Un sapin de Noël particulier à Périgueux
Pour boucler cette période festive d'hiver, Catherine rappelle que notre première cité dordognaise, Périgueux, a accueilli des milliers d'Alsaciens, aux heures noires de la peste brune. Si ces hôtes sont repartis après la Libération, le lien humain que cette période difficile a établi grave pour des siècles l'esprit que la communauté humaine, depuis la nuit des temps, n'est, au fond, qu'un grand village.
Merci Catherine pour votre billet hivernal. |
Le sapin des Alsaciens à Périgueux (place Yves Guéna)
photo C Merlhiot
Au centre ville de Périgueux, trône un magnifique sapin. Il a une histoire singulière.
Rappel historique
Le 1er septembre 1939, les troupes allemandes envahissent la Pologne. Ce même jour, le gouvernement français décrète la mobilisation générale et l’état de siège. Les autorités militaires, appliquant un plan élaboré de longue date, ordonnent alors l’évacuation des populations domiciliées entre la frontière allemande et la ligne Maginot avec effet immédiat. Dès le lendemain, les Alsaciens de la zone évacuable doivent quitter leurs maisons et leurs biens. A pied, à cheval, à bicyclette, ils gagnent les centres de recueil, première étape de l’itinéraire vers les départements du Sud-Ouest désignés pour les recevoir. Strasbourg devient ville morte.
La Dordogne, qui compte à l’époque 380 000 habitants, s’apprête à accueillir 80 000 Alsaciens. Elle devient le département d’accueil de Strasbourg et de 19 villages du Grand Ried. Choc culturel et social, déracinement : l’Evacuation va bouleverser des vies et des familles entières. Très vite, les commerces et les restaurants alsaciens ont pignon sur rue à Périgueux. De nombreux bâtiments voisins du quartier Sainte-Ursule sont occupés par les services administratifs de la Ville de Strasbourg.
Demeure qui abrita la mairie de Strasbourg de 1939 à 1945
(centre ville, à côté du parking Montaigne)
photo C Merlhiot
La plaque commémorative
L’Armistice ayant été signé en juin 1940, l’Allemagne fait pression sur le gouvernement français et sur les Alsaciens pour que les évacués regagnent leur département. Après une année passée en Dordogne, ces derniers rentrent en Alsace, mais 20% d’entre eux choisissent de rester en Périgord. Des années après, les liens tissés pendant la guerre se renouent et plusieurs jumelages voient le jour.
(site histoire de la ville de Périgueux)
Catherine Merlhiot
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