Journées du patrimoine. Volet n° 2. Le centre d'interprétation de la laine
MONPLAISANT-lez-FONGAUFFIER
Le site de filature coordonné par l'association "Au fil du temps"
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Un programme riche et... " patrimonial "
Le patrimoine trouve ses racines dans pater. Disons, pour faire simple, que le patrimoine, c'est l'assemblage de tout ce que nous est transmis par nos pères, maudite expression qui donne la préséance au genre masculin.
Clarianne est le manager du Centre d'interprétation de la laine. Elle est une figure de proue au sein des forces vives de ce sillon de la Nauze. Elle eut la bienveillante délicatesse de proposer la Route des Moulins, pour la voie routière latérale au cours d'eau plutôt que Route de la Filature. Clarianne pensait, dans un esprit patrimonial, qu'il ne fallait pas privilégier un moulin, en l'occurrence le Moulin du Cros, dans une vallée qui en compta plus de 30.
Le Moulin du Cros
Clarianne connaît le prix de l'eau. Elle a remarqué, avec satisfaction, que les bâtisseurs du Moulin du Cros ont eu le soin de préserver le filet d'eau pérenne, eau potable qui vient de la colline de Bel Air, en évitant de le mêler aux ondes du bief. Là, nos ancêtres ont eu une démarche patrimoniale de valorisation de notre précieux fluide.
Ce modeste filet d'eau fraîche, au bout de la flèche rouge en courbe, était jadis la prise d'eau du personnel pour les pauses. L'ouvrière figurant plus bas, à maintes reprises, est allée y remplir les pichets très appréciés pour ses compagnons de travail.
Une ancienne ouvrière, fort émue, retrouve le lieu de son activité.
Le mouvement du moulin du Cros, bien avant l'arrivée de la fée électricité, usait de la force hydraulique de la Nauze qui, par glissement gravitaire, arrive là dans le bief.
Les visiteurs découvrent, en parcourant les espaces du moulin, qu'il faut très logiquement à cet ouvrage un bief pour utiliser la force hydraulique mais, impérativement, il lui faut aussi deux déversoirs, un régulateur en amont et un libérateur en aval de l'ouvrage. Il laisse repartir l'eau après avoir mu le système.
En français, un ouvrage est alimenté par un canal d'amenée, la pièce majeure du bief. Celui-ci est régulé par un déversoir amont et se termine par un déversoir aval. Ces deux déversoirs ramènent leurs eaux au cours d'eau naturel.
En occitan, nos ancêtres avaient un vocabulaire plus riche. Le canal d'amenée s'appelle le bésal, le déversoir amont, l'escampador, prononcer escampadou, et le déversoir final, defuga, prononcer défutcho. On "occitanisait" le bief sous le nom français d'étang, ce qui, bien entendu, est une anomalie lexicographique. L'étang en français est une pièce d'eau inerte.
Des jeunes lycéens qui ont participé à la remise en marche du système, constatent avec une profonde satisfaction que le fruit de leur travail est une réussite.
Annabelle, la charmante hôtesse de la boutique, vend les produits de la filature.
Si vous ne connaissez pas la filature, ou si vous souhaitez la revoir, allez pour les journées du patrimoine dans ce bucolique lieu chargé d'histoire. Clarianne et Annabelle, les maîtresses du temps de ce lieu, se feront un plaisir de vous accueillir.
Écot participatif 5 € par personne, gratuité pour les enfants.
Texte et photos Pierre Fabre
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Demain, le lavoir de Foncaude primé par le département
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