La Lémance. Volet n° 4, volet final
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Le billet d'aujourd'hui va clore cette descente de la Lémance. De Prats-du-Périgord, où elle sourd, à sa confluence avec le Lot, en limite de Monsempron et de Fumel, elle a pris rang dans l'histoire avec nos lointains ancêtres sauveterriens, ses places fortes justifiées par le découpage des fiefs instables entre le Lion d'Angleterre et la Salamandre de France, le rude labeur paysan du Périgord et l'éclosion de micro-pôles industriels. Oui, la Lémance a donné de belles notes de vies, souvent agitées, mais ô combien porteuses de mémoires de la préhistoire jusqu'aux récentes heures de nos valeureux résistants.
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Photo © Jacques Mossot
Erigé au XIIème siècle, le château de Cuzorn fut tantôt français tantôt anglais, pendant la guerre de Cent Ans. Il résista pendant un mois de siège. Ruiné pendant la Révolution, une délibération du conseil municipal d'alors ordonne la destruction des tours et créneaux et notamment de la grande tour entourée de mâchicoulis ainsi que le comblement des fossés. En 1866, les religieuses y installèrent une école de filles dans le bâti (anciens communs) jouxtant les ruines. Le propriétaire actuel du couvent a cédé la partie fortifiée de son domaine à la commune.
Ce monument est par ailleurs inscrit aux Monuments historiques depuis 1950. Il est proche du château de Bonaguil, lui aussi classé.
https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/chateau-de-cuzorn
Michel Carcenac, dans Les chemins de Jean Bouloc, à la fin de la Guerre de Cent ans, chemine du Périgord au Rouergue, en passant par le Haut Agenais et le Quercy. Son héros avance avec prudence autour de Cuzorn, place forte dominant la Lémance.
Photo © Jacques Mossot
L'église de Cuzorn compte mille ans d'histoire. Après bien des remaniements, elle apparaît sous sa forme actuelle, seulement au XIXème siècle. De la route bordant la Lémance, on imagine mal son accès. Ce site est un magnifique regard sur la vallée.
La regrettable perte patrimoniale de la papeterie
Dans la vallée de la Lémance, tout comme dans celle de la Nauze et, plus encore, celle de la Couze, de vieilles pierres nous rappellent que nos rivières ont permis là, l'implant de papeteries. Elles avaient une architecture semblable. Celle de La Lenotte, au bord de la Nauze, a été recomposée et le moulin de Pombié, situé en bordure de la Lémance, qui abrita l'entreprise de papeterie de Cuzorn, fut dévasté par un incendie en mars 2002.
Le Prieuré de Monsempron-Libos domine le dernier kilomètre de la Lémance. Cette citadelle fait face sur l'autre rive au château de Fumel.
Photo © Jacques Mossot
La Lémance à Fumel musarde, parfois, en période d'étiage, avant de se livrer à son souverain le Lot.
Image libre de droit Paternel 1
Sur ses derniers hectomètres, côté Fumel, la rivière est en partie recouverte par la verdure. Le côté monsempronnais laisse voir la rivière s'écouler à quelques dizaines de mètres de sa confluence.
Pour chercher les fonts baptismaux de la Lémance, il faut plutôt deviner sa naissance que la voir dans une prairie pradoise. C'est au piédroit de l'éperon fumélois qu'elle signe sa reddition pour se fondre dans le Lot.
Du Ruisseau de La Mer au Ruisseau de Lestancou, tous les adjuvants ont apporté leurs ondes. La métaphorique maxime d'Antoine Furetière, du XVIIème siècle, " les petits ruisseaux font les grandes rivières ", va bien au-delà du premier degré. Elle garde néanmoins tout son premier sens, naturellement, dans le réseau hydrographique.
Le Lot, majestueux dans son cours inférieur, lui, à Aiguillon, va se fondre dans la Garonne après avoir reçu la Lède. Cette jolie rivière fera l'objet d'une prochaine attention de " Terre de l'homme ".
Pour la toute petite histoire, le cours du Lot pour 2 petits kilomètres, 485 pour 483, dame le pion à la Dordogne. Cet écart, presque infinitésimal, paraît légèrement arbitraire car si nous remontons la Dordogne, en retenant le Chavanon et la Ramade jusqu'à sa naissance à Crocq, on trouve un creuset plus long de 15 km. Les géographes, s'appuyant sur la perception des anciens, n'ont pas retenu ce sillon car la Dordogne est plus puissante à sa confluence de Bort-les-Orgues. Au Bec d'Ambès, Ramade, Chavanon et Dordogne échouent également de 2 km pour atteindre les 500 km.
Le Lot séduit ses riverains mais aussi les pêcheurs et les touristes. L'histoire a pris au fil de ses eaux bien des rendez-vous. Le plus connu se trouve à Cahors avec le Pont Valentré.
Pierre Fabre
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