Les nuciculteurs croisent les doigts
Les chatons de l'image ci-dessus sont ceux d'un noyer coustalétois implanté là, par un hasard de la nature.
Photo © Pierre Fabre
Qui sont les nuciculteurs.
Ces sympathiques producteurs de noix ont bien du mal à se faire reconnaître dans la langue française. Cette terminologie [personne pratiquant la nuciculture, producteur de noix ou de noisettes] relève d'un néologisme du siècle dernier.
La nuciculture est, dans la terminologie de l'administration française, la monoculture du noyer au sein de vergers spécifiques nommés « noyeraie ». Le noyer de la famille des juglandacées est cultivé pour son fruit, la noix, qui se récolte à l'automne mais aussi pour son bois. Wikipédia |
Tout le monde connaît les fruits du noyer, bien sûr, mais pour les fleurs c’est une autre histoire. La floraison a lieu en avril-mai au moment où les feuilles commencent à éclore. Le noyer, comme ses plus proches cousins, les chênes, les bouleaux, les charmes ou les noisetiers, produit deux types de fleurs séparées sur le même arbre : des fleurs produisant du pollen, dites fleurs mâles, et des fleurs contenant des ovules qui, une fois pollinisées, donneront les futures noix, dites fleurs femelles.
La nature : notre grande souveraine.
S'il existe une conviction qui, dans l'opinion publique, a la vie dure, c'est bien celle des Saints de glace. Cette appréhension qui, fort heureusement, n'a rien de scientifique, repose sur l'observation de nos ancêtres qui ont remarqué que tant que ces dates ne sont pas franchies, on n'a aucune certitude de voir l'aboutissement de récoltes. Cette année 2021, nous n'aurons pas eu à attendre ces dits saints de glace pour constater l'évidence que la nature est et demeure notre souveraine. Les fleurs sont soumises à la pollinisation, elles ont beaucoup à craindre de pluies printanières et surtout du gel.
Les fruits ont besoin de périodes plus ou moins longues pour aboutir à la fructification. La nature, dans sa grande sagesse, pour notre pleine satisfaction, a espacé cet aboutissement d'une cinquantaine de jours après la floraison des cerisiers, 180 à 200 jours pour certains pêchers, voire un peu plus pour les néfliers. Philippe-Nazaire Fabre, en donnant de la poésie au calendrier révolutionnaire, retint, un peu arbitrairement, la fin de l'été pour placer son Fructidor.
Cette année sera une année catastrophique pour les fruits. Ils seront rares et chers. Les belles fleurs de cerisiers, de pêchers et autres, n'ont pas pu résister aux assauts répétés du gel en avril.
La floraison des noyers, beaucoup plus tardive que celle des autres arbres fruitiers, fait que, si la nature le veut bien, les nuciculteurs vont, peut-être, cette année, réussir à sauver leur récolte. Pour un nuciculteur, pratiquant la monoculture, l'absence de récolte est synonyme d'une catastrophe identique à celle du vigneron qui a connu le gel printanier sévère et répétitif.
Sur ce noyer coustalétois quelques chatons apparaissent pour la troisième fois sur un arbre, d'une bonne vingtaine d'année, issu d'une fantaisie de la nature.
Photo © Pierre Fabre
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