La poule
Ce volet ne peut intéresser qu'un nombre confidentiel de lecteurs. Ils se reconnaîtront. Si vous avez, par ailleurs, en détestation, le récit de vieux souvenirs personnels, qui n'ont rien à voir avec la grande marche de l'humanité, détruisez tout de suite ce volet. Si, par négligence, vous ne le faites pas, vous risquez une forte décharge d'adrénaline.
P.F
Paris, la Gare du Nord. Image Wikipédia
Quand j'étais très jeune, le 22 avril 1963, quand mes anciens condisciples et comparses - ceux qui s'étaient franchement écartés du cercle de la "cancritude"- allaient s'atteler, dans un bimestre, au baccalauréat, je débarquai à Paris, au 18, rue de Dunkerque. Après une quinzaine d'adaptation à St Ouen, mes débuts alternèrent entre l'étiré corridor du Landy et ce magnifique bâtiment dont l'œuvre est de Jacques Hittorff. Je confesse que son rang me laissait totalement indifférent, d'autant plus que je n'ai appris que, bien plus tard, que ce bijou patrimonial, une des merveilles architecturales de la capitale, allait être classé au titre des monuments historiques, le 15 janvier 1975.
Toujours à la même place, le Cadran a perdu son côté populaire et attachant héritage d'un "comptoir de bougnats" où les gens pressés prenaient un café ou obtenaient une restauration rapide. Dans cet espace, les jeunes s'interrogeaient sur l'avenir, leur avenir, et refaisaient un peu le monde. Ce "troquet" devint une table recherchée, de qualité, pour les voyageurs et aussi pour les Parisiens qui ont trouvé là, un restaurant qui a su donner une bonne image dans un quartier qui n'est plus ce qu'il était à l'ère de... la vapeur.
En 2021, j'ai parlé sur " Terre de l'homme ", d'un point de rencontre de mes collègues qui allaient vers les divers chantiers de La Chapelle, du Landy ou des Joncherolles et attendaient là, la navette qui les approchait des lieux de travail. Au Cadran du Nord, un "troquet" très populaire mais toujours nickel et parfaitement tenu, on prenait le café, certains demandaient des casse-croûte ou jouaient au flipper en attendant la poule. Non, il ne s'agissait pas d'une "mondaine" mais d'un autocar qui, toute la journée, partait de la Gare du Nord pour aller au dépôt des Joncherolles à Villetaneuse, à 2 km de Saint Denis.
Passons sur la terminologie de Cadran du Nord, fort bien trouvée au demeurant, mais la poule m'interpellait. Pourquoi, donc, avoir trouvé cette curieuse appellation pour un bus de service.
C'est en fouillant les pages de Wikipédia que j'ai découvert son origine. Personne n'avait su me la donner. Elle venait de la proche banlieue de Sannois. Les Sannoisiens avaient ainsi surnommé, de 1950 à 1970, la navette des trains de banlieue. La poule fut nommée ainsi par ceux qui l'empruntaient, en raison de son perpétuel va-et-vient. Le nom tomba en désuétude, en même temps que les poulaillers disparaissaient peu à peu du quotidien des riverains. Curieusement, mais bien des années après, la poule garda son nid entre les Joncherolles et la Paris-Nord.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gare_de_Sannois
Pierre Fabre
A découvrir aussi
- Agnès Rebuffel-Pinault attendue à Belvès pour parler de l'Europe.
- L'Europe, ce vaste chantier à finaliser.
- Aïe, aïe, aïe, ces chênes que l'on abat !
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 215 autres membres