Terre de l'homme

SAINT CERNIN-de-L'HERM

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Photographe intercontinental d'exception du monde ferroviaire, mais pas seulement, Jacques Mossot qui, par ailleurs, a scellé un attachement avec le Périgord, a donné à ce village une belle note empreinte de fraîcheur.

Image © Jacques Mossot

À Saint Cernin-de-l'Herm, la Ménaurie, premier affluent consistant de la R.D. de la Lémance, reçoit son affluent dont l'hydronyme, s'il a existé, n'a pas été mémorisé par les Saint-Cerninois.

https://terre-de-l-homme.blog4ever.com/la-menaurie-trait-d-union-des-deux-grands

La Ménaurie, à Saint Cernin, est la souveraine de son creuset de 8 km.  Les Saint-Cerninois ont bâti leur village, un peu à l'écart du cours d'eau qu'il domine. La proximité de la route, l'ex R.N. 660 qui relie Bergerac à Rostassac, écart de la commune lotoise de Saint Médard, qui, par ailleurs, recouvre sur 6 km, l'assiette de l'ex R.N. 710, Ribérac-Fumel, a fait que le village s'est, en partie, déporté sur la rive gauche de la Ménaurie pour profiter du passage des usagers de la route.

Le pont de Saint Cernin qui, certainement, est pluriséculaire, n'a pas été désigné par un nom spécifique d'ouvrage. Ses usagers disent, tout simplement, le pont de Saint Cernin. Peut-être, après avoir recueilli les propositions citoyennes d'érudits locaux, le personnaliseront-ils, pont de la rampe, des Coustals, des Vitarelles, de Fontenilles... 

Il fallait bien se jeter à l'eau, non dans la Ménaurie, toute proche mais peu propice à ce genre de plongeons,  mais dans la scène paysanne de cette rencontre entre autochtones et vacanciers venus là, pour jauger le travail des batteurs. Ils s'invitaient là, aussi, pour partager un convivial repas champêtre.   Le fléau, jadis, était le seul instrument mis en usage pour battre le blé . https://journals.openedition.org/ruralia/139?lang=en   Dans notre ruralité profonde, les prérogatives de maire échappent souvent, trop souvent,  des mains authentiquement paysannes. Ce n'est pas le cas à Saint Cernin où, Daniel Conchou, le "bailli", est un de ces passeurs de traditions. Daniel, dans sa vie active, travailla dans sa ferme natale du Cazalou, joli microtoponyme évocateur du petit jardin occitan, mais, aussi, s'impliqua fortement dans la vie associative et mutualiste. Il signa ainsi sa motivation bénévole dans les instances agricoles de terrain.

Revenons au battage. Chaque batteur opère sur une largeur d'environ un mètre. Il la parcourt en six ou huit coups de fléau. Après quoi, il avance d'un petit pas. Quand les batteurs sont arrivés au bout de l'aire, la paille est secouée à la fourche pour laisser tomber le grain qui sera ensuite vanné avec le tarare.

On levait en moyenne, trente à quarante fois, le fléau à la minute, pendant des heures, sur un tas de gerbes et souvent pieds nus pour ne pas écraser le grain.

Parler terroir, c'est une devise pour l'élu.

Le thème, plutôt festif, de l'animation de ce jour Décadi de Thermidor, de l'an 232 de la Révolution -journée de l'Arrosoir-  samedi 27 juillet 2024, en Grégorien- fut le battage au fléau. Symboliquement, le premier-magistrat manipula son outil, élaboré par Bernard Abadie, un  édile saint-cerninois. Le bayle de ce village regretta qu'aucun autre volontaire n'ait souhaité renouer avec cette gestuelle d'antan.

Deux amis du bassin de la Lémance, l'un de la rive gauche, l'autre de la rive droite.

L'espace du quartier riverain de la Ménaurie a accueilli 600 personnes ce soir-là.

La file d'attente se fit dans la bonne humeur.

Le buffet fut copieux et les bénévoles n'ont pas faibli pour le service.

Parmi les convives, on remarquait des riveraines de la Seine, "pissadou" qui s'écoule de Source-Seine, sur le plateau de Langres, pour confier son estuaire à La Manche, au Havre. Elle s'étire sur 776 km. Au passage, elle arrose Ris-Orangis, Vitry-s-Seine, Paris, Nanterre et Limay...

D'autres convives.

Ces jeunes personnes auraient pu paraphraser un général qui estima que l'Europe allait de l'Atlantique à l'Oural.

Parmi les convives, on pouvait remarquer le président du Comité des fêtes de Besse et la correctrice de "Terre de l'homme" accompagnés du cadet de leurs fils.

On échangea beaucoup sur cette place qui va accueillir un complexe commercial rural.

Photos © Pierre Fabre