en haleine le public avec son histoire de la truite.

 

 

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Je voudrais rendre hommage aux choristes (muets pour le moment !! Covid oblige) et, en particulier, à celles et ceux qui nous ont quittés, depuis ..!

Odette Guillonot , Paulette Guitard, Charles Bataille,  Roger et Simone Husson, Gino Rilievo, Gaby et Yvette Estrade, Michel Frère, Nicole Géblé et,  tout récemment, Dominique Ployé et Paul Winter qui resteront toujours dans nos coeurs .

De la part d'Andrée, leur dévouée et encore chef de choeur en sommeil.

 

Andrée Westeel

 

 

Christian Bouyssou chante La Montagne

 

L'Ensemble vocal de Belvès, au premier plan, Christian Bouyssou, un choriste tout à fait inhabituel qui participa à cette manifestation du 10 juin 2001. Photo © Pierre-Bernard Fabre

 



10/06/2021
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