Terre de l'homme

Non, ce n'est pas l'éternel retour...

... laissons cette formule à Jean Delannoy et aux cinéphiles. De préférence, pour "Terre de l'homme", empruntons un retour très espacé et ponctuel.

Inspirons-nous, plutôt, de  l'éternel retour de Nietzsche. Il discerna là un enseignement dont l'objet est de nous rendre capables de dire oui à la vie. Ce grand philosophe s'interrogea dans son éternel retour sur la vie vide et sans but.

Ami de "Terres de l'homme", pliant sous la charge des fureurs qui parvenaient à la coordination du blog, j'ai annoncé,  il y a un an, ma reddition.

Celle-ci me paraissait grandement souhaitable pour calmer les esprits critiques.

À quelques occasions, notamment en modeste passeur de mémoire, j'ai donné quelques coups de canif à cette mise en retrait. Cette attitude, comme de juste, a suscité l'ironie, voire l'ire de lecteurs qui trouvent insupportable mes billets et trouvent -ou trouvaient- dans cet effacement, un superbe vœu pieux.

Je reviens sur la petite histoire des blogs où j'ai apporté mes contributions.  Celui de "Terres de Nauze" s'est effondré, il y a 3 ans 1/2, à la suite de la séance houleuse de cette année 2020 où deux de ses meilleurs contributeurs, courroucés à juste titre,  ont jeté l'éponge. Le terme programmé de "Terres de Nauze", pour la fin de l'année 2020, aurait dû arriver quelques mois plus tard mais un séisme dévastateur anticipa sa clôture.

Pierre Merlhiot, sachant que la nature avait horreur du vide, pensa qu'il lui semblait bon de combler cet espace que le lectorat appréciait diversement. "Terre de l'homme" prit donc l'audacieux itinéraire en marchant sur un champ de ruines. La qualité littéraire du refondateur et celle du brillant appui du Dr Jacques Lannaud ont fait que "Terre de l'homme",  jour après jour, confortait son socle fondateur.

En septembre 2022, Pierre Merlhiot fut emporté par une longue maladie ; et, dès lors, on pouvait se demander si ce journal informatique allait survivre à son fondateur. Catherine, sa fille aînée, reprit le flambeau et, toujours grâce au soutien de Jacques Lannaud, ce lien perdura et continue encore. Pour la toute petite histoire, les projectiles perturbateurs n'ont certes pas donné le meilleur élan mais, il faut le souligner, la forme de renaissance bravant les torpilles sauva le blog. Le 11 mars et le 12 mars, pour les premières fois depuis des mois, le lectorat actif dépassa les 200 regards. Ne soyons pas stupides, il faudra du temps et des dossiers consistants et prenants pour retrouver, au quotidien, un chiffre dépassant les 200.

Pourquoi ai-je mis mon renoncement en veille ?

Me suis-je supposé irremplaçable ? Quelle vanité prétentieuse ! Les irremplaçables gisent dans les nécropoles.  Force est d'admettre qu'il y a des thèmes que personne, hélas, dans notre bassin de vie, n'alimente. C'est, par exemple, le cas  pour la sauvegarde de nos cours d'eau, de nos chemins, qui sont de plus en plus soustraits au patrimoine communautaire, pour les hommages à des personnes anonymes qui, cependant, furent des animateurs de la vie citoyenne, c'est aussi le cas pour certains éveilleurs de la vie artistique et culturelle, pour des manifestations discrètes, notamment pour le devoir de mémoire, etc.

Si personne ne le fait, ne réactive, la Terre, heureusement, continuera de tourner, les fleuves de couler, les smartphones de sonner mais  un petit rien, parmi tant d'autres, se sera effacé.

Oui, renégat, j'ai failli, en venant saluer la vie d'une centenaire et celle d'autres défunts, en parlant d'intéressants travaux d'un photographe, en remarquant l'émouvant travail des enfants de l'École de musique, donnant un moment d'attention aux pensionnaires de l'EHPAD ou en rappelant que nos cours d'eau sont les âmes vivantes de leurs sillons. Est-ce rompre un protocole… aux esprits critiques, aux censeurs -et à eux seuls- d'en décider.

En revenant, ponctuellement, sur "Terre de l'homme", est-ce pour faire parler de mon insignifiante personne ou trouver une façon d'exister !  Pourquoi pas... puisqu'un détracteur qui, certainement, a du bon sens et de solides jugements de valeur, le pense et l'affirme.

Maintenant, abordons un sujet qui fâche.

Claudinéa, une fidèle lectrice, voudrait qu'impérativement chaque article soit dument signé. Manifestement, elle a raison. Tous les articles, tout comme les commentaires, doivent -ou devraient- être signés, et signés par une rédactrice ou un rédacteur clairement identifiable. C'est parfois amusant de signer Le Lébérou des collines ou La Nymphe des sources mais cela laisse traîner des interrogations ou des suspicions regrettables.

Si une lectrice ou un lecteur relève une erreur ou un contretemps dans un message, ce n'est pas si grave de préciser sans signature que la remise des prix des meilleurs artisans, par manque de place, aura lieu à la salle des fêtes plutôt qu'à la mairie. La signature, dans ce cas précis, a beaucoup moins d'importance qu'un article critique percutant, parlant de "fautes lourdes" de stratégies ou de procédures pour un chantier important qui pose problème.

La modération en informatique, qu'est-ce que c'est.

La modération en informatique est plus rigoureuse que dans le verbe courant.

La modération de contenu est le contrôle et le filtrage du contenu généré par les utilisateurs sur les plateformes en ligne. L'objectif de la modération de contenu est de déterminer si ce contenu est conforme aux règles et directives spécifiques de la plateforme, et de le supprimer si ce n'est pas le cas.

Qui modère.

Claudinéa voudrait savoir qui modère. On pourrait être tentés de dire... personne. Tous les commentaires sont soumis à la validation, c'est-à-dire que ceux qui, au bout de quelques jours, ne sont pas validés par la coordination, implicitement, deviennent  "modérés".

Pierre Fabre