Terre de l'homme

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De la petite histoire à l'Histoire

 

ru reine

 

                                                      La reine et l'archevêque de Canterbury

 

 

Lors de notre voyage scolaire au château de Windsor (cliquez sur le lien suivant pour voir l'article : Windsor comme le temps passe ), dire que nous avions rendez-vous avec l'histoire serait excessif et prétentieux ou....prématuré ; cependant, nous avions sous les yeux assez d'éléments pour évoquer, lors de notre retour au collège, quelques épisodes importants de l'histoire de l'Angleterre ou plus exactement du Royaume-Uni.

En premier lieu, le cadre : le château construit par Guillaume Le Conquérant en 1070, au début simple motte entourée de palissades, aujourd'hui résidence royale depuis 10 siècles. Ensuite, la présence de la reine, chef temporel de l'église anglicane, nous invite à mieux connaître cette religion dont la naissance tient plus de la politique que de la théologie et enfin le prince Philip, neveu de Lord Mountbatten, ancien premier lord de l'amirauté et gouverneur général de l'Inde, qui fut assassiné le 27 août 1979 par l'IRA qui commit de nombreux attentats à Londres et en particulier à la tour de Londres où une bombe fit un mort et des dizaines de blessés, le 19 août 1974. L'année auparavant, nous avions visité la Tour blanche, lieu de l'attentat où sont exposées des armures et des armes dans la salle de garde.

 

Ru Tour de Londres

                                                               

                                                           La tour de Londres

 

 

Loin de moi l'idée de faire un cours sur l'église anglicane et l'histoire agitée de l'Irlande. Laissons de côté la théologie et la liturgie de cette religion et toutes les étapes qui ont conduit l'Irlande de la guerre civile au répit actuel. Wikipédia y pourvoira. Retenons de ces 3 événements, un élément commun : la lutte pour le pouvoir.

L'Angleterre, évangélisée depuis la fin du 6ème siècle par Grégoire Le Grand, rompt au 16ème siècle avec le catholicisme romain. En voilà la raison : le pape Clément VII refusa le divorce d'Henry VIII d'avec Catherine d'Aragon. Henry VIII cessa toute relation avec Rome et se proclama chef suprême de l'église  et du clergé d'Angleterre.

 

 

Ru Henry
RU Clement

Henry VIII par Hans Holbein le jeune                        Clément VII par Sébastiano del Piombo (Wikipédia)                                                                          (wikipédia)

 

En 1534, l'Acte de Suprématie confirme la supériorité du royaume sur l'église.

En 1536, Henry VIII établit l'église d'Angleterre et s'autodéclare  à sa tête.

En France, les rois, le parlement, et une partie du clergé ont eu, pendant des siècles, la même tentation : mettre en place une église gallicane.

Le concordat sous Napoléon, la proclamation de l'infaillibilité papale (Vatican I), la séparation de l'église et de l'Etat (1905) sonnent le glas du Gallicanisme.

Sur le  plan théologique, religion anglicane et religion catholique romaine sont si proches que les deux cultes peuvent, sous certaines conditions, être célébrés dans la même église. J'en veux pour preuve : en 1987, en présence de monseigneur  l'évêque de Périgueux, l'évêque de Gibraltar célébra le premier office anglican en la chapelle expiatoire Saint Martin de Limeuil. Clin d'oeil de l'histoire, celle-ci fut  érigée en 1194 par Richard Coeur de Lion. La présence de nombreux résidents anglais, alentour, ne doit pas être étrangère à ce choix. Désormais, depuis 17 ans, c'est l'église Sainte Catherine de Limeuil qui accueille les offices anglicans.

Représentant le conseil général, j'ai assisté à cette cérémonie empreinte de solennité avec d'autant plus d'intérêt que cette religion, par son pragmatisme, oscillant entre catholicisme et protestantisme, m'avait toujours intrigué.

Quand je pense à cette journée, je me souviens d'un événement anodin, événement qui peut prêter à sourire et qui a dû passer inaperçu aux yeux des fidèles.

Rappelez-vous "Les trois messes basses" d'Alphonse Daudet. Le diable est toujours à l'affût.

 

 

ru Richard C

                                                                  

                                                                    Richard Chamberlain

 

En 1983, la télévision passe une mini-série "Les oiseaux se cachent pour mourir". Le personnage principal Ralph de Bricassart, rôle tenu par l'acteur Richard Chamberlain, est muté, pour désobéissance, de son église d'Irlande en Australie et finit cardinal au Vatican. Les 4 épisodes eurent un succès retentissant. Ralph de Bricassart, bel homme, séducteur à son corps défendant, mène une vie mouvementée, tiraillé entre ses choix religieux et ses choix d'homme.

Lorsque l'évêque de Gibraltar apparut à la cérémonie à Limeuil, copie conforme de l'acteur américain, même prestance, même séduction, deux femmes d'un certain âge, près de moi, ne purent cacher leur admiration et dirent, tout haut, spontanément, tout le bien qu'elles pensaient de lui. Je fus un des rares à comprendre la scène car elles parlaient en patois : je me garderai bien de traduire leurs propos un peu lestes.

Vous comprendrez qu'il est malaisé de passer maintenant de ce divertissement à l'histoire de l'Irlande, pays que les malheurs n'ont pas épargné et qui ne connaît un  répit que depuis quelques années, répit qui pourrait être menacé par le  brexit. Je vous propose de remettre à plus tard, cette histoire mouvementée au cours de laquelle Lord Mountbatten, parent de Jean-Matthieu Clôt, fut la victime d'un conflit qui fit plus de 3500 morts entre 1969 et 2000.

 

 

Ru Lord Mountbatten

                                                     Lord Mountbatten (parent de Jean Matthieu)

 

"L'histoire c'est le drame" disait Hegel. Le Royaume-Uni n'y a pas échappé.

Il fut un temps où nous leur reprochions son orgueil, sa méfiance et sa condescendance à l'égard du continent, son départ de l'Union européenne. Dans un article, je vous disais que ce comportement venait de loin, je rappelais l'apologie de l'Angleterre faite par le duc de Lancastre dans "Richard II" de Shakespeare (1590).

 

"Cet  endroit béni des dieux, cette terre, ce royaume, cette Angleterre !"

 

Le deuil récent de la famille royale devrait nous conduire à plus d'indulgence envers un pays qui nous a secourus au cours des deux derniers conflits.

 

Pierre Merlhiot





28/04/2021
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