Saint Georges, ici, les eaux se partagent entre Vézère et Dordogne.
Aujourd'hui, samedi, j'aspire à prendre une pause. Ce jour de préparation du billet dominical, fatigué et "blessé" par les torpillages haineux et répétés qui, manifestement et heureusement, ne semblent troubler personne, mis à part le cercle familial le plus intime de notre coordinatrice et une gentille "pitchounette", amie de la Nauze, qui m'a fait part de son écœurement, j'ai bien noté qu'a contrario, on peut distinguer les signaux enthousiastes d'approbation de personnes qui, comme dans une corrida, applaudissent et attendent la mise à mort des malheureux taureaux.
Je vais, cependant, pour ne pas "couper les ponts" avec le lectorat, passer le pont sioraco-couxois et vous proposer un regard de Saint Georges. Il saisit un des plus beaux panoramas de notre bassin de vie. Si vous aimez la nature et cherchez la ligne d'horizon, n'hésitez pas à prendre votre bicyclette et à vous rendre à Saint Georges. Que vous arriviez du Coux, 5 284m de pente et 156m de dénivelé, moyenne inférieure à 3 % ou de Campagne, 3 362m de grimpette avec 147m de dénivellation, 4,64 %, il vous faudra grimper une belle côte. Elle est largement plus sévère côté Campagne.
Pour peu que vous bougiez un peu sur ce plateau où, sur 1 470 m, convergent Saint Chamassy, Le Coux, Audrix, Campagne et Saint Cyprien, vous pourrez admirer les panoramas qui s'ouvrent devant vous. Le plus ouvert fixe le sud, sur l'autre rive de la Dordogne. Il cherche les reliefs de la Bessède et de son appendice, le bois de Salles. En se tournant vers le nord, ce sont les collines de la Vézère vers Saint Cirq et les Eyzies qui se dessinent et interceptent le massif forestier de la Forêt barade.
Nous sommes au Col du plateau de Saint Georges, altitude 228 m, arêtier naturel du Périgord Noir.
Pierre Fabre
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La ligne d'horizon vue de Saint Georges. Image du site officiel de Coux et Bigaroque – Mouzens
Au fait, pourquoi désigne-t-on le Périgord Noir.
André Maurois qui a beaucoup aimé le Périgord, pas seulement Brantôme, qui n'est pas dans le Périgord Noir, qu'il définissait comme la plus ravissante et la plus féerique petite ville du Périgord, voulait, dit-on, dégager le Périgord Noir de ce stéréotype d'une population souvent misérable qui fomentait les jacqueries.
Le Périgord Noir tient son nom des nombreuses forêts de chênes Verts très foncés qui donnent cet aspect très sombre à cette partie de la Dordogne.
Historiquement, il n'y avait que deux Périgord, le blanc et le noir.
Le blanc, avec pour ville phare Périgueux, cité qui campe sur les vestiges gallo-romains de Vésuna. Dans ce Périgord-là, la terre est plus "blanche" mais surtout la pierre. Extraite de ses carrières, elle sert, ou a servi, pour de magnifiques édifices dont les hôtels particuliers pétrocoriens et le Château Barrière. Cette pierre nous laisse le toponyme de La Tour Blanche dans les confins du Périgord et de l'Angoumois.
Le noir où les paysans avaient du mal à supporter leur sort peu enviable. La plume fertile d'Eugène Le Roy, avec Jacquou le Croquant, personnage purement romanesque, immortalisa ces paysans tour à tour soumis et rebelles. Sarlat s'impose non seulement comme sa ville emblématique mais, aussi, comme le fleuron médiéval de cette terre où les deux cours d'eau définissent l'histoire, avec la Dordogne, et la préhistoire, avec la Vézère.
Le Périgord vert et le Périgord pourpre sont venus, ensuite, comme le complément d'objet direct pour s'appuyer sur les autres. D'aucuns auraient même voulu aller plus loin dans les nuances.
Cette appellation " Périgord vert " vient du fait que cette zone est jonchée de prairies, de forêts, de plaines, etc. C'est la végétation de ce territoire au nord du département de la Dordogne, qui est à l'origine de son appellation touristique.
Le Périgord pourpre, lui, doit son nom à la couleur que prennent les feuilles de vigne, à l'automne, sur l'important vignoble de Bergerac (13 AOC et 1 200 viticulteurs). Il est localisé au sud et au sud-ouest du département de la Dordogne et correspond à l'arrondissement de Bergerac ou au pays du Grand Bergeracois.
Photo d'une vue aérienne de la Forêt Barade, au niveau de Saint Geyrac, prise d’un ULM par Pierre Daoulas. On remarque les formes géométriques qui pointent les mutilations de cette forêt.
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