Terre de l'homme

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Qu'est-ce-qu'un ru.

PAYS de BELVÈS

&

MONPLAISANT

 

 

Fontaine de Belvès.

 

Lors des dernières années de "Terres de Nauze", je suis allé plusieurs fois vers nos sources, nos fontaines et nos lavoirs.

 

https://terres-de-nauze.blog4ever.com/les-fontaines-ces-lieux-patrimoniaux-qu-il-faut-perenniser

https://terres-de-nauze.blog4ever.com/les-fontaines-de-belves-meriteraient-d-etre-mieux-connues

https://terres-de-nauze.blog4ever.com/les-surprises-automnales-de-nos-rivieres-ruisseaux-et-rus

 

En revenant sur ce patrimoine hydrologique, certainement, je vais être taxé de rabâcheur.

 

Les rabâcheurs ont pour synonymes gâteux et radoteurs. Ils filent, hélas, tout droit vers la Maladie d'Alzheimer, vieillissement naturel du cerveau, ou souffrent d'une maladie neuro-dégénérative.

 

 

Sans aller jusque là, par générosité, on s'épuise à dire que ces personnes rabâchentc'est-à-dire qu'elle redisent sans cesse et de manière lassante, la même chose.

 

Tant pis pour les censeurs, repassons une couche.

 

 

Parler de nos sources qui tarissent, de nos cours d'eau qui deviennent de plus en plus irréguliers, ce n'est franchement pas gai. Alors, pour toutes celles et tous ceux que ce thème irrite, mieux vaut d'emblée les inviter à écarter ce billet franchement lassant.

 

L’hydrologie est l’étude scientifique de l’eau : elle s’intéresse donc à l’eau et tout ce qui s’y rapporte. Le nom vient du grec " hydro " (eau) et " logos " (étude, connaissance).

 

Qu'est-ce-qu'un ru. 

De nos jours, cette terminologie, prisée chez les cruciverbistes et adeptes du scrabble, semble disparaître du vocabulaire courant. D'aucuns préfèrent dire un petit ruisseau pour éviter la confusion avec la rue qui, bien entendu, n'a rien à voir... quoi que ! La rue nous vient du ( XI e siècle), elle est issue du  latin rūga (" ride ") puis " chemin " en latin tardif. 

 

Un ru est un petit ruisseau, un ruisselet. Il s'agit d'un terme hydrologique vieilli pour désigner des courants d'eau faibles et de petite profondeur. Le ru vient du latin " rivus ", qui signifie " ruisseau, petit cours d'eau ".

 

Beaucoup de rus n'ont point de nom. Certains en ont eu un mais ils n'ont point figuré sur les cartes et documents cadastraux. Leurs riverains n'ont pas pris soin de les pérenniser dans les matrices mémorielles. Le ruisseau qui arrose le pied de Carlux a, hélas, perdu son hydronyme. Au Coux, Le Boule, 3 km,  et l'Aurival, 4,250 Km, ont conservé le leur.

Manifestement, le Gué*, bien modeste cours d'eau de 1 250 m qui coule à Fanlac,  peut être classé parmi les multiples rus qui constituent le maillage hydrographique de la planète. Le Colpruné, qui naît à Saint Germain-de-Belvès et conflue avec le Valech à Siorac, s'étire dans un talweg de 2 500 m. On peut dire, pour ces deux liens hydrographiques, qu'il s'agit de rus. Il y en a sur le continent, des milliers.

 

On notera que la Veules, 1 195 m, qui n'a aucun affluent, est considérée comme étant notre plus petit fleuve. Accordons-lui qu'il est une perle patrimoniale normande.  

 

* Le Gué forme avec le Passadour, très joli hydronyme, le Ruisseau d'Auberoche. Celui-ci se déverse dans le Thonac, affluent de la Vézère.  Du Gué à la Gironde, on constate donc 5 lits successifs.

 

Les fontaines de Belvès mériteraient d'être mieux connues.

 

Pour arriver dans ce bassin, il a fallu que nos ancêtres aient une excellente maîtrise de la gestion rationnelle de l'eau. Sur l'oppidum belvésois, elle ne coule pas à profusion et il faut l'utiliser à bon escient. 

 

Partons de la Fontaine de Belvès.

 

Dans ce castrum, on la désigne "Les fontaines", probablement  parce que celle-ci est celle qui, intra-muros, a l'écoulement le plus significatif. 

La fontaine de Belvès peut être considérée comme la source récupérée d'un jaillissement naturel recouvert par la maçonnerie et les voûtes du génie civil. Son épanchement de 800 mètres, pérenne après le jaillissement, au mieux tient 2 à 300 mètres. Il ne rejoint la Nauze que quelques jours par an, après de fortes et répétitives pluies.

 

Personne ne connaît le nom que les anciens ont pu lui donner, autrefois. Il paraît probable que ses riverains le désignaient en occitan avec le substantif "lo Rio", "Le ruisseau" ou, peu probable, "la regòla", la rigole, ou, plus vraisemblablement, "lo valat", prononcer "lou balat", soit le fossé.

On remarquera que le dérapage lexicographique, qui a précipité dans le "non-sens", le cours d'eau qui relie Saint Laurent à Siorac, est parti du Valat pour aller vers la Vallée. 

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Qu'est-ce-qu'un cours d'eau.

 

Pour être retenu comme cours d'eau, les géographes estiment qu'il faut réunir trois conditions.

   - Le cours d'eau doit avoir une, ou plusieurs, source(s).

   - Il doit avoir un lit naturel.

   - Il doit avoir un écoulement, au moins intermittent.

 

En s'inspirant de ces paramètres, on peut discuter sur la naissance de la Couze. Celle-ci part des collines fongalopoises ou du plateau campagnacois.

 

 

Remontons vers le point de départ du ru du vallon de la Brèche.

 

Les fontaines de Belvès mériteraient d'être mieux connues.
 
La petite source, comme une belle prisonnière, est captive derrière sa grille de fer forgé. 
 
 
Les fontaines de Belvès mériteraient d'être mieux connues.
 
 La source telle que l'appareil photographique peut la saisir au printemps.
 
 
Les fontaines de Belvès mériteraient d'être mieux connues.
 
Les riveraines de cette source ont demandé au premier-magistrat de faire nettoyer ses abords. C'est, certainement, nécessaire pour éviter que la nature envahisse, par excès, mais reconnaissons que cette voûte est superbe. Les employés communaux se sont attelés à leur mission. Nous savons qu'ils le font avec soin. Saluons la diligence qu'ils apportent à leurs chantiers.
Ce travail requiert une attention toute particulière car les sources sont des sanctuaires de vie. L'onomastique des lieux est là pour nous rappeler que bien des sources ont, hélas, disparu... Fonmorte, Fonperdue.
 
 
Les fontaines de Belvès mériteraient d'être mieux connues.
 
Ici, c'est le bassin intermédiaire, juste au dessus de la buse de la fontaine. On aperçoit l'arrivée d'eau sous la voûte.
 

Les fontaines de Belvès mériteraient d'être mieux connues.

 

Une interdiction qui peut faire sourire et une autre qui invite à la prudence. Rares sont les sources, aujourd'hui, qui échappent à cette indication "eau non potable".

 

 

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L'eau va filer vers le vallon de la Brèche.

 

 

La micro-chèvrerie municipale belvésoise

 

Les sympathiques chèvres mises dans ces lieux par les municipaux entretiennent le terrain.

 

  

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Le sillon se cache sous la végétation.

 

 

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La pente est sévère. Le filet d'eau se devine plus qu'il ne se voit.

 

 

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Le promeneur qui observe le flanc collinaire peut penser que cette arrivée d'eau, sous la végétation, est une source. C'est l'écoulement de la fontaine.

 

 

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Dans les champs du vallon de la Brèche, le filet d'eau n'ira pas loin. Il est absorbé par la prairie. Un autre point de faiblesse le fragilise, sur plusieurs centaines de mètres, il n'y a pas de ripisylve. Sans ces haies, les cours d'eau ont bien du mal à s'affirmer.

 

 

n° 3

 

Image automnale. L'écoulement du ru va de bout en bout. La R.D. 710 franchie en souterrain, il reste un petit dénivellement à passer, pour atteindre  le champ en contrebas. La Nauze, là, est à deux pas.

 

Jonction

 

Le ru de la Brèche se fond là dans le bief du Moulin du Cros.

 

Fossé ou "Valat", rigole ou ru, ces sillons constituent des rides tracées par notre souveraine... la Nature.

 

Photos © Pierre-Bernard Fabre

 

 

 



30/04/2022
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