Mois de décembre 2023
Avant Noël, "Les trois messes basses" des "Lettres de mon moulin", de Daudet, ont beaucoup amusé les dictophiles.
PAYS de BELVÈS
&
SIORAC-en-PÉRIGORD
Claude fut l'unique dictophile masculin.
Photo © Nathalie, EHPAD de Belvès
Lundi 11 décembre, une huitaine de dictophiles, réunis dans un atelier ludique à l'EHPAD de Belvès par Nathalie, leur dynamique animatrice, ont pris le stylographe, après avoir entendu l'histoire du malheureux révérend dom Balaguère qui, assisté du diable, le fourbe faux Garrigou, qu'il prit pour son humble sacristain, s'achemina, la Nuit de La Nativité, en enfer, pour payer son tentant péché de gourmandise. Claude fut le seul dictophile masculin. Pour certains, ce fut une occasion de renouer avec l'écriture. Notons que Marguerite, la centenaire de l'EHPAD, tint à participer. C'est bien logiquement Andrée, institutrice honoraire d'exception, qui concrétisa l'excellence avec une copie parfaite.
À gauche de l'image, Marguerite, la doyenne de la dictée, prit place en face d'Andrée. C'est avec une certaine émotion qu'elles se replongèrent dans le délice des Lettres de mon moulin. Pour beaucoup de résidents, l'écriture, depuis longtemps, est reléguée au niveau de souvenirs d'antan.
Photo © Nathalie, EHPAD de Belvès
Le surlendemain, cette même dictée fut proposée aux adeptes des après-midi récréatifs, à la salle des fêtes de Siorac. Là, Jasmine et Sandrine, les maires-adjointes du lieu, étaient les promotrices de ce bon moment ludique, moment partagé par une quinzaine de participants. On s'est follement amusé. Les dictophiles, suspectant quelques subtils pièges lexicographiques, se sont demandé s'ils avaient parfaitement suivi et compris. Il y eut beaucoup de copies où l'on ne discerna pas la moindre faute... même si certains s'interrogeaient sur ce que pouvait bien être le surplis de dom Balaguère.
Tout le monde écoute. Il est possible que la prose de Daudet ait bien vieilli mais ne sommes-nous pas tous capables d'être pris en flagrant délit du péché de gourmandise.
Photo © Animatrices du conseil municipal sioracois
Les dictophiles qui ont tous aimé l'auteur qui les passionna avec "Le peit Chose", avaient une attention soutenue de collégiens pour le texte des "Trois messes basses".
Photo © Animatrices du conseil municipal sioracois
Tous ont demandé que ce genre de remue-méninges revienne, de temps à autre, lors de prochains après-midi récréatifs.
Contribution partagée Nathalie, E.H.P.A.D. de Belvès, Jasmine et Sandrine, échevines sioracoises.
Avec J-Claude Dugros, revenons sur les sources du Raunel.
Le pont de Saint Pardoux. Le Raunel compte une petite dizaine d'ouvrages d'art, ponts, ponteaux ou aqueducs, le chevauchant. La voie communale en pente relativement escarpée conduit au Bournat.
Ici, la route du Raunel, fraîchement désignée ainsi, encore castinée lors de la saisie photographique, en aval du ponteau de Saint Pardoux. Elle suit le cours du Raunel, de Saint Pardoux jusqu'à la jonction avec la R.D. n° 54, route reliant Belvès à Cadouin par l'aérodrome..
Comme beaucoup d'autres ruisseaux ou rivières, le Raunel compte plusieurs sources.
Les géographes, pour les cours d'eau, ont retenu trois critères majeurs. Il faut, au minimum, qu'ils aient :
- Une, voire plusieurs, source(s).
- Un écoulement qui peut être intermittent.
- Un canal d'écoulement, un lit, qui rejoint un autre cours d'eau ou la mer. Il est vivement souhaité qu'il soit bordé de ripisylve
Monplaisant, goulet séparant les bas de Fleurat du Coustal et La Rouquette. Le Raunel se glisse sous la R.D. n° 52, dite route d'Urval. Là, le cours d'eau a réuni l'écoulement des trois talwegs collinaires Vielvic, Bournat et Chaussi.
Pour le Raunel, on peut s'interroger sur la plus haute source. Celle-ci, eu égard à l'observation de la carte hydrographique et géologique, situerait la plus haute source à quelque 100 mètres du village de Vielvic mais celle-ci n'apparaît pas sur le terrain. La source de Bournat qui, elle, est permanente, ouvre un lit d'environ 250 mètres plus court. Sur son exutoire, on connaît des intermittences. Pour terminer l'écoulement venant de Chaussi, lui aussi comporte de très sévères et longs tarissements. La longueur de son lit, il s'apparente à un fossé, est sensiblement égale à l'étirement du Bournat.
Quand il y a un faisceau de plusieurs sources, en général, on retient soit le lit le plus long soit le conduit au débit le plus important, pour nommer un cours d'eau, exemple La Dordogne a écarté la succession Ramade / Chavanon qui trace un étirement plus long de 15 km.
Sans ouvrir une stupide querelle de chapelles, on doit ou on devrait pouvoir dire que le Raunel prend naissance au Bournat.
Notre ami, Jean-Claude Dugros, qui est un contributaire du billet sur Raunel et le Raunel, apporte quelques précisions.
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Il relève une faute pour Lastrounières alors que sur la carte, il y a Lastournières. La correction est faite.
Le mot occitan pour "tournière" (on dit aussi en français "chaintre") est : tauvera (prononcé /taoubèro/) : c'est l'espace en haut et en bas du champ où on faisait tourner les bêtes et la charrue pour reprendre un nouveau sillon ou un nouveau rang de vigne, par exemple. C'est devenu un symbole : la tauvera, c'est l'espace fragile, limite où on peut trouver un peu de liberté. Le grand auteur rouergat Jean Boudou a écrit un très beau poème : "Es sus la tauvera qu'es la libertat" ("C'est sur la tournière qu'est la liberté").
Pour Le Bournat, l'étymologie est effectivement le prélatin -born- qui signifie "source , trou, cavité". Qui est devenu "ruche, arbre creux" quand on a canalisé la source qui jaillissait d'un trou, dans le rocher par exemple, avec un tronc d'arbre évidé, puis ultérieurement ce demi-tronc d'arbre évidé mis debout et refermé, est devenu une ruche, puis le mot par dérivation a désigné aussi un essaim… Tout ça à partir d'un trou dans un rocher !
Tu dis "toponyme surtout porté dans l'Allier et le Puy-de-Dôme". Attention : ce n'est pas le toponyme qui est porté, c'est le patronyme (nom de personne). Le toponyme, avec d'innombrables variantes (à commencer par Born (patrie de Bertran de Born, du côté d'Hautefort), Bort-les-Orgues, en Corrèze, Bournazel, Bournazeau, Bournazet, Bournazeux…) est pan-occitan. Il est présent partout en Occitanie.
Une petite précision : l'article "La" désigne souvent un collectif, notamment pour les toponymes finissant en -ie : La Renardie est le domaine du nom de personne Renard, La Justonnie, les terres, les biens du nom de personne Juston, la Robertie < Robert, La Merlerie < Merlier < Merle (surnom), La Marqueyssie < Marquis ou Marquet, etc.
Le verbe occitan est : raunhar (prononcé /raougna/) et non rauhnar.
Mais tout cela n'enlève rien à la qualité de ce bel article.
P.S. : L'étymologie du Rhône n'est pas encore bien sûre. Son nom est Rhodanus (1er siècle avant notre ère), Rodonus en 915, Rodeno en 941. L'hypothèse de Pline l'Ancien qui fait venir le nom des Rhodiens, Grecs venus de l'île de Rhodes (Rhodos) qui auraient fondé une colonie du nom de Rhoda, à l'origine de Rhodanus, nom latin du fleuve, ne semble pas fondée.
Deux hypothèses étymologiques sont aujurd'hui proposées :
– l'hydronyme indo-européen *danu, « fleuve » (qui peut être aussi l'étymon de Danube), associé au préfixe gaulois ro-, « très », « trop », lié à la puissance du fleuve. Rodan(i) aurait donc signifié « le puissant fleuve ».
– l'indo-européen *ri(nāmi), rei- « couler, courir », à l'origine du gaulois renos, « rivière, fleuve ».
– l'indo-européen *red-, *rōd-, « gratter, ronger ». Un petit affluent de la Loire, le Rhodon, partage la même étymologie que le Rhône. Il a donné son nom à la ville de Roanne.
Jean-Claude Dugros
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La rubrique commentaires a fait réagir le lectorat. Elle est là pour cela. Marie-Claude est surprise, probablement déçue, de ne pas retrouver son compte. Bien entendu, ce modeste billet n'est pas un recensement des riverains du Raunel. Comme il est expliqué dans le préambule, c'est une modeste introspection de divers souvenirs de personnes qui ont vécu dans ce mitage monplaisano-sioracois ou qui l'ont aimé. Disons, c'est un humble passage mémoriel. Ce retour en arrière est certainement largement imparfait... et, inévitablement, lacunaire.
Marie-Claude, observatrice de notre bassin de vie, adroitement, dans cet automne pluvieux, s'interroge sur les furies du Raunel. Isolera–t-il la Tute-Haute, comme il y a quelques années, en mai. Là, seul, le ciel pourra lui répondre.
Quand, sur la rive gauche de la Nauze, à Raunel, nous nous sommes concentrés sur des figures marquantes qui ont illustré ce passé, il n'y avait aucune intention d'écarter qui que ce soit mais cette fragile rétrospective se prête merveilleusement aux remarques interrogatives. La coordinatrice de ce blog souhaite que les sapes " ravageuses " soient informatiquement modérées. C'est pour cela que le listage des commentaires comporte un infime écart numérique.
Un dernier point, à aucun moment, ne sont abordés les profils des nouveaux résidents de ce mitage de Raunel, tant dans l'espace sioracois que monplaisanais, ils sont pourtant ô combien sympathiques. Ce dossier n'avait pour but qu'un passage mémoriel. Il ne s'agissait pas, non plus, de suivre au fil de l'eau, le Raunel du Bournat à sa confluence. Laissons à nos amis Jean Bernard, Jean-Claude, Ginette et Gérard, le soin de remonter le Raunel pour trouver de qualitatives plumes citoyennes pour faire vivre ce corridor.
Qui, sans la complicité des descendants de Louis Bergue, aurait su dire que, sur les bords du Raunel, il y a un siècle, le meunier venu d'Écoute-s'Il-Pleut créa une saboterie.
Photo © Terre de l'homme
L'automne en Périgord : l'échappée sacrée
SAGELAT
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Olivier Merlhiot, maire de Sagelat, présente Bruno Marty, photographe et conférencier de cette projection.
Photo © Terre de l'homme
Dimanche 10 décembre, l'équipe municipale ouvrit la salle des fêtes pour une séance de projection d'images du photographe-conférencier Bruno Marty. Celle-ci évolua dans un espace de 40 km autour du Val de Nauze et fila de la Forêt Barade à Aigueparse, de l'émergence couzoise de Saint Front aux lisières du Quercy. Là, les vieilles pierres de ces édifices cultuels, parfois proches du millénaire, résonnaient grâce à l'accompagnement musical de ce florilège de sanctuaires érigés par des bâtisseurs qui ont su trouver l'équilibre harmonieux entre les sites et la nature qui, elle, signe leur présence, depuis des siècles. L'échappée sacrée trouva, donc, son itinérance dans la campagne automnale où l'on est conquis tant par la quiétude de ces espaces que par le panachage des couleurs.
L'auditoire fut charmé et conquis. Dans la foulée de la projection, des contacts se nouaient entre l'auteur de cette projection et des personnes de la vie citoyenne et associative d'autres villages du Périgord noir, pour ouvrir les perspectives d'animations ultérieures.
Après la projection et le jeu questions-réponses, succéda le moment des contacts citoyens.
Photo © Terre de l'homme
Bruno Marty prêt pour la projection.
Photo © Terre de l'homme
Le Raunel, ce petit drain de la Bessède, marqueur d'un mitage
Avertissement. Ne cherchez pas à rattacher ce petit regard sur Raunel et le Raunel à un quelconque rédacteur. Cela serait une erreur car cette introspection est l'assemblage de divers souvenirs de personnes qui ont vécu dans ce micro-bassin de vie ou qui l'ont aimé. Citons, néanmoins, parmi les apports, Jeanne Vielescot-Leygues, Jean-Paul Chaumel, et, aussi les restitutions orales de souvenirs de Berthe Teyssandier, de Paulette Magimel, de Jeanine Magimel-Weill, de J-Jacques, son fils et de Josiane, sa belle-fille, et de son frère Jean-Paul Malassagne. Notons l'excellente page de La Montagne, précieusement assemblée et scannée par Jean Duc qui nous quitta le 3 mars 2018, conservée par Irène, son épouse. N'oublions pas, non plus, le rappel de traçabilité historique du majoral J-Claude Dugros profondément attaché à l'occitan, à ses legs et à la petite histoire de nos contrées. Pensons, enfin, aux clins d'œil photographiques de Jean Bonnefon, Serge Righi, Bruno Marty, sans oublier, bien sûr, les audacieux témoignages de Frédéric Lherpinière. Cela constitue un tout.
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Monplaisant. Après le passage du pont de Bosredon le doux bruissement de l'ultime petite cascade naturelle du Raunel, image © TDN du 13-8-2015, concourt à l'apaisement d'un couloir sylvestre.
Clarianne Witzes, photo ©, T.D.N. |
S'il est une personnalité à ne pas oublier, c'est bien Clarianne Witzes, la charmante coordinatrice qui manage depuis plus de 12 ans, la filature fongauffiéraine du Moulin du Cros. Ce centre d'interprétation de la laine est désigné, pour le localiser, la Filature de Belvès. Clarianne a proposé Route des Moulins pour nommer la R.D. 710 qui, dans son parcours multi-segmentaire, épouse le sillon de la Nauze. Sa proposition "sacrifia" la Route de la Filature, l'odonyme pressenti, pour que l'ensemble des moulins nauzérois trouvent leur marque dans l'identification de cette voie. Ce fut un bel acte de générosité venant de la part de l'âme vivante -et passeuse de la transmission artisanale- de cette industrie lainière. |
Raunel un toponyme et hydronyme assembleur
Le Raunel s'étire sur 6,8 km, de sa source vielvicoise et de celle saint parducienne du Bournat, pour rejoindre la Nauze à La Tute. Il caresse les pieds de Saint Pardoux et de Monplaisant. Il fut une rivière meunière avec Le Moulinal et Bosredon.
Partons des sources du Raunel.
Ru, ruisseau ou rivière, peu importe. Le cours d'eau du Raunel sourd de la Bessède et, comme beaucoup de ruisseaux, il compte plusieurs sources. On peut dire qu'il est bicéphale. En regardant la carte, on devinerait deux jaillissements du socle vielvicois*. Ceux-ci, en dehors de crues spectaculaires décennales ou séculaires, ne sont pas clairement localisés. On peut dire qu'ils sont phréatiques. Beaucoup plus évident, l'écoulement du Bournat**, à 800 mètres de là, surgit dans la végétation sylvestre.
*Vielvic, ancienne commune qui disparut très peu de temps après la grande Révolution, désigne un vieux village. C'est le contraire de Neuvic qui est le nouveau village. Vielvic (en occitan vièlh vic, prononcé /bièlbi//) : la forme la plus ancienne date de 1199 : Veuvic (lettre d’Aliénor d’Aquitaine, archives de Cadouin, site guyenne.fr). Toponyme composé de vic issu du latin vicus et de l’adjectif occitan vièlh (vieux, ancien). Vic s’est maintenu en ancien occitan jusqu’au Haut Moyen Âge pour désigner un gros village : « dans la civilisation latine de la colonisation, le vicus a désigné le village gaulois, distingué du municipium, village de citoyens romains, et de la colonia, village de colons. » (Astor).
** Bournat. Toponyme surtout porté dans l'Allier et le Puy-de-Dôme, c'est un dérivé de "borna", nom occitan d'origine celtique, voire pré-celtique, qui désigne une source, un ruisseau, mais qui peut aussi avoir le sens de cavité. Plusieurs hameaux d'Auvergne portent ce nom, nous l'appellerons le « bournat ».
https://www.geneanet.org/genealogie/bournat/BOURNAT
Le bournat, c'est aussi une ruche, pas une ruche classique mais un abri où les abeilles vivront à leur rythme, sans rien vous demander .
Nadine enjambe la cavité d'où sourd le Raunel.
Lointaine héritière mythologique de Damona et Acionna, les déesses gauloises des eaux, l'image serait follement sympathique…
https://institut-iliade.com/les-deesses-gauloises-des-eaux-damona-et-acionna/
Le culte des eaux en Gaule était vivace, ainsi qu'en atteste la toponymie de nombreux lieux, rivières ou villes thermales. Ces deux déesses, aux noms méconnus, laissent des traces toujours présentes. Le Raunel nous vient de loin, de très loin, dans l'histoire. Laissons aux érudits de l'onomastique avancer leurs thèses. Nadine, "nymphe du Bournat", n'a ni l'intention, ni la prétention de soutenir une thèse à graver dans la marche.
Photo © T.D.N / Terre de l'homme
Non, Nadine n'est pas Manon des Sources, encore moins une "druidesse gauloise". Nadine Veyrières, plus "bournatoise" qu'elle, on ne trouve pas, est dans la passation mémorielle de Roger Veyrière, son père. Gardienne du Bournat, elle est une "protectrice" des sources du Raunel. Nadine, attachée aux racines de son terroir, est employée au Bercail, structure d'accueil sainte-foyenne. Elle affirme son attachement saint parducien, en poursuivant, dans les pas de son géniteur, l'entretien du cimetière de cette modeste commune rurale bessédoise.
Un peu d'onomastique.
Les lieux. Partons de Raunel. Rien n'est certain pour Raunel, aujourd'hui devenu prénom plus que rarissime. Le toponyme est beaucoup plus ancien que l'hydronyme. Pour Fauvel, manifestement, c'est le patronyme qui est devenu toponyme. C'était le moulin de Fauvel. Fonmorte, lieudit, laisse supposer qu'il s'agit d'une fontaine qui s'est perdue et dont les anciens ne savent pas situer, avec précision, le lieu. Le hameau de la Renardie, a priori, lui, n'a rien à voir avec le renard qui n'a pas de lieudit particulier. La Renardie était plus logiquement le domaine d'un sieur Renard. À portée de voix de ce hameau, Aux Champs de Renardie était la demeure pluriséculaire des Duchampt. Deux hypothèses pour Lastounières. Le toponyme peut dériver des bouts des parcelles qui, localement, étaient désignées les "talberres", qui étaient les champs de manœuvres des laboureurs. Pour le lexicologue Jean Rigouste, plus probablement, ce toponyme viendrait de "tourniers", les artisans qui travaillaient avec un tour. Pech Bracou, assemblage du pech, colline et de Bracou qui a toutes les probabilités d'être un personnage hôte des lieux. La Tute, terme typiquement occitan, on ne trouve pas de tute en pays d'oil, il s'agit d'un terrier ou abri de sangliers... voire d'ours. La tute pourrait, peut-être, désigner le creuset et venir de l'allemand Tüte (« sac »), mais cela paraît bien peu probable. Le belvédère de Maison-Haute n'a nullement besoin d'explication pour se justifier.
Les familles.
Les Chaumel, nom de famille qui dérive de chaume, issu du latin calamus, signifie tige de blé, désigne un champ moissonné, ou surnom du propriétaire, ou nom de lieu-dit.
Les Andrieux, variante du prénom André dont l'origine est grecque. Ce prénom provient de Andreia, la force, le courage ; mais il renvoie au concept contenu dans le mot Andreas qui se traduit par homme au sens de viril, courageux, avec toutes les connotations de puissance créatrice que cela suppose .
Duchampt est un nom de famille, forme altérée de duchamp, désigne l'homme du champ, c'est-à-dire l'homme de la campagne venu au bourg, ou habitant la partie rurale.
Lagrèze, nom de famille rare, représente un nom topographique issu de l'ancien occitan grezo, désignant un endroit pierreux, nom caractéristique du domaine, aussi nom de hameaux en Lozère, Lot, etc.
Attention, presque tous les patronymes commençant par "la" viennent de l'article la qui précède le patronyme. Laborie a dû être une femme ou fille Borie tout comme Labrousse rassemble la et Brousse, etc.
Les Sarrut viennent du languedoc, variante de sarrus, nom de localité d'origine du Cantal, Aveyron.
Les Vilatte, forme altérée et un diminutif de villa, désignent le petit domaine, c'est aussi un nom de lieu en Haute-Garonne et nom de hameau en Allier, Creuse, Nièvre, Puy-de-Dôme .
Les Boussat, nom de famille qui représente un nom ethnique désignant l'originaire de Boussac, localité d'origine en Creuse, Aveyron, Lot.
Fauvel, nom de famille, en Normandie, Picardie, Midi, dérive de fauve, issu du germanique falwa, jaune foncé, sobriquet d'après la couleur de la chevelure.
Les Fargues, nom de famille fréquent dans le sud-ouest, forme méridionale de forge, a désigné le forgeron, aussi nom de nombreux lieux-dits et de hameaux.
Image touchante publiée dans "Terres de Nauze". Jeannot et Rose jouissant de l'intimité de leur "cantou". Rose était la nièce de Marceline-Fargues-Delcamp. Photo © Jean Bonnefon
Le cantou est une cheminée plus ou moins monumentale utilisée dans le sud-ouest de la France. Du Moyen Âge au xxe siècle, cette cheminée constitue l’élément central de la maison paysanne et le centre de la vie de la famille. En occitan, les termes cantóu ou contóu désignent un coin, un recoin, un morceau, un lopin et par extension, « le coin du feu » (contóu del fioc) mais aussi le « cœur de la famille » et le « chez-soi ». Dans la maison paysanne, le cantou est l’unique élément de chauffage et le principal élément d’éclairage. Il sert aussi à la préparation des repas, au fumage des aliments et même à la lessive. Ce coin du feu peut parfois avoir la taille d’une véritable petite pièce.
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La Famille Fiol passeuse de mémoire de Marceline Fargues-Delcamp. Jean, le chaleureux et fier Catalan de Raunel, donne le la avec son bâton de cueilleur de cèpes ; Rose, son épouse, est à sa gauche. Photo d'archives de la famille, photo © régénérée par Bruno Marty.
Les Delcamp, nom de famille, représente la variante méridionale de duchamp, désignant l'homme de la campagne .
Les Teyssandier désignaient les tisserands : nom de métier devenu patronyme.
Les Vergnolle portent un nom occitan qui désigne une plantation d'aulnes : nom de lieu-dit ou de domaine ayant engendré un patronyme.
Bergue, nom de famille issu du gaulois barica, désigne l'homme qui habite sur la berge.
Magimel est un nom de famille du sud-ouest. Ce nom topographique, c'est-à-dire le mas de gimel, nom de domaine, est devenu patronyme.
Malassagne, nom du Midi, représente aussi un nom topographique, mauvais, sagne, désignant une terre humide. Ce nom de lieu-dit ou de domaine est devenu patronyme .
Roque est une forme méridionale de roche, du latin rocca qui désignait un endroit rocheux, le château fort situé sur la roche, nom de domaine ou de hameau devenu patronyme.
Joffre nom de famille très répandu, représente la forme limousine de Geoffroy, transplantée en Catalogne au xe siècle, nom de personne d'origine germanique, composé de gaut, nom de divinité et frid qui signifie paix.
Si l'on réunit Roque et Joffre, on obtient le patronyme de sympathiques résidents de Lastounières et aussi celui d'un général qui fit parler de lui lors de la Guerre du Golfe.
https://www.filae.com/nom-de-famille/Joffre.html
L'écrevisse de torrent. Image Wikidia
Jadis, il était un havre reproducteur d'écrevisses autochtones. Hélas, victimes des tarissements, elles ont disparu. Certains pêcheurs, en marge des règles, ont saisi de belles truites Fario, surprises dans la nasse du tunnel. Aujourd'hui, le Raunel, exutoire de la Bessède, est devenu un talweg bordant des prairies coiffées de bosquets.
Un superbe chemin rural empierré de 1 000 m relie les 1 250 mètres de la Rouquette à Bosredon. Ce décor se prêterait merveilleusement à une scène cinématographique.
Le Raunel s'inscrit en marqueur de son couloir ; le pont de Raunel, lui, s'affirme en centre de gravité de ce mitage.
Le lavoir au niveau du pont de Bosredon n'est plus guère utilisé de nos jours.
Photo © Bruno Marty
Le pont de Bosredon a été construit vers la fin de l'avant-dernier siècle. Pour sa préservation, il a été crépi. Il a, hélas, perdu son cachet vieille pierre.
Photo © Bruno Marty
Sous Monplaisant le pont de Bosredon, image © TDN, du 13-8-2015, réunit Fonmorte à La Renardie.
Citons quelques authentiques familles. Au siècle dernier, elles ont marqué la vie de ce hameau. Au premier chef, les Boussat ont eu la légitime fierté de voir le populaire Amédée, ceindre l'écharpe tricolore aux glands d'or. Il demeura maire de Siorac, pendant 5 mandatures de 1947 à 1977. Aviateur pendant la dernière guerre, il succéda aux tout premiers pionniers de l'aéroclub belvésois. Il manipulait l'humour avec une aisance hors du commun. Il ne laissait personne indifférent.
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Amédée Boussat, lors de sa période de conscription. Il fut un des personnages fondateurs de l'Entente paysanne des années 30. Cet élu débonnaire et consensuel se situait dans la mouvance radicale d'antan, mouvance qui se voulait républicaine mais ne rejetait pas, loin s'en faut, les antériorités bonapartistes qui, depuis la grande Révolution, ont cheminé jusqu'à nombre de nos concitoyens. |
Dans la partie monplaisanaise, on se souvient des Gouzot. Ils habitaient au bord de la route quand elle était bien plus calme qu'aujourd'hui. Une attachante Hélène Teyssandier, mère d'André et de Berthe, les remplaça.
Extraordinaire Berthe, dite Berthoue. Elle n'hésita pas, en été 2008, à 88 ans, à sauter en parachute dans le ciel corrézien. Elle défia ses amis qui l'avaient taxée de folle. Après une belle chute libre, à 1 500 mètres du sol, commencèrent 6 minutes exotiques de vol au-dessus des collines scrutant le bas Limousin, le haut Quercy et le nord du Périgord Noir.
Berthe décéda le 4 juin 2009.
Pour Berthoue, cet intense moment de rencontre avec le ciel, avec le ciel et non le Ciel, fut, probablement, le jour le plus intense de sa vie.
Magazine du dimanche La montagne du 5 octobre 2008. Photo © Frédéric Lherpinière
Berthe Teyssandier est décédée le 4 juin 2009, à 88 ans, à Périgueux.
Plus en retrait, Marceline -dite Marcelle- Fargues naquit à Siorac, à La Tute, le 3/12/1912. Elle a épousé Édouard Delcamp, le 26/6/1937 à Bordeaux. Elle décéda à Sarlat, le 24/10/1991.
Marceline, appelée aussi Marcelle, repose au cimetière de Siorac. Marceline a été employée de maison du Dr Lavelle, il fut maire de Siorac, avant d'aller à Bordeaux. Le Dr Numa Lavelle décéda en 1946. Édouard Delcamp décéda bien prématurément, après un accident de travail. C'est après ce drame que Marceline est revenue à Raunel où elle vivait humblement mais dignement de son cheptel ovin.
Marceline fut, pendant un demi-siècle, la dernière pastourelle de Raunel. Elle vécut plus que modestement dans son logis rustique où la bergerie occupait une place presque "sacramentelle". Elle inspirait par sa décence, le respect de tous. Dans la continuité familiale, Rose et Jean Fiol ont repris la maison de leur tante Marceline jusqu'à leur décès.
De lointains souvenirs.
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À gauche, Élie Lagrèze, lors de ses servitudes militaires, et au tout début de sa découverte du mitage de Raunel. André Lagrèze, son fils aîné, natif de Fontenilles, fit ses premiers pas dans ce P.N. Fasciné par la vie ferroviaire, il se plaisait à raconter ses souvenirs de croisement, au niveau de Raunel, de lourds convois filant vers le Fumélois ou venant de ce pôle industriel.
Photo © Archives familiales
De l'autre côté du chemin de fer, la famille Sarrut resta bien des années. Elle fut remplacée par les Vilatte venus du Coux.
Le tout petit hameau de Raunel, tout comme son cours d'eau, est nommé Raunel ; mais, que peut bien vouloir dire Raunel.
Le Raunel, c'est un ruisseau qui est localisé dans l'oeuvre de Gourges.
Le majoral Jean-Claude Dugros a relevé ses traces.
Le Raunel (Saint-Pardoux-et-Vielvic) (IGN, hydronyme) Raunel (Le), ruisseau qui traverse les communes de Saint-Pardoux-de-Belvez et de Montplaisant, du S. au N.-E., et se jette dans la Nauze. Rivus de Roanel, 1460 (archives de la Gironde Belvez). Ronnel, Rouanel, 1791 (Acte not.). (G, ruisseaux, rivières)
« Petit Rhône », diminutif en –ellu de Rodanus (…) ces formes [Ronel, Ronnel, Rhônel, Rounel] présentent la perte de z peut-être favorisée par sa position intervocalique entre o fermé e une voyelle ouverte telle que le a. On expliquera plus difficilement la syncope systématique du a. Faut-il y voir l’influence de la forme française Rhône ? » (J. Astor, p. 864).
Pour André Delpeyrat, il fut instituteur à Monplaisant, au milieu du siècle dernier, c'est un clin d'oeil au Rhône. On peut cependant émettre un franc nenni car le hameau s'appelait Raunel, bien avant son affectation monplaisanaise. La lexicographie des toponymes, loin d'être figée, sait évoluer. Raunel, lieudit, fut jadis orthographié Rosnel ou Ronel.
Pour saisir la sémantique d'un toponyme, il faut, avant tout, maîtriser la langue du terroir, en l'occurrence l'occitan, pour en déceler les subtilités locales ; le français, langue nationale, prescrite par l'Ordonnance du 10/8/1539 de Villers-Cotterets, de François 1er, a dû, au moins, attendre l'après-guerre de 1914/18, pour être utilisé par la population plébéienne locale. Raunel nous viendrait ainsi du verbe occitan "rauhnar" admis, en traduction littérale, en équivalence de rogner. Les paysans du pays disaient en parlant de leur rivière "rauhna", conjugaison du verbe, au présent de l'indicatif, à la troisième personne du singulier. Le Raunel, certes, comme tout cours d'eau, ronge son assiette et concourt à l'érosion naturelle mais il faut bien plus percevoir dans ce "rauhna", une notion de doux bruissement, presque une faible plainte des ondes fuyant vers l'inconnu.
La truite Fario. Image Wikipédia
André Delpeyrat, instituteur à Monplaisant, dans l'Entre-deux-guerres, fin et brillant pédagogue s'il en était, voulait, par licence poétique, sans doute, donner au Raunel une dimension géographique, bien disproportionnée, en le qualifiant de petit Rhône.
Le tunnel de Raunel, ouvrage plus que largement séculaire, permet au chemin rural de relier Fonmorte à la route départementale. Le Raunel a trouvé sa place dans ce passage. Au-dessus du chemin rural, le chemin de fer qui, historiquement, était désigné ligne de Paris à Tarbes, ne sert plus que pour les T.E.R. de Limoges à Agen.
Photo © Bruno Marty
Le chemin latéral au Raunel a été nommé Chemin de la fontaine. Celle-ci a bien dû exister mais, depuis des lustres, elle s'est perdue... d'où Fonmorte. Le mamelon de Pech Bracou, gardien de ces reliefs collinaires, regarde le Raunel, la Nauze, les derniers hectomètres du ruisseau la Vallée et, naturellement, la Dordogne. Sur cette émergence, deux cyprès indiqueraient un probable implant huguenot.
Magnifique, le pont voûté qui chevauche l'humble Raunel.
Photo © T.D.N
En septembre 2019, la source de Raunel, au bord de la R.D. 710, comme cette année, était à sec.
Photo © Bruno Marty
La Route des moulins va de bief en bief.
Le Pont des champs du Raunel respecte la forme des ouvrages de cette ère où l'on savait donner de l'élégance aux ouvrages les plus modestes.
Photo © T.D.N
Point de départ du chemin Roland Andrieux.
Photo Serge Righi
Yannick Carcelès, maire-adjoint de Siorac, n'était pas encore promu au rang d'échevin quand il découvrit la plaque de Roland Andrieux, piqueur de la voie, mort en captivité. Celle-ci a fait l'objet d'une ignoble soustraction. Didier Roques, maire de Siorac, s'en offusqua et, spontanément, promit son remplacement.
Photo Serge Righi
10h55, 8 mai 2019. La cérémonie va commencer dans quelques minutes. Le T.E.R. 65835, parfaitement à l'heure, donne le la, pour la découverte du chemin Roland Andrieux.
Photo Serge Righi
La métairie sioracoise de Raunel a vu passer bien de modestes métayers.
Et les voisins. Nos lieudits s'inscrivent dans nos matrices passeuses de mémoire. Parler de Raunel et du Raunel, sans dire mot des voisins de ce bassin de vie, serait bâtir un enclos étroit d'où on ne sort pas. Situons l'espace naturel du voisinage de Raunel. Il part des hauteurs de Lastournières, descend vers la Tute-basse, suit la Nauze jusqu'au Moulin de Fauvel, remonte vers Fonmorte et revient vers La Renardie.
Nos ancêtres voisinaient, que ce soit pour les travaux collectifs agricoles et, plus loin dans l'histoire, pour les journées de prestations. Ils se retrouvaient aussi pour les moments de resserrement lors des deuils. Ils partageaient les moments de liesse lors des mariages.
Photo © Archives familiales
Raunel s'est grandement attristé quand Roland Andrieux et Gustave Magimel, captifs de l'autre côté du Rhin, ont perdu leur jeune vie loin de leur sillon nauzérois.
La source collinaire de Pech Bracou a fait l'objet de l'attention soutenue, sa vie durant, de Berthoue.
Photo © Bruno Marty
Rappelons, sans être exhaustif, quelques autres noms de cette terre de confluence raunelo-nauzéroise qui ne sont pas prêts d'être oubliés. Citons pour les reliefs sioracois, les Roquejoffre et les Gorce de Lastrounière. Au tout début de ce siècle, Berthe Teyssandier, nonagénaire de Pech Bracou, osa se lancer en parachute. Berthe, affectueusement appelée Berthoue, fut une audacieuse personnalité, d'une trempe féminine d'exception, à l'époque où il fallait savoir secouer les conventions pour affirmer son originalité indépendante.
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Dans le creuset de la Nauze, à La Tute, Henri Escarmand, qui fut le conducteur du train minier de Merle à Siorac, demeure inoubliable pour sa renommée "d'ostéopathe". |
Côté monplaisanais, l'audacieux meunier, devenu sabotier à Raunel, Louis Bergues, décéda prématurément. Il fut maire de Monplaisant, de 1920 à 1931. Lors de la Guerre de 14, Louis Bergue, de 1915 à 1919, alors conseiller municipal, prit le relais de Guillaume Lesvigne, maire envoyé au front. L'adjoint était décédé. Louis Bergue décéda au cours de sa seconde mandature de maire de plein exercice. Photo © Archives familiales |
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L'activité du moulin Bergues, en changeant de fonctionnalité, perdura longtemps encore avec Gustave Magimel jusqu'à la dernière guerre, ensuite avec André Malassagne. Il passa de moulin, à saboterie puis à scierie. Sa roue à aube fut la dernière touche patrimoniale qui, par sa prouesse technique, suscitait l'admiration des observateurs.
Carves, le linteau du moulin d'Écoute-s'Il-Pleut, à la fin de l'avant-dernier siècle, 1887, il était la demeure meunière des Bergue qui, à la charnière des siècles, ont évolué vers Raunel.
De part et d'autre de la date - 1887 - peint sur la pierre on découvre le nom de Bergue.
Image © Josiane Weill
Photo © Archives familiales
Ils étaient les meuniers d'Écoute-s'Il-Pleut. Dans ce goulet saint-germano-carvéso-sagelacois, l'eau est "capricieuse", désolante par ses fureurs, intensément attendue lors des périodes sèches, elle se fait désirer pour un meunier qui a besoin de travailler avec elle. La Vallée et le Neufond, même en cumulant leurs forces vives, n'ont pas la puissance et encore moins la pérennité de la Nauze. Les Bergue ont donc quitté Écoute-s'Il-Pleut pour rejoindre Raunel. À Raunel, Louis Bergue a modifié la fonctionnalité du moulin. Il est devenu saboterie puis scierie. La meunerie, elle, resta sur la rive droite avec le moulin désigné "L'affaire de Marcou".
Soulignons la forte personnalité de Denise Bergue qui, dès 14 ans, fut chef d'entreprise dans ce site bicéphale monplaisano-sioracois.
Photo © Archives familiales
Hélène Doublein et son époux Élie Chaumel
Photo © Archives J-Paul Chaumel
Comment ne pas citer Élie Chaumel, un populaire et pragmatique paysan de Fonmorte. Il fut le précurseur d'une certaine modernité rurale. Ancien maréchal-ferrant, cet exploitant agricole se tourna vers la mécanisation et introduisit le premier tracteur. Il sut, dans les périodes estivales, notamment lors de la sècheresse séculaire de 1949, maîtriser les derniers épanchements du Raunel et conçut une judicieuse retenue des précieuses ondes. Élie Chaumel, pendant plusieurs mandatures, fut l'élu compétent et ouvert qui compta au conseil municipal monplaisanais.
Les Chaumel dont l'embasement à Lastournière et à Fonmorte remonte, au moins à 1709, ont largement essaimé un peu partout. Par la pérennité de leur enracinement, ils signent le lignage le plus affirmé de ce mitage nauzérois.
Grâce à notre ami Jean-Paul Chaumel, remontons aux générations antérieures.
Paul Chaumel et Marie Guitard
Photo © Archives familiales. J-Paul Chaumel
Élie Chaumel et Marie Buffard
Photo © Archives familiales. J-Paul Chaumel
N'oublions pas le moulin de Fauvel, à portée de voix de Raunel. Il abandonna sa fonctionnalité au siècle dernier. Il était le moulin des Souchal.
La belle image fusionnelle de la confluence Raunel-Nauze. À gauche, "l'humble vassal" fait allégance à la Nauze, "sa souveraine", à droite.
Photo © Bruno Marty
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Cette modeste immersion dans les derniers hectomètres du Raunel a pu ou pourra, peut-être, vous donner envie de parler de votre mitage, là où vous trouvez vos racines ou de bons souvenirs, d'enfance, de jeunesse, de famille. N'hésitez pas à transmettre votre passation de mémoire à Catherine. Après une lecture attentive, elle se fera un plaisir de la publier. Ce mémoire peut porter sur un hameau, un tout petit village, voire un atelier obsolète, une carrière abandonnée, un lieu insolite où les souvenirs méritent de ne point vaciller dans l'oubli. Raunel, cours d'eau et mitage, certainement, aurait mérité un billet beaucoup plus consistant. Dans d'autres supports, un observateur scientifique d'un excellent niveau a su faire vivre la faune et la flore de ce corridor. Il paraît possible, voire probable, qu'il y ait, au sein du lectorat, quelque anonyme qui éprouve le besoin de tancer ce billet. C'est le droit de tout un chacun ; néanmoins, a contrario, rien n'empêche, pour soutenir les amis de Raunel et du Raunel, de cliquer sur l'icône positive en usant de la main levée, en bas et à droite de cette page.
Certaines images peuvent appeler des remarques. La fenêtre commentaire est là pour vous permettre de vous épancher. N'hésitez pas à faire partager votre attachement à ce petit bassin de vie.
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Chants de Noël à Sagelat avec l'ensemble Voces Animae
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Billets attendus.
... Enfin Raunel et le Raunel
Un groupe enthousiaste a suivi la projection de 25 ans de travaux photographiques de Bruno Marty.
La dictée ludique à l'EHPAD belvésois et à l'animation du collectif des Mercredis associatifs sioracois.