Le rendez-vous automnal de la fête de la châtaigne
VILLEFRANCHE-du-PÉRIGORD
Depuis quelques années, dans ces Hauts-de-Lémance prisés par les amateurs de cèpes, les Villefranchois ont institutionnalisé la Fête de la châtaigne et des cèpes. Hélas, souvent, dans les sous-bois, ils boudent cette date automnale. Les animateurs contemporains de la bastide, pour ne pas perdre ce rendez-vous, lui ont donné un sens plus large de temps festif et gourmand en l'appuyant de la rencontre de la châtaigne et des saveurs. Pour faire bonne mesure, ils ont ajouté l'exposition dominicale de vieilles voitures.
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Tout de même, c'est la châtaigne qui prend le premier rang.
Les cèpes ont bien occupé le marché mais ce fut, il y a plusieurs semaines, après une pousse aussi discrète que mesurée.
Les châtaignes, elles, étaient bien au rendez-vous.
Le plus jeune exposant
Le Cantal n'est pas tout près mais les Cantalous sont venus avec leur fromage.
La prune d'Ente, dite prune d'Agen, a emprunté le toponyme de la ville de Jasmin. Elle fut introduite dans l'Agenais à l'ère des croisades. Aujourd'hui, elle est précieuse pour les pâtisseries... mais pas seulement.
Nîmes, ville qui fut romaine, est au cœur du vignoble languedocien. L'exposant présente des produits du terroir élaborés à partir de l'huile d'olive.
La mer, depuis des dizaines de milliers d'années, s'est retirée. Les mareyeurs vendéens vont sur les marchés. Leurs huîtres sont toujours appréciées.
Et la pomme.
Les 19 et 20 octobre, dans le calendrier républicain, correspondent au dernier jour de Vendémiaire et au premier jour de Brumaire. Si le calendrier institué le 24 octobre 1793 par la Convention nationale, élaboré sous la conduite du mathématicien Charles-Gilbert Romme, député du Puy de Dôme, est venu jusqu'à nous, c'est sans doute grâce à la poésie de Philippe-Nazaire Fabre. Il donna à chaque jour un nom symbolique. Pour le premier jour de Brumaire, il prit la pomme comme symbole. Dans ce calendrier, les fruits prennent une majuscule.
À Villefranche, on a conçu un gâteau avec les reliefs de la pomme.
Il fallait d'abord la broyer...
...puis la presser.
... la soumettre au pressoir.
... la remettre dans celui-ci
... et obtenir le jus de pomme qui peut, après fermentation, devenir du cidre.
Le savoir-faire artisanal captive toujours autant.
Saluons Pierre Jouanel
Le feuillardier devient de plus en plus rare. Ses gestes sont d'une précision égale à celle du bijoutier.
Miraculeusement, le savoir-faire artisanal de Pierre Jouanel, feuillardier mais également tonnelier, est passé de mains en mains, depuis la Gaule antique pour atteindre le siècle du numérique.
Pierre, lors des félibrées, a toujours répondu "présent".
Maintenant, allons à la rencontre de Jean-Claude Sierra, le passeur de mémoire du bûcheronnage.
Si Jean-Claude manipule, aujourd'hui, la tronçonneuse avec autant d'aisance que le chirurgien guide son bistouri ou la pince de Kocher, il a aussi connu la hache, la cognée, grosse hache à biseau étroit, la scie à bûche et le passe-partout, grande scie à manier à quatre mains.
Si vous rencontrez Jean-Claude, quelque part dans ses chantiers forestiers, même si vous avez derrière vous un solide cursus universitaire, vous deviendrez une petite fille ou un petit garçon en parlant avec lui de la forêt, de sa faune et de sa flore. Vous ne saurez dire que "chapeau, Jean-Claude".
Jean-Claude n'a pas fréquenté de lycée forestier, il n'a même pas été au collège. Sa fascination pour les forêts, pour tout ce qui touche au monde rural, il vous la fait vivre mieux qu'un maître de conférences. Ne pensez surtout pas qu'il est inculte. Ne lui demandez pas où il a étudié. Il vous dira " dans les coupes, chemins et bosquets ouverts par mon père et mon aîné, c'était là mon université ". Jean-Claude est néanmoins une encyclopédie vivante.
Jean-Claude fut, plus que probablement, pour ce rendez-vous automnal, celui qui l'illustra de la plus belle manière pédagogique. Il rassembla tous les feuillages des arbres rencontrés dans son massif forestier. Il les exposa avec tous les détails de leur forme, de leur rôle. Il présenta des pièces de bois travaillées et expliqua à ses interlocuteurs, quel est le matériau qui convient à leur besoin non seulement pour l'harmonie mais aussi pour la finalité de ces pièces passeuses de mémoire d'une vie antérieure.
En marge de ce passage et cela n'a rien à voir avec la manifestation d'automne, Jean-Claude est particulièrement fier du patronyme que son père, ardent militant de la République d'Espagne, amena en Périgord. Quand il est appelé, pour des cérémonies mémorielles, il porte avec fierté et respect cet étendard républicain qui illustre une période, ô combien méritante et douloureuse.
Jean-Claude sait aimer et respecter la forêt.
Le tourneur sur bois
Cette superbe Traction AV impressionna avant et après guerre. Elle s'effaça pour la DS à la fin des années 50.
Toutes les fêtes, là où les valeurs occitanes perdurent, donnent une place aux chansons et hymnes de notre culture. Le "Pintou" s'invite naturellement.
Photos © Pierre Fabre
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