Terre de l'homme

Terre de l'homme

Qu'est-ce-qu'une mare.

Qu'est-ce-qu'une mare.

 

Les mares, petites étendues d'eau, parfois intermittentes, s'imposaient dans la ruralité profonde, surtout là où les eaux vives étaient éloignées. Nos ancêtres connaissaient le prix de l'eau. Les mares étaient rarement naturelles. Les paysans les implantaient judicieusement pour récupérer les eaux de pluie, en évitant au maximum des pertes de terrain. Les mares les plus vastes pouvaient s'étendre sur quelques ares mais, le plus souvent, n'occupaient que quelques centiares. Elles étaient peu profondes et leurs bassins ne dépassaient le mètre que pour les plus excavées. Il y a toujours eu des accidents dramatiques par manque de précautions élémentaires, c'est pour cela que les enfants étaient invités à ne point s'y aventurer.

 

La mare a la même étymologie que la mer, le marécage ou le marais. Dans les terres où l'occitan était l'idiome naturel, on donnait  la terminologie de lac. Ce n'était nullement par dérision ou par prétention que nos ancêtres définissaient lac, leur mare. On ne trouve pas de substantif occitan les désignant autrement. Nos braves paysans de la Bessède ou de la Forêt barade, bien avant que l'équipée de René-Robert Cavelier de la Sale ne découvre Niagara et les grands lacs américains et même à l'époque où les Romains s'imposaient en Lombardie et au Piémont, pour nombre d'entre eux n'avaient jamais vu de lac. Ils définissaient "lac", leur mare, sans penser une seconde au Lac du Bourget ni même à ces beaux lacs italiens et encore moins à ces immenses et lointains lacs américains qui font rêver. On trouve donc des "lacs" assortis du nom de leur lointain propriétaire. Dans les reliefs collinaires du Villefranchois, on trouve le Lac de Bernard, comme on trouve le Trou de Marie.

 

L'architecture naturelle d'une mare est quasiment immuable. Un canal d'amenée, un bassin et un exutoire se succèdent. Le canal d'amenée est judicieusement tracé pour atteindre la mare par gravité. Le bassin de la mare, la partie la plus importante de l'ouvrage, fonde un lieu de vie qui, manifestement, mériterait d'être mieux connu.  L'exutoire, point final de ce site, souvent appelé "trop plein", lui, a pour mission d'éviter le croupissement d'eau qui ne manquerait pas de dévaloriser le terrain où les eaux stagneraient. Cette architecture est proche de celle d'un moulin avec son canal d'amenée, son bief et ses déversoirs, un en amont et un en aval.

 

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La mare de Cabirat

 

Mazeyrolles. Sur le flanc collinaire nord de Cabirat, cette mare recueille les eaux de la crête cabiratoise. Son exutoire s'épanche vers les sources de la Nauze.

Photo © Pierre Fabre

 

La mare, véritable laboratoire biologique. N'oublions pas à l'heure où l'écosystème prend de plus en plus de place dans le langage que les mares sont des lieux de vie, surtout s'il s'agit de mares permanentes. Si la flore des mares est connue des promeneurs, souvent "on" tient pour négligeable la faune qui vit dans ces espaces aquatiques. Évitons d'introduire dans ces micro-niches lacustres, des vies animales d'ondes vives. Vous les feriez souffrir… voire vous les perdriez.

Il faut penser que la faune qui vit de la mare ou autour de la mare, s'équilibre et entretient la chaîne alimentaire. Aujourd'hui, on s'émeut de ne plus voir les gracieuses libellules. Celles-ci vivent très bien dans le périmètre  des mares.

Pour maîtriser l'évaporation, les mares, en général, sont entourées d'arbres, naturellement de feuillus.

 

 

 

La flore  d'une mare, en toutes saisons, ne manque pas de charme bucolique.

Image © Institut français de l'éducation.

 

 

Pourquoi les mares sont en souffrance ou disparaissent. La paysannerie moderne a d'autres chats à fouetter que les mares à entretenir. Si les mares sont des lieux de vie, parmi celles-ci on trouve les pôles d'implant des moustiques et aussi d'inoffensifs reptiles qui, bien que nécessaires à l'équilibre de la nature et protégés, ne sont pas particulièrement recherchés par les promeneurs. 

 

 

Pierre-Bernard Fabre

 

 

 

Mare de Pétrou

 

Sagelat. La Mare de Pétrou.

Photo © Pierre Fabre

 

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Quittons le Périgord et partons dans le Berry où George Sand a ému  tous les pré-adolescents des classes de cinquième avec "La mare au diable".

 

Mers-sur-Indre_La_Mare_au_Diable

 

Le site de la mare au Diable (2004) près de Mers-sur-Indre (France)

JLPC — Travail personnel

 

 

George Sand cherche à donner une dignité littéraire à des personnages considérés comme frustes. Ils manifestent une grande élévation morale et possèdent une psychologie complexe, rapportée aux gravures de Holbein le Jeune. La Mare au diable se compose comme un récit initiatique, c'est un roman de formation.

 

Le roman contient une description fidèle à l’esthétique du romantisme. Le lecteur trouve là, un lien avec la nature. George Sand  nous livre une ligature fantastique et subtile où l'on devine l'importance de la musique.

 

Pourquoi le titre de la Mare au Diable ?

 

La mare au diable, qui donne son nom au titre de ce court roman, joue un rôle essentiel dans ce récit : en effet, c'est à cet endroit angoissant (d'où le terme "diable") que le destin de Germain, un jeune laboureur de vingt-huit ans, à la recherche d'une nouvelle épouse, va se jouer...

 

 



22/02/2022
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