Terre de l'homme

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Mois d'octobre 2024


L'Essor, aujourd'hui, a 80 ans

 

SARLAT

 

 

Vendredi 4 octobre, l'Essor sarladais, avec 3 jours d'avance, fêta son 80ème anniversaire.

 

 

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L'aréopage de l'Essor. De gauche à droite : Claire, Chloé, Michel, Josette, Jean-Michel, Sophie, Nicolas, Céline, Franck et Laetitia. 

 

Aujourd'hui, l'Essor sarladais compte quelque 80 automnes. C'est en effet le 7 octobre 1944, alors que le pays était pratiquement libéré, à l'exception du kyste charentais de l'Atlantique qui devra attendre l'ultime date du 17 avril 1945 pour connaître, dans l'effondrement urbain, la reddition des  forces occupantes, que parut le premier numéro de l'Essor Sarladais.

Cet hebdomadaire, dans son premier numéro, souligna son attachement aux Mouvements unis de la Résistance. L'Essor fut marqué par l'ère de la SFIO et du mitterrandisme avant de devenir plus ouvert et consensuel en acceptant des tribunes de toutes les sensibilités. Rappelons que la direction échut de 1947 à 1965, à Paul Armagnac qui fut relevé, de 1965 à 1981, par Marie-Louise Armagnac, deux figures qui ont marqué de leur sceau, leur engagement à l'UDSR, d'abord, puis, ensuite, à la FGDS. Michel et Josette Delpech ont pris le relais d'un organe familial. Jean-Michel et Chloé Delpech, depuis 2023, se sont saisis du flambeau en passeurs de mémoire et d'activité. 

 

 

Letitia

 

Laetitia à la réception de L'Essor

 

 

Sébastien Peytavue

 

Sébastien Peytavie, député, fut présent lors de cet anniversaire ; au centre et à l'arrière-plan, Jean-Michel Delpech.

 

 

Michel lauvie

 

Michel Lauvie, à droite sur l'image, un ancien de l'Écho Dordogne, quotidien qui marqua le Limousin et le Périgord de son incontournable tonalité frondeuse, ouvrière et paysanne, contribue, aujourd'hui, à la rédaction de l'Essor...

 

 

Patrick Paitiers

 

... tout comme Patrick Pautiers, à droite de l'image.

 

 

Remerciement Chloée

 

Les remerciements de Chloé allaient à tous les partenaires et correspondants de l'Essor.  

 

 

Texte et images © Pierre Fabre

 

 


07/10/2024
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Groléjac, un village chargé d'histoire, qui mérite une escale, voire un détour.

 

Groléjac, un village chargé d'histoire, qui mérite une escale, voire un détour.

 

 

Anne Bécheau, que l'on ne présente plus, historienne, guide, conteuse, conférencière, journaliste, exploratrice de terres de la Corne d'Afrique, a, pour le Périgord, une passion harmonieuse. Sur les deux rives de notre fleuve, elle nous fait partager son engouement pour nos villages et s'attarde sur les points d'historicité que nous ignorons mais qui interpellent.

 
Anne Bécheau
05 53 30 40 39
06 03 04 38 97
www.visites-guidees-dordogne-perigord.com
www.perigord-ecrivain-public.com
www.perigord-recherches-historiques.com

 

 

 

 

 

Photo © Pierre Fabre

 

 

Anne nous annonce la parution à venir, novembre 2024, d'un ouvrage consacré à l'histoire de Groléjac. Cette commune mal connue se révèle passionnante par son histoire ! Saviez-vous qu'au 18ème  siècle, on y fabriquait des canons pour la Marine royale et des cuves à canne à sucre pour les Antilles ? Les foires de Groléjac ont, de tous temps, été parmi les plus importantes. Le château est lui aussi très ancien... Bref, bien des choses à découvrir dans ce livre dont vous trouverez le bulletin de souscription en P.J.

 
Anne Bécheau
05 53 30 40 39
06 03 04 38 97
www.visites-guidees-dordogne-perigord.com
www.perigord-ecrivain-public.com
www.perigord-recherches-historiques.com

 

Anne précise qu'elle dédicacera son livre à l'occasion du marché de Noël de Groléjac, le 15 décembre.
 
Elle envoie toute son amitié au lectorat de "Terre de l'homme", lien qu'elle suit au quotidien, et elle vous dit à très bientôt.
 
P.F

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Groléjac 1

 

 

 

Groléjac n° 2

 

 


06/10/2024
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Souvenir d'enfance III par Jacques Lannaud

 

 

En publiant, aujourd'hui, ce souvenir d'enfance de Jacques Lannaud, "Terre de l'homme" a souhaité lui témoigner toute sa sympathie à l'occasion d'un nouveau deuil cruel qui le frappe.

Frédéric, son fils cadet,  vient d'être emporté par un cancer. Il y a un an, son fils aîné, Jean-Philippe, était également arraché à l'affection des siens.

Frédéric, né en 1968, était major de l'Armée de l'air. Son engagement l'avait conduit dans de nombreux pays de par le monde, sur des terrains d'opérations parfois très sensibles : Tchad, Mali, ... Il effectuait, ces dernières années, une mission à l'ambassade de France à Cotonou.

Toutes nos pensées vont à sa famille dans cette nouvelle épreuve. 

Frédéric sera inhumé au cimetière des Eyzies, lundi 7 octobre (messe à 11H en l'église de Tayac). 

 

Catherine Merlhiot

 

 

 

 

 

FRED

 

                                                                          Frédéric Lannaud 

 

 

Roses

 

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Souvenir d'enfance III 

 

Dans ces petites bourgades isolées où l’on ne voyait  que, rarement, passer d’automobiles, la guerre n’avait pas bouleversé fondamentalement la vie quotidienne des gens.

Certes, les hommes des générations concernées par la mobilisation générale de septembre 1939, s’en étaient allés rejoindre leurs unités respectives, vidant, ainsi, en partie les campagnes. Beaucoup furent faits prisonniers et envoyés dans des camps en Allemagne, d’autres réussirent à s’évader, se cacher, à passer les lignes. D’autres devenus clandestins s’engagèrent ou formèrent des groupes de maquisards dont les rangs grossirent, peu à peu, afin d’organiser la défense intérieure.

Là-dessus, vint se greffer le Service du travail obligatoire ou S.T.O. : des milliers de personnes furent réquisitionnées par le gouvernement de Vichy, contraintes de partir en Allemagne pour compenser le manque de main d’œuvre et d’actifs dans l’industrie de guerre allemande dont bon nombre de ses ouvriers avaient été envoyés sur le front de l’Est.

650 000 travailleurs français furent transférés en Allemagne dans les usines d’armement, pour la plupart d’entre eux. On comprend aisément que la conséquence aggravait le dépeuplement du territoire national, déjà en cours, du fait de la baisse démographique.

La France occupée vivait petitement et sous tutelle et le gouvernement de Vichy n’avait que le pouvoir que voulait bien lui concéder l’envahisseur.

Et, si l’époque était particulièrement dangereuse, notre campagne restait paisible ; quant à moi, « du haut de mes trois pommes », je vivais ma vie à la découverte de la nature, des saisons, des hommes et des femmes qui travaillaient la terre.

Dans un ciel serein, brusquement, dans le cours du mois de juin 42, « le ciel me tomba sur la tête, à l’improviste. « J’en ai assez de me demander où tu es passé, on te cherche partout, tu vas à droite, à gauche, chez un tel ou un tel, bon ! Tu vas venir avec moi en classe, tu seras préparé pour la prochaine rentrée en septembre. »

La fin de mes vagabondages, de mes petits travaux auprès de mes copains paysans, de mes randonnées dans les petits chemins forestiers à observer les oiseaux, la végétation, à respirer les parfums de la nature, à regarder passer dans le ciel les oiseaux migrateurs… Je savais que j’allais être enfermé entre quatre murs dans une salle de classe qui me rebutait, avec des élèves que je ne connaissais pas tous car certains venaient de loin avec leur musette et leur gamelle qu’ils faisaient chauffer sur le poêle.

Une école implantée au-dessus de chez nous, une bâtisse solide en pierres, imposante avec ses hautes fenêtres laissant entrer la lumière mais suffisamment hautes pour que l’on ne passe pas son temps à regarder ce qui se passe à l’extérieur. Une vaste salle occupée par des pupitres et des bancs pour s’asseoir, des encriers noircis et tachés tout autour, une odeur d’encre flottait dans l’espace ; l’après-midi, des odeurs mélangées, restes de vapeurs des repas dans les gamelles des élèves qui ne repartaient que le soir après la classe, courant à toute vitesse pour rejoindre leur ferme et, en hiver, dans le froid et les intempéries, sous la pluie, le sac en bandoulière ou dans le dos.

L’école voulue par la IIIe République s’était répandue partout, conformément à la politique menée, dans toutes les petites bourgades, toutes un peu semblables, devenues le temple de la connaissance, de la lutte contre l’ignorance sous la tutelle de maîtres et maîtresses formés dans les Ecoles Normales d’Instituteurs ou d’Institutrices, dans le même moule situé au chef-lieu du département. Une école qui avait pour ambition d’apprendre à tous, la langue écrite et orale, le calcul mental, les opérations, les fractions, les problèmes d’arithmétique, les récitations, les dictées et l’apprentissage de la lecture, la façon de s’exprimer en respectant les nuances du texte… Qu’on le veuille ou non, c’est une réussite considérable de la IIIe République qui lui a permis de s’implanter dans le pays, de former des citoyens capables de se former à de multiples carrières, de faire rayonner la culture française, encore, très demandée aujourd’hui.

Obligé de suivre, je me retrouvai étranger dans cet univers. La grande classe avec son poêle au milieu et cette trentaine d’élèves en blouse grise penchés sur leur pupitre, se taisant, en train d’écrire ou se levant à tour de rôle pour réciter la leçon, la récitation, décliner les tables de multiplication, passer au tableau pour faire un dessin de géométrie, une division, un calcul, une fraction etc… Tout cela était tout nouveau et parmi ces garçons et filles qui avaient derrière eux, plusieurs mois de classe , cours inférieurs, moyens et supérieurs et ceux qui préparaient le Certificat d’Etudes Primaires, j’étais le plus ignorant et analphabète.

Si les récréations se passaient bien, participant aux jeux et pouvant, enfin, prendre l’air et me dépenser, le retour en classe ne me réjouissait guère, somnolant ou tentant d’apprendre à écrire les lettres de l’alphabet.

J’étais d’autant plus triste que mon ami et paysan Mr L. devait en cette fin de printemps, faucher son grand pré et j’avais grande envie d’aller le voir.

Alors, ce jour-là, le temps était magnifique, il faisait bon, je ne pus résister à l’envie de le rejoindre et je quittai en catimini l’école. Je l’aperçus, les manches de chemise retroussées et le col bien ouvert, transpirant, s’appliquant à faire cet ample geste circulaire de droite à gauche avec sa grande faux, tranchant avec la régularité d’un métronome, les grandes herbes qui se couchaient au fur et à mesure, formant des andains réguliers dégageant une odeur délicieuse d’herbe qui séchait sous le soleil de cette fin juin. Quand il me vit, il avait deviné que j’avais quitté l’école et il me dit : « Ne t’en fais pas, moi aussi, j’ai fait l’école buissonnière et ta mère, j’irai la voir pour lui dire que c’est de ma faute et tout ira bien. Tout à l’heure, tu vas m’aider à faire des petits tas qui sècheront pour faire des meules et dans les jours suivants, on pourra, peut-être, les charger sur la charrette et les emporter dans la grange. »

Tout un programme qui me convenait à souhait mais je savais que ma mère n’en resterait pas là avec cette petite escapade.

 

Jacques Lannaud

 


05/10/2024
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Exposition photographique de Bruno Marty à Monpazier

 

 

MONPAZIER

 

 

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Bruno Marty expose pendant le mois d’octobre à la médiathèque de Monpazier.

 

“Arbres tourmentés et Bois flottés sur un atoll des Tuamotu” sont les thèmes de son exposition.

 

Horaires d’ouverture de la médiathèque :

- Fermeture le lundi

- Du mardi au jeudi de 9H30 à 12H30 et de 15H00 à 18H00

- Vendredi de 9H30 à 12H30

- Samedi 9H30 à 12H30 et de 15H00 à 18H00

 

Ci-dessous, voici quelques images en grand format de l'exposition présentées sur les cimaises de la médiathèque

 

 

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04/10/2024
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Michel Carcenac signait l'authenticité de Belvès et de son bassin de vie

 

BELVÈS

 

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carcenac 1

 

Il paraît indécent de présenter Michel Carcenac. Hier, 2 octobre,  paisiblement, il s'est éteint à son domicile au n° 15 de la rue Paul Crampel à Belvès.

 

Un homme d'exception qui a parcouru les sentes frondeuses

 

 

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Cette année, l'image émouvante de Michel Carcenac, pour la première fois, obligé d'être assis, pour  le devoir de mémoire du 18 juin.

 

 

Carcenac 3

 

Michel Carcenac félicité par Guy Marty, son cadet,  de 7 ans plus jeune.  Si Michel Carcenac, adolescent, en lacérant au lycée pétrocorien l'image du maréchal félon, prit, spontanément, le chemin de la Résistance, son  admirateur trop jeune pour le suivre, connut l'intensité de cette période indécise dans une famille où, tout naturellement, tous ont suivi le chemin de l'honneur.

 

 

Michel Carcenac comptait de nombreux amis de cette période où beaucoup ont pris part à cette fronde. Il se plaisait à affirmer cette amitié scellée dans ces moments difficiles. Hubert Magimel qui fut son ami, mais aussi le héros de son roman "Braconniers d'Eau Douce", était  un de ces personnages qu'il identifia dans son œuvre romanesque.

 

Michel Carcenac, l'adolescent rebelle qui secoua les clichés des "champs interdits", a donc pris les chemins de la Résistance. Il devint médecin et s'immisça, aussi, après la Libération, aux Ailes Belvésoises, dans les voies aériennes. Après son cousin Jacques, il a siégé au conseil municipal avec plusieurs de ses amis. Il créa les 100 km de Belvès et s'intéressa au patrimoine dans ses moindres détails. Il aimait et suivait la vie locale. Il apportait à Belvès, localité forte de résonance par la créativité et l'opiniâtreté de ses contemporains, une précieuse touche d'observation.

Michel Carcenac, ancien de l'E.P.S, ancêtre du collège lycée de Belvès, a "labouré" pour que sa cité natale ait un établissement scolaire secondaire digne de son siècle... et ce ne fut pas une cause facile.

Michel était un passionné toujours en éveil. Il n'aimait pas Belvès, on peut dire qu'il en était l'âme.

Michel, romancier, laisse une œuvre qui va du roman au profond regard d'une société en mouvement.

  

 

Carcenac à Fauvel

 

Michel Carcenac fut le pilier fondateur des 100 Km de Belvès. En 2019, au lieu-dit monplaisanais de  Fauvel, entre Fongauffier et Siorac, il adressa un tonique salut aux Nauzérois admiratifs.

 

 

Mich Carcenac

 

Le 12-8-2012, il mesurait exactement quel est le précieux bien qu'est la vue. Elle commençait à lui échapper.

 

 

Lichel Carcenac au travail

 

Michel n'était plus un jeune médecin quand l'ère de l'informatique secoua sa porte. Bon nombre de ses condisciples n'ont pas osé la laisser entrer. Tout de suite, il bascula du stylographe au clavier numérique. Cette image du 3-3-2013 nous le présente au travail, saisissant des points de la vie locale.

 

 

 

Cette image, le pont des abbesses de Fongauffier, Michel Carcenac l'avait confiée à "Terres de Nauze", le 3 mars 2006. Personne, aujourd'hui, ne peut dire qui étaient ces enfants de la Nauze échappés depuis longtemps, de leur village. L'image provenait des archives personnelles d'Antoine, son père. Michel aimait l'océan, notre Dordogne mais, aussi, avait un penchant affectif pour la Nauze, ce qu'il affirma avec ce legs photographique.

 

Demain 4 octobre, sur le parvis de l'église de Belvès, des centaines d'amis iront rendre hommage au plus populaire des Belvésois de son siècle. Nul ne doute que ce moment de partage émotionnel ne sera aussi fort, ce vendredi à 15 h, que celui qui, en 1952, a réuni, dans le recueillement, dans la cité belvésoise au pied du catafalque de Léopold Murat, le médecin des pauvres, son impressionnant cortège funèbre.

 

Demain, la levée de corps, à 14h40, au 15 de la rue Paul Crampel de Belvès, précèdera la cérémonie cultuelle.

 

Texte et photos d'archives Pierre Fabre

 


03/10/2024
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