Terre de l'homme

Terre de l'homme

Échappée verte au nord des Terres d'Albret

 

Le Pays d’Albret (en gascon Labrit / Albret) est une ancienne circonscription de la province de Gascogne et, dans son acception moderne, une région naturelle située dans le département de Lot-et-Garonne en région Nouvelle-Aquitaine.

 

 

 

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Photo © Pierre-Bernard Fabre

 

Pourquoi diable suis-je reparti avec cette échappée verte en Terre d'Albret. Ce bassin de vie dont le pivot septentrional est Nérac, laisse partir ses  eaux vers la Garonne avec le Gers, la rivière la plus gasconne qui soit, mais aussi divers petits cours d'eau dont l'Auvignon et enfin  la Baïse qui naît à Lannemezan et rejoint la Garonne à l'île de Bramepan, écart de Saint Léger, en face d'Aiguillon.

 

Avant-hier, Sylvie Brauden lanceur d'alerte, interpella le lectorat avec une forte préoccupation sur le devenir du Conservatoire régional des végétaux qui, aujourd'hui, a besoin de bien des soutiens pour éviter le naufrage.

https://terre-de-l-homme.blog4ever.com/sauvons-le-conservatoire-regional-d-aquitaine

 

L'apostrophe de Sylvie m'amène donc à revenir sur un souvenir de balade écologique qui avait deux cibles, une visite du Conservatoire régional des végétaux et une halte souvenir dans le village d'adoption de l'aîné de mes cousins.

 

 

Pont canal

 

La superbe image de Jean-Jacques Boé illustre le génie civil de l'avant-dernier siècle. Aujourd'hui, le canal ne sert plus que pour la navigation de plaisance.

 

Il y a une vingtaine d'années, je voulais me ressourcer en revenant en terre agenaise où j'ai planté les piquets de ma tente au début des années 70. Je voulais aussi et surtout entreprendre un tout petit pèlerinage mémoriel, naturellement laïque et écologique, pour me rendre dans ce sillon de la Garonne où l'aîné de mes cousins, du côté paternel, enseigna à Port Sainte Marie. Il repose au-dessus de ce village, dans le petit cimetière de Clermont-Dessous.

 

Étienne, que nous appelions Robert en famille, fut certainement le pédagogue écologiste de la famille. Il adorait tout particulièrement "ses" abeilles, sa vigne du coteau de Clermont, ses cerisiers, et il militait pour les amendements naturels, abhorrant tous les pesticides. Tailleur, greffeur, "manipulateur végétal", adroit récupérateur des eaux pluviales, il a monté sur sa colline clermontoise son petit monde agrobiologique.

Robert, normalien à Rouen, entama son cursus pédagogique dans le Pays de Caux.

Ses racines paysannes bien trempées, sa motivation, son éclectisme et son autodidactie en ont fait un instituteur agricole. Il devint directeur de l'école post-scolaire de Port-Sainte-Marie. Il tissa des liens d'amitié avec Christian Dufour qui, lui aussi, se convertit dans la vallée de la Dordogne, à la formation des jeunes garçons, en majorité de futurs exploitants agricoles.

Etienne Lacombe

 

Étienne, Robert Lacombe

Le Coustalet, Sagelat 28/5/1918

Le Baladier, Clermont-Dessous, 4/7/1986

 

 

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Photo © Pierre-Bernard Fabre

 

Je me devais donc, pour aller vers Clermont, de n'emprunter que des moyens de transport écologiques, à ceci près, tout de même, j'ai atteint Agen en T.E.R, mais le corridor garonnais, je l'ai parcouru à bicyclette et j'ai remarqué que l'accès à Clermont, bien dans la veine des coteaux preyssassois, est plutôt escarpé.

 

Excluant, pour l'aller, la R.N. 113, je pris  le chemin de halage du canal de la Garonne en admirant, pour une énième fois, son ouvrage majeur emprunté par le G.R. 652. Le pont-canal fut entièrement bâti en pierres du Quercy, sous la direction de Jean-Baptiste de Baudre et de Jean Gratien de Jobingénieurs des Ponts et Chaussées. Le 25 août 1839, Ferdinand-Philippe d'Orléans  posa la première pierre du pont. En 1841, la création de la ligne de chemin de fer entre Bordeaux et Toulouse interrompt les travaux sur le canal. Il est alors décidé de louer le pont aux agriculteurs qui éviteraient ainsi de faire le tour par le pont de pierre d'Agen. Cependant, le péage, excessivement cher, fait de cette mesure un relatif échec. Le 5 mai 1846, une loi décidant de la reprise des travaux est votée. Achevé en 1847, le pont-canal est mis en service en 1849.

Il fut le plus long pont-canal de France jusqu'à l'ouverture du pont-canal de Briare, en 1896.

 

L'itinéraire tant bucolique qu'agréable à suivre à bicyclette ne rencontre que Sévignac-sur-Garonne. Il permet de remarquer l'exploit de génie civil des créateurs du canal. Ils se sont ingéniés à ne point casser l'écoulement des rivières et des rus adjacents. Ainsi le chemin de halage, emprunté pour cette échappée sur 18 kilomètres, franchit  le Labourdosse, la Seynes, les ruisseaux de Bagnogue, du Marais, et de la Gaule.  Ces cours d'eau appelleraient volontiers quelques explications onomastiques pour éclairer celles et ceux qui les découvrent. Il me faudra demander à notre ami Jean Rigouste. Depuis quelques années, il a choisi d'habiter au Passage d'Agen.

 

Le point d'orgue de cette promenade fut, à Montesquieu, le Conservatoire végétal d'Aquitaine, Aujourd'hui, ce lieu de vie végétale est en grande difficulté, car il ne reçoit plus de financement des départements et de la région. Voir le billet d'hier.

 

 

Hélas, ce site protecteur de biodiversité et de conservation végétale affronte une rude, fort rude, épreuve.

 

 

 

https://www.pagesjaunes.fr/pros/08049136

 

 

Dans ce site pédagogique, on entretient la biodiversité, tout particulièrement les arbres fruitiers, dont les plants en voie d'extinction. Pour le moment, le conservatoire est, hélas, à l'arrêt.

 

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Poursuivons notre périple et, en passant par Saint Laurent, on traverse la Garonne à 7 km de là.

 

À 4 Km de là, en passant par l'écart du Baladier et en négociant sa rampe, nous voilà à Clermont-Dessous.

 

Clermont-Dessous — Wikipédia

 

Clermont-Dessous, belvédère sur la Garonne. Image Wikipédia

 

De Clermont, on repart vers Agen en suivant la R.N. 113, récupérée 600 mètres plus bas. Ce dernier périple proche de 19 km va épouser le sillon de la Garonne en passant par Sainte Hilaire et Colayrac. J'avais cru que les flux autoroutiers avaient transformé la R.N. 113 en paisible route de campagne... il n'en est rien. Si j'avais su, pour quelques kilomètres de plus, j'aurais dû revenir sur la rive gauche et emprunter ses calmes R.D.

 

La balade de 47,6 km, mis à part quelques 1 800 mètres au niveau de Clermont, se révèle plate de bout en bout.

 

P-B F   



16/12/2021
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