Un pavé dans la mare de l'adressage
Repartir vers nos rus en difficulté, naturellement, c'est sérieux ; mais, qui, diable, est prêt à en débattre et, mieux encore, à partir vers un chantier collectif de réhabilitation de ces cours d'eau qui, ne l'oublions pas, sont du domaine privé.
Le plus que modeste Branchat a perdu sa pérennité depuis le début du siècle dernier. Il est, aujourd'hui, envahi par la végétation, ce qui n'est pas le plus grave et plus réducteur par des embâcles. Il ne réapparaît avec vigueur qu'après des semaines de pluie soutenue.
https://terres-de-nauze.blog4ever.com/tous-nos-lieudits-ont-une-histoire
Un lecteur qui tient à s'exprimer sous la forme de l'anonymat, a réagi et parle, avec un zest d'humour, de l'adressage.
Voilà du sérieux même s'il s'agit d'archives réactualisées, ça nous change des bises envoyées à la famille via le blog ou du récit des démêlés avec Amélie. On attend des nouvelles du Mamarel, de La Grille ou encore du Rivatel (il ne s'agit pas d'un apéro)! Ces noms ont-ils été récupérés dans l'adressage? Avenue de La Masse, rives du Mandalou, chemin de Fonfourcade, hameau du Brudou... |
Son commentaire, intéressant au demeurant, mérite en réponse plus qu'un commentaire auquel bien peu des lecteurs s'attardent.
L'adressage, semble-t-il, n'est pas la plus belle réussite de ce siècle... pourquoi ?
La cause était perdue d'avance. Qui est décideur pour nommer les espaces publics ?
Dans les communes, c'est naturellement l'appareil municipal, on ne saurait voir à qui d'autre pourrait échoir cette mission. Tâche délicate, s'il en est car on peut être certain que les avis négatifs tombent -ou vont tomber- en aval des décisions prises. Dans les communes où l'on a voulu donner la parole aux citoyens, bien peu de personnes ont pris part à ces groupes de travail ou de réflexion.
Dans une commune, d'une certaine importance, du limbe de la Nauze, un groupe informel a tenté, il y a quelques années, d'ouvrir une recherche d'avis dans ce domaine patrimonial. Cette démarche avait été "médiatisée" en amont. Un des rares citoyens, qui s'est dérangé, attristé du cuisant échec sans appel, confia "Je pensais qu'il y aurait du monde…"
https://terres-de-nauze.blog4ever.com/le-fiaco-sans-appel-d-une-initiative-citoyenne
Il est bien certain que les avis, pour les personnes qui en ont un, sont aussi nombreux que les citoyens.
Clarianne Witzes
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Notons, tout de même, une belle réussite à souligner. Celle-ci fut portée par Clarianne Witzes, manager du centre d'interprétation de la laine, pôle pédagogique du sillon de la Nauze. Jean-Bernard Lalue, maire de Monplaisant, avait émis une opinion fort juste pour nommer la R.D. 710. Il avait suggéré "route de la filature". Avec beaucoup de bon sens, Clarianne, forte personnalité nauzéroise, susurra un autre odonyme " Route des Moulins ". Clarianne, ce faisant, donna un bel exemple de discernement. Pourquoi privilégier la filature alors que la Nauze fut le fil conducteur d'un long chantier de plus de 15 km. La Route des Moulins fut donc adoptée par Monplaisant mais aussi par Siorac, Sagelat, Larzac, Salles et Mazeyrolles. Seule la commune de Belvès, après divers atermoiements, pour l'heure, a priori, n'a pas retenu l'odonyme commun. |
L'adressage, toujours à mon humble sens, aurait été une parfaite réussite si l'on avait pu et su, d'une part associer les citoyens aux noms des voies publiques et si cette démarche avait été largement ouverte. Ainsi, on trouve des voies "route de Monpazier, route de Périgueux, route de Paris" dans plusieurs lieux de l'Hexagone sans qu'il y ait un fil conducteur. S'il est intéressant de trouver une route des vins, lien assembleur, il faut, pour que cet odonyme soit bien assimilé, qu'il ne soit pas en concurrence dans plusieurs bassins voisins.
Personnellement, j'aurais bien vu, par exemple, une route des cingles pour la RD 703, une route des bastides pour la RD 660, une route pèlerine pour la RD 52, une route d'Auvergne pour l'ex RN 89, une route d'Espagne pour la RN 20, une route huguenote pour l'ex RN 139, etc, etc.
Pour parler de nos petits cours d'eau, j'aurais bien aimé que l'odonyme du Raunel parte de la Croix de Bordeaux pour aller jusqu'à… Raunel. J'aurais aussi bien attendu que la Nauze ait plus de place dans son limbe, que la Vallée, puisque son hydronyme quelconque n'est pas révisable, glisse de Saint Laurent à Siorac.
Je termine avec l'odonyme du Terriol, bien connu -et bien nommé- à Belvès. Je l'aurais bien vu se prolonger du Bas de la Côte jusqu'à Fonfroide. Il aurait rassemblé ainsi le Pays de Belvès, Monplaisant, Sagelat et Carves.
Que dis- je, vieille baderne, totalement obsolète, déphasée, désorientée et dépassée…
P.F
Dans les billets ultérieurs, nous poursuivrons avec Le Rivatel, qui n'est pas une marque d'apéritif, la Grille, la Beuze, le Mamarel et, plus loin dans la Forêt Barade, le Ruisseau de Saint Geyrac qui, lui aussi, a perdu ses ondes et ses écrevisses depuis plus de 50 ans.
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