Terre de l'homme

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La R.D. n° 2, une voie départementale bucolique et attachante.[Volet n° 2/4]

Pont d\\\'Ambon

 

 

La Dronne franchie au pont d'Ambon. La route recherche sa direction vers Vesonna. Après avoir effleuré l'espace de la commune de Bourdeilles, elle s'invite dans la campagne de Lisle, village qu'elle va laisser à 2 km sur sa droite. Elle découvre le mitage de Rochereil pour atteindre le proche hameau Lislois de Puymaurin qui est à 2 km du pont d'Ambon.

 

 

La Donzelle à Bussac au Moulin de Saute mouton. Image Père Igor.

Pourquoi donc les riverains de cette toute petite rivière ont-ils imagé ainsi ce cours d'eau. Cette terminologie désigne, avec une forme d'ironie, une jeune fille ou femme prétentieuse et ridicule. Peut-on supposer qu'ils faisaient une métaphore. .. probablement !

 

La route va suivre la Donzelle, ruisseau qui naît à Biras. Elle la traverse à la Bertinie puis elle suit le plateau de la Rousselie haute pour atteindre le croisement de Bussac, à 4 km de là. Le village, lui, est à 600 mètres de la R.D. n° 2.

 

Bussac (Dordogne) — Wikipédia

 

Un très joli pigeonnier privé

 

La commune s'enorgueillit de son église Saint-Pierre-et-Saint-Paul, édifice roman fortifié inscrit depuis 1974, au titre des monuments historiques. Le village a été rénové, il y a une trentaine d'années. Il  compte parmi ses pièces patrimoniales privées, le repaire de Valpaput avec sa chartreuse qui en est le logis principal. Un résident de Bussac a créé dans la vieille école désaffectée, un réseau ferroviaire miniature.

 

Dans ce village, a vécu, après la guerre, Guy Ducoloné, un grand résistant et déporté qui deviendra un pilier de la famille progressiste à l'Assemblée nationale, lorsqu'il devint député des Hauts de Seine. Il présida pendant dix ans l'Association française Buchenwald.

 

La route continue son ascension par Ponteil, Puyjean et le Bas Tamisier avant d'entrer dans la commune de Château l'Evêque, village qu'elle laissera à 5 km sur la gauche. La jonction, à la route de la Lande, 4 km après Bussac. Nous sommes là, à 216 m du niveau de la mer, au point le plus haut de cette route. Celle-ci ouvre la voie vers Chancelade. La route devient la route des Barres puis de la Tour Blanche, localité abordée dans le volet précédent. Elle conserve son nom historique de route des communaux. L'odonyme donne un sympathique regard pastoral sur cette voie qui, depuis des lustres, n'est plus un chemin de bergères.

 

Chancelade

 

L'abbaye de Chancelade. Image Père Igor.

 

Chancelade est une commune française située dans le département de la Dordogne, en région Nouvelle-Aquitaine. Elle est connue des amateurs d'histoire pour l'Homme de Chancelade et pour son abbaye Notre-Dame. C'est une étape de la Via Lemovicensis pour le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Wikipédia

 

CLIQUEZ SUR L'IMAGE CI-DESSOUS

 

Chancelade

 

En observant cette image, d'aucuns seront surpris de voir que la chaussée est identifiée  R.D. 1 et que le panneau indicateur donne R.D. 2. Il n'y a point d'erreur. C'est la particularité du tronc commun qui explique ce détail.

 

La R.D. 2 entre le pont d'Ambon, alt 119 m, et Chancelade, alt 88 m, s'étire sur 19.589 m de parcours sinueux. Après Bussac, elle atteint son point le plus élevé, alt 216 m, et redescend vers Chancelade. Elle suit en grande partie le ruisseau de la Donzelle qui rejoint la Dronne. La R.D. 2 s'appelle successivement route du chemin Boisdé, puis route des hérissons, et des marcassins avant de reprendre son odonyme banal de route de la Tour Blanche.

Il va probablement y avoir bien des confusions entre les odonymes d'antan et ceux qui ont été retenus avec le plan d'adressage.

 

À Chancelade et Périgueux, la R.D. n° 2 s'éclipse sur 8 km. Elle est recouverte tour à tour par la R.D. 1, la R.D. 939, la R.D. 6021 et la R.D. 6089. Elle va renaître à Saint Georges.

 

 

Le volet suivant concernera le trajet du quartier Saint Georges de Périgueux à Sors, écart de Paunat, au bord de la Dordogne. Il est un peu la jonction des deux plus grands cours d'eau de la Dordogne. Son cheminement sylvestre coupe le Bois de Vergt, appendice occidental de la Forêt Barade.

 

Quelques règles de numérotation des routes.

 

Après la chute de l'Empire en 1815, la France a été rétablie dans ses frontières de 1792... Les routes impériales deviennent alors routes royales. La circulaire du 10 juillet 1824 renumérote les routes royales, qui deviendront ultérieurement routes nationales.

 

Avant que n'apparaissent les autoroutes, nos routes étaient classées dans l'ordre suivant :

  • Les routes nationales.
  • Les chemins départementaux et les chemins de grande communication.
  • Les chemins vicinaux.
  • Les chemins ruraux.

 

Les routes nationales étaient donc les héritières des routes royales.

En 1930, les principaux chemins départementaux ont été promus routes nationales. Elles rejoignaient ainsi les grands axes. Les routes nationales historiques précédaient dans la numérotation, les nouvelles. La  R.N. 20 allait de Paris à la frontière espagnole, d'un seul trait, en passant par Limoges, Toulouse et Foix. La belle transversale R.N. 139 La Rochelle-Périgueux, fut identifiée par les Pétrocoriens,  route d'Angoulême. On trouvait une multitude de belles et courtes petites nationales comme la R.N. 706. Cette dernière épousait le sillon de la Vézère du Poteau de Campagne à Montignac.

Quand il y avait un tronc commun, en principe, c'était le plus petit numéro qui prévalait. Ainsi entre le Port de Couze et Bergerac, la R.N. 660 et la R.N. 703 avaient un tronc commun de 18 km. C'était la 660 qui l'emportait.

Les exceptions, néanmoins, confirment la règle. La R.D 60, sécante de l'arrondissement de Sarlat, écrase la R.D 57, probablement pour donner de l'importance à l'axe diagonal.

 

Quand une "quelconque" voie départementale est en tronc commun avec une ex R.N., le numéro de cette dernière prévaut. Ainsi, au pied de Belvès, la 710 écrase sur 300 mètres la 52 et sur 2 km la 54.

On trouve par ailleurs d'autres exceptions. La R.D. n° 60, sécante de l'arrondissement de Sarlat, s'est imposée sur l'humble R.D. n° 57, etc.  

 

En 1972, nos décideurs ont voulu se lancer dans un transfert de routes nationales vers les départements. Cette décision a fait qu'il a fallu revoir les cartouches de ces routes. Le rouge des nationales devenait jaune pour les voies départementales.  Ce n'est pas tout, il a fallu renuméroter pour éviter les doublons.  On ne pouvait, par exemple, avoir, dans un département, deux R.D. n° 10. Ainsi la R.N. 139 devint R.D. 939, etc.

 

Voilà un bel exemple de dépenses publiques qui auraient pu servir à d'autres affectations.

 



21/11/2021
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