L'imprimerie Typographie (1ère partie)
Nous déplorions récemment sur ce blog, la culture en souffrance, avec les atteintes portées par la crise sanitaire au spectacle vivant notamment et aussi à la lecture avec la fermeture des librairies.
( Voir Les articles La culture en souffrance et La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres)
Daniel Simon, adhérent du blog et qui a exercé le beau métier d'imprimeur typographe nous rappelle l'histoire d'une séries d'inventions et de techniques qui nous permettent aujourd'hui, d'accéder facilement à la lecture pour peu que le goût nous en ait été transmis.
Saluons ici le travail des libraires et remercions également Daniel pour ce partage de connaissances.
L’IMPRIMERIE TYPOGRAPHIQUE (1ère partie)
Dans sa vie, tout le monde a lu des livres, que ce soit pour apprendre à l’école, un roman pour se distraire, ou bien des journaux ou des revues pour s’informer.
Ils sont toujours le résultat de l’évolution technologique de l’imprimerie en général, mais depuis le début, de l’invention, de la créativité humaine dans différents domaines.
Que serait l’imprimerie sans un support ?
ll semble que le papier soit né en Chine au 3me siècle avant notre ère. Les Arabes s’empareront de son secret de fabrication après la bataille de Samarcande en 751, puis transmettront le secret sur leurs territoires, jusqu’en Espagne. Le papier est arrivé en France au début du 14me siècle. On utilise alors le parchemin, peau animale traitée pour écrire, pour transmettre un texte, un savoir, sous forme de
« codex », l’ancêtre du livre, écrit à la main, le « manuscrit ». Ces livres étaient écrits par les copistes, un par un, et c’était long et cher à obtenir.
On a donc cherché des moyens plus rapides pour obtenir plus de production. La xylographie, ou gravure sur bois, a permis à partir de planches de bois gravées en relief de reproduire un texte et une illustration en plusieurs exemplaires. L’impression au « frotton » est obtenue en encrant le relief avec de l’encre de chine et en frottant avec un objet dur sur le dos du papier posé dessus pour avoir le transfert de l’encre. Mais la planche de bois gravée ne pouvait servir que pour une seule page et devenait inutilisable pour la suite.
La plus ancienne xylogravure trouvée en France
GUTENBERG
Johannes Gensfleisch, dit Gutenberg n’a pas inventé l’imprimerie. Elle a été inventée par les chinois et en 1041, Bi Sheng a inventé les caractères mobiles en argile. Des caractères en bronze ont été retrouvés en Corée datant de 1403. Gutenberg a donc réinventé, mais sans le savoir, les caractères mobiles. Il était orfèvre et connaissait bien les métaux et après de nombreux essais, il créait à Strasbourg, vers 1440, les premiers caractères mobiles en alliage de plomb, d’étain et d’antimoine.
Caractère moderne en plomb
Mais pour imprimer, il faut une presse. La première presse a été construite en bois par Conrad Saspach en 1439, sur les indications de Gutenberg, d’après les pressoirs à vin des vignerons.
Cette presse est massive, mais peu robuste en raison des fortes pressions nécessaires, plus de 8 tonnes. Elle comprend une vis en bois avec un barreau, un plateau en bois qui vient appuyer sur les caractères posés sur le marbre (en pierre).
Document Musée Plantin-Moretus
Pour remplacer l’encre de chine, trop liquide, Gutenberg a fabriqué la première encre d’imprimerie à base d’huile chauffée, de noir de fumée et de substances opacifiantes. Cette encre est épaisse et ne coule pas quand on la dépose sur les caractères. L’assistant du pressier encre la « forme », assemblage des caractères, avec des balles de cuir, par touches légères, sans faire un « moine », emplacement sans encre, ce qui donnerait une impression incomplète de la feuille.
Il est probable que l’expression « enfant de la balle » viendrait de l’imprimerie.
Gutenberg a imprimé ainsi le premier livre en typographie, sa fameuse « Bible en 42 lignes » et légué à l’humanité le procédé le plus important pour la diffusion du savoir en réduisant le prix de revient des livres.
à suivre
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