Qu'est-ce qu'un économusée.
MONPLAISANT-lez-FONGAUFFIER
Une visite au Centre d'Interprétation de la Laine du Moulin du Cros
Quand le dernier filateur de la Nauze, Jacques-Louis Teilhaud, prit sa retraite, on ne donnait pas cher du maintien de ce lieu artisanal. Dans cette entreprise familiale, beaucoup de petites mains ont fait tourner ce mécanisme, tout d'abord mu par l'énergie hydraulique puis, plus tard, couplé avec celle de la fée électricité qui arriva dans ce sillon nauzérois, dans les années 30, soit il y a moins d'un siècle.
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Que faire donc de ce site qui était la fierté de ses filateurs et aussi du personnel.
Les Teilhaud avaient une boutique à Belvès. Ils allaient dans les foires d'Eymet à Sarlat, du Bugue à Fumel. Certaines de leurs clientes venaient à bicyclette, à leur rencontre, de Villeréal, de Villefranche ou du Bugue. Elles scellaient une fidélité due à la qualité du travail et aussi aux qualités humaines.
Fallait-il, après les ultimes travaux de ce havre pluri-séculaire, créer un musée qui avait peu de chances d'être un lieu pérenne.
L'idée surgit, d'imaginer un économusée, néologisme qui réunit le passé, le présent, le savoir-faire et la passion... la passion de la laine.
Un économusée est une entreprise artisanale tenant à la fois de l'atelier et du musée permettant au public de rencontrer un artisan ou une artisane qui pratique un métier enraciné dans la tradition, mais qui s'inscrit dans la modernité.
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Deux sympathiques tisserandes visiteuses assidues de la filature.
Qui sont-elles.
Maryse, saint-germinoise, vit là à 6 km de la Nauze. Son cursus professionnel fut riche et varié. Elle n'hésita pas à passer d'une activité à une autre. Elle a eu un coup de coeur pour cet économusée où elle vient régulièrement et travaille à ses créations.
Elle rencontre là, Dominique, une amie pradoise, qui fut professeur d'art plastique. Prats-du-Périgord est à 15 km de Fongauffier. Pour ces deux adeptes des travaux de la laine, c'est toujours un plaisir de retrouver ce site chargé d'histoire artisanale qui, aujourd'hui, met en valeur le noble matériau qu'est la laine.
Quand on visite la galerie lainière, on ne peut que dire que c'est beau. Quand on pense que nos aïeules travaillaient la laine, au premier chef par souci d'économie, ces ancêtres nous lèguent leur savoir-faire. Quel émerveillement ! N'oublions pas que la robotique d'aujourd'hui n'est qu'un plagiat de gestuelle ancestrale.
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Le Collège Pierre Fanlac, à plusieurs reprises, a envoyé ses élèves à la découverte de la filature.
Ce jeudi 2 février, les élèves internes de Pierre Fanlac ont profité de cette belle journée d'hiver et sont descendus de leur citadelle pour se rendre à pied à la filature. Le magnifique chemin sectionnant les reliefs de Bel Air et du Bloy, environ 2 km, se prête à merveille à l'échappée verte.
Les collégiens, accompagnés de Louise et Mélanie, maîtresses-d'internat, posent là, dans la salle d'élaboration des bobines. Cette partie de la filature a été mise en service en 1949.
Beaucoup plus ancienne, la carderie, elle, remonte à sa création au cœur de l'avant-dernier siècle.
Le Centre d'Interprétation de la Laine, la fierté fongauffiéraine, accueille tout au long de l'année, des groupes, dont des scolaires qui, au bord de la Nauze, découvrent un des derniers sites où le travail de la laine est "sacralisé" par Clarianne et ses collaboratrices.
Texte et photos © Pierre Fabre
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