Terre de l'homme

Terre de l'homme

Mois de juillet 2021


Après la probable, stupide et épidermique réaction non maîtrisée d'un irascible. Un écho sur "Tomber dans le panneau"

 

Dans la vie citoyenne, il y a celles et ceux qui font bien ou mal, celles et ceux qui ne font rien et n'entendent rien faire que disserter sur les insuffisances, les erreurs et les fautes. Parmi ces derniers, il y a ces brouilleurs d'ondes qui émettent à tout vent des critiques mais qui, à aucun moment, n'ont, sous une forme quelconque, apporté leur écot à la vie publique.

L'article "Tomber dans le panneau"https://terre-de-l-homme.blog4ever.com/tomber-dans-le-panneau du 4 juillet dernier, a amené René Barde, replié dans sa retraite politique, à sortir de sa réserve pour soutenir sur Facebook, une remarque : EST-CE BELVÈS ou PAYS DE BELVÈS qui est plombé!... surtout lorsque l'on sait que cette décision est celle d'un seul promoteur sans l'avis de la population de la commune, ni du Conseil municipal de l'époque. René Barde poursuit : "Je n'avais pas remarqué qu'il [le panneau] avait été abîmé, son auteur aurait mieux fait de s'opposer à cette décision qui a un peu plus détérioré cette commune".

 

 

 

 

Pont de Vaurez

 

Cette image du 14/9/2011, le chevauchement de la Nauze  à Vaurez, par la R.D. n° 52, photo © Pierre-Bernard Fabre, est au point de triangulation de Pays-de-Belvès, Monplaisant et Sagelat. 

 

Si j'étais belvésois mais je ne le suis pas, Belvésois par un pan de généalogie et par quelques médiocres années scolaires, cela ne suffit pas pour avoir droit de s'affirmer Belvésois, j'aurais certainement désapprouvé Pays de Belvès, tout comme si j'étais beaumontois, j'aurais tancé Pays Beaumontois…  ou ailleurs toute autre forme "prétentieuse" de supériorité numérique par rapport aux communes adjacentes. La colonisation, rarement, s'est avérée heureuse ! Le Sallésien est aussi respectable que le Belvésois.

À titre personnel, j'aurais donc absolument réfuté cette colonisation de l'entité dominante, arguant une suprématie s'imposant face à celles plus modestes.

 

Qu'il me soit permis de formuler une petite remarque. Je n'affectionne pas particulièrement  la construction d'un toponyme incluant l'ablatif de. À mon sens, cette forme sous-entend une figure de vassalité. Il paraît plus élégant de dire lez, à côté de, près de.  Lez dégage cette notion d'infériorité qui par ailleurs  peut, numériquement, s'inverser ; ainsi, la commune de Saint Martial-de-Nabirat est, au cours des siècles, démographiquement,  devenue plus importante que Nabirat. Villeneuve-d'Agen *, en 1875, a voulu devenir Villeneuve-sur-Lot.  La forme de Villeneuve-lez-Avignon paraît tout à fait adéquate et, au moins, a fait qu'à aucun moment, elle n'eut besoin d'être remise en cause.

 * Il se disait, jadis, que les pruniculteurs villeneuvois étaient irrités que la prune d'Ente, prune introduite dans la région par un Villeneuvois, ait pris le nom de pruneau d'Agen.

Salles aurait eu un toponyme plus indépendant si les Sallésiens, en leur temps, avaient retenu Salles-lez-Belvès ou, mieux encore, Salles-le-Bois, ce qui aurait mis en valeur le Bois de Salles qui, aujourd'hui, vacille dans l'oubli des cartes I.G.N.

 

Je réitère donc. Si j'étais belvésois, je n'aurais pas approuvé la terminologie de Pays de Belvès mais, néanmoins, je l'aurais admise sous la réserve expresse que cette terminologie n'ait pas été introduite expéditivement et ait eu l'acquiescement, a minima, après délibération, des élus.

J'aurais cependant  préféré un toponyme qui, pour des raisons pratiques de recherche, garde en ouverture le nom de Belvès. Cela n'aurait nullement empêché, pour favoriser l'accueil présent ou éventuellement ultérieur des communes satellites, de l'enrichir d'un complément. J'avais susurré Belvès-les-Hauts-de-Nauze ou Belvès-sur-Nauze. On aurait pu admettre Belvès-Porte-de-Bessède ou Belvès-Pays-des-Bois, le Pays-des-Bois étant une terminologie largement oubliée.

 

La commune-nouvelle, vecteur d'un assemblage dynamique.

Notons, proche de chez nous, un mariage qui peut sembler quasi-idéal. Il nous amène en lisière du Périgord noir, dans la Forêt barade, à Sainte Alvère. Cette entité rurale s'est ouverte en fusionnant avec ses deux voisines Cendrieux et Saint Laurent-les-Bâtons*. Les édiles ont retenu pour toponyme fédérateur et fondateur Val de Louyre et Caudeau. La Louyre étant un cours d'eau, sensiblement plus long que notre Nauze, 25 km pour 17, elle se  déverse dans le Caudeau, dont le cours de 56 km s'achève dans la Dordogne dans la couronne bergeracoise.

* Cendrieux est de l'arrondissement de Périgueux, les deux autres de l'arrondissement de Bergerac. D'aucuns pourraient y voir la préfiguration de l'abandon des arrondissements ! Ce chevauchement des limites d'arrondissement, déjà constaté à Limeuil, marque un des premiers fléchissements de la quasi-immuabilité des périmètres.

 

 

Montmartre — Wikipédia

 

Montmartre a été, jusqu'en 1860, une commune du département de la Seine. En "laïcisant" le point majeur de cette image, force est de reconnaître que Montmartre est le plus bel oppidum, naturel de surcroit, de Paris.

Image Christophe Meneboeuf - Travail personnelhttp://www.pixinn.net.

 

Franchir les fossés et atteindre les crêtes.

Les points de vue des ruraux sur les communes nouvelles sont un vieux débat. Ces controverses s'appellent… les querelles de clochers. À l'ère de l'informatique, rester accrochés à ces vieilles entités, pour certains, paraît dépassé ; a contrario, pour d'autres, c'est un désir de ne pas voir son enracinement anéanti par le "gyrobroyeur" fossoyeur de nos communes.

 

Osons et créons le barbarisme,  de la "contemporainité".

Les habitants de Caudéran en devenant Bordelais ou les vieux Montmartrois ont-ils perdu leur âme en se métamorphosant en Bordelais ou Parisiens… personnellement je ne le pense pas. Etait-ce vital et nécessaire ? Pour Caudéran, je ne le crois absolument pas. Certainement, je suppose que l'attraction de Bordeaux apporta un élan et une dynamique de schéma. Pour Montmartre, ce fut, assurément, une excellente greffe dans notre capitale. Sans préjuger de quoi que ce soit, on n'imaginerait pas la même réussite si Paris absorbait les villes historiques de Vincennes ou de Saint Denis.

Il paraît permis de supposer que l'aura chabaniste fut pour quelque chose dans le jumelage de Bordeaux et de Caudéran, tout comme la forte personnalité de Jean Leclaire joua pour fédérer Sarlat et La Canéda. Dans le même sens, les fortes personnalités locales de Charles Maurial et d'Élie Martegoutte ont, en 1960, ouvert les assemblages du Villefranchois. En 1960, Saint Étienne-des-Landes, 34 habitants, se fondait dans Villefranche-du-Périgord tandis que Latrape, 41 habitants, rejoignait l'entité mazeyrollaise.

 

Aberrations, contresens ou résistances historiques.

Les mairies de Marsalès et de Castels sont à moins d'un kilomètre de celles de Monpazier et de Saint Cyprien. Est-ce regrettable ou souhaitable ! C'est, à mon humble avis, à chacune et à chacun des Marsalésois et des Castellois, de le définir mais, certainement pas, seulement et exclusivement, à  Jean-Pierre Prêtre et à Henri Bouchard, ni à leurs colistiers, aussi respectables soient-ils, mais à l'ensemble de leurs concitoyens à consulter en usant du secret de l'isoloir.

 

La  belle touche d'union Val-de-Louyre et Caudeau.

L'exemple de mariage des Saint-Alvérois, des Cendrieucois et des citoyens de Saint Laurent-des-Bâtons, s'il paraît ouvert et tourné vers l'avenir, présente comme dans toutes ces unions, un questionnement : où est-ce ?  Il faudra, probablement, bien des décennies pour faire admettre aux populations les nouveaux toponymes.

 

Une persistance de continuité dans l'assemblage.

N'écartons pas, non plus, tout le côté fort bien admis  de belles unions heureuses. Les Pyrénéens, en imaginant le Pays Toy, ont parfaitement réussi un assemblage qui réunit 15 communes où l'on trouve des toponymes à forte résonance pyrénéenne comme Luz-Saint-Sauveur ou Barèges. Pourquoi… tout simplement parce qu'aucune n'a pris le chapeau. Là,, nous avons une union heureuse dans le respect des traditions et de l'enracinement de toutes petites communes.

Le pays Toy est une des sept vallées des Pyrénées françaises du Lavedan, partie sud-occidentale de la Bigorre qui appartient actuellement au département des Hautes-Pyrénées,

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Personnellement, je pense que plus de deux siècles après la grande Révolution française, on pourrait revoir les limites territoriales et corriger les aberrations mais seulement après avoir fait le point en écoutant les populations concernées et obtenu l'adhésion de celles-ci.

 

 

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Quelques singularités de panneaux. Qui va s'en plaindre !

 

On est à Sagelat

 

Le superbe éperon belvésois en ligne de mire, il est largement caché sur cette image, par le panneau indiquant Vaurez, oui, mais ce panneau est implanté sur le sol sagelacois.

Vaurez, rappelons-le, est un hameau partagé entre Pays de Belvès, Monplaisant, tandis qu'une avancée sagelacoise pointe son nez sur la R.D. de la Nauze.

Photo © Pierre-Bernard Fabre

 

 

Un t qui fait désordre

 

Pendant des années, le panneau implanté là indiquait commune de Belvès. En fait, l'hôtel-restaurant ci-dessus est monplaisanais. La correction fut apportée en changeant le panneau, malheureusement avec un t central qui fait désordre.

Les atermoiements entre Montplaisant et Monplaisant auraient dû être clos après l'arrêt du Conseil d'État de 1985 qui trancha en faveur de Monplaisant.

Photo © Pierre-Bernard Fabre

 

 

Route de la Ravine

 

Saint Germain-de-Belvès a terminé la dénomination de ses voies publiques. La R.D. n° 51 s'appelle désormais pour les communes de Siorac-en-Périgord, Saint Germain et pour un court segment carvésois "route des ravines". Siorac, Saint Germain et Carvès, là, ont choisi un rationalisme judicieux, démontrant que l'on peut partager, pour l'intérêt commun, un odonyme. Félicitons les pour cette symbiose.

Un tout petit regret, le panneau d'ouverture, côté sud-est, de cette route de la Ravine est sur le sol... carvésois. 

 

Photo © Pierre-Bernard Fabre

 

 

 

 

 

 


08/07/2021
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À Giverny-Monet : les jardins (suite du voyage, par Jacques Lannaud).

Nous ne cessons de le dire, la Terre de l'homme, si elle est identifiée à la hâte, par convention un peu directive, dans ce magnifique bassin de vie où la Dordogne, fleuve historique, s'apprête à recevoir la Vézère, rivière préhistorique, cette terre, notre patrimoine commun, n'aime guère les frontières. Ces craintifs pointillés humains placés là, par appréhension ou par peur de l'autre, la Nature ne les tolère que pour laisser admirer ses lignes naturelles tels le Sillon du Rhin ou les Crêtes pyrénéennes.  Profitons donc de cette permissivité du regard vers tous ces trésors que la nature et les humains ont, par un formidable génie de  partage et de reconnaissance, su enrichir en les harmonisant et suivons notre ami Jacques Lannaud dans ce havre de verdure du Vexin bossu, espace bucolique normand, proche des Andelys, là où la Seine veut bien recevoir l'Epte mais hésite à se fondre dans la Manche, sa "récente" souveraine.

Giverny, lieu de pèlerinage en hommage à Claude Monet, par sa verdure et son calme reposant, signe un des plus beaux décors de notre hexagone.

Suivons Jacques Lannaud dans cette douce promenade verte, ô combien différente de ses souvenirs d'enfance dans les reliefs éthiopiens.

 

P-B F

 

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La rose de la Paix est éclose - Le blog d'Essigny-le-Petit

 Rose de la paix. Essigny-le-Petit.

 

 

Claude Monet

 

Claude Monet,

par Auguste Renoir

Jacques Lannaud poursuit un voyage récent qui le mena du nord de la France à Giverny (cliquez ici pour le lire : Des Hauts du Nord aux rives de la Seine).

 

                                                                 

                                                    

Le village que l’on découvre porte l’empreinte et le souvenir de Claude Monet. Il s’étire le long de la rue du même nom, rectiligne, bordée de jardins qui, tous autant, cherchent à mimer celui du peintre,  de bas-côtés d’herbes, de fleurs printanières mêlées à des coquelicots qui se balancent doucement sous l’effet d’une légère brise. On se sent, déjà, dans une nature luxuriante et, après avoir marché pendant 15 à 20 mn, voici la ruelle qui descend vers la petite route du bas, parallèle à l’Epte où se trouve la billetterie.

 

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photos Jacques Lannaud

 

Aussitôt, un sentier où se succèdent et se mêlent arbustes, bouquets de plantes vertes, iris, pivoines, pavots, puis les roses qui s’épanouissent sur des tiges formant d’énormes bouquets aux tons nuancés, entourés de divers végétaux. Dans une lumière diffuse où domine le vert, se dresse devant vous un saule imposant d’une bonne vingtaine de mètres de haut  dont les rameaux et les longues branches-lianes retombent jusqu’au sol en grappes feuillues qui filtrent le soleil en apportant leur ombre légère. Saules qui se plaisent près ou en bordure du bassin aux nymphéas, importés du Japon et que le peintre s’attachera à rendre sous la forme de « vertes chevelures » : douze toiles intitulées « Saules pleureurs ».

 

 

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Sur une petite île à l’entrée du jardin d’eau, on découvre une bambouseraie, véritables arbres de 7 à 8m de haut. L’étang se présente, alors, de forme oblongue, créé à partir d’un petit bras de l’Epte et l’on aperçoit les îlots de nénuphars en fleurs dispersés sur toute la surface liquide que le peintre a voulu et qui vont être à l’origine d’une des plus fabuleuses ornementations picturales "Les Nymphéas". Offerts à la France par Monet en 1918, aujourd’hui, propriété du musée de l’Orangerie, cette fresque imposante constitue ce que l’on a appelé une véritable « Sixtine de l’impressionnisme ».

 

 

 

pont japonais

 

 

Le pont japonais enjambe une partie rétrécie de la nappe d’eau, peint en vert et non en rouge comme au Japon, chapeauté par une splendide glycine et, tout autour, les bambous, les ginkgos biloba, érables, pivoines arbustives du Japon, lis, saules pleureurs et rosiers arbustes ou roses s’épanouissant parmi des fleurs de couleurs diverses.

 

 

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                                                         photo Jacques Lannaud

 

Le plaisir de parcourir ces petits sentiers et petites allées au milieu de tant de végétation et de fleurs, est communément partagé par tous les visiteurs qui en apprécient la diversité, la luxuriance, la beauté des arbres qui apportent leur ombrage et leur verticalité, tout cela confine à un sentiment de beauté que seule la nature, guidée par l’homme, peut nous offrir. Sous différents angles et, au fur et à mesure que l’on parcourt les allées, on découvre des vues nouvelles, des fleurs qui ornent ces passages et les bords de l’étang, tout resplendit sous un soleil matinal et déjà  chaud.

 On ne peut s’empêcher, sous ces frondaisons et dans ces petites allées sinueuses, de penser aux amis de Monet qui les ont arpentées : Georges Clémenceau, Sacha Guitry, Stéphane Mallarmé, Paul Valéry, Auguste Renoir mais, aussi, Octave Mirbeau (Journal d’une femme de chambre ), des membres de l’Académie Goncourt, des amis du Japon dont Mme Kuroki (née princesse Matsukata).

 

 

Clémenceau

 

Clémenceau et Monet à Giverny 

 

 

                                                  

 

 

Monet veille, scrupuleusement, sur son jardin. Pas forcément en bonne intelligence avec les Givernois, il recommande aux enfants de ne pas toucher aux fleurs et de ne pas inviter leurs amis à jouer dans les allées, allant même à interdire qu’on tutoie ses fleurs, au petit Claude Renoir, fils d’Auguste.

Le bassin nécessite un jardinier sur l’eau, quotidiennement, pour l’entretenir et entretenir les nymphéas et permettre les reflets sur l’eau.

 

 

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Avec la grande fresque des « Nymphéas », il ouvre  au XXiè siècle des voies nouvelles que vont emprunter Kandinsky, admiratif du tableau « La Meule » et d’autres comme Jackson Pollock, Mark Rothko, Joan Mitchell ou Sam Francis.

Au fil de la promenade, on est passé dans un tunnel qui nous a conduits dans le jardin floral que domine la magnifique demeure en long du peintre, léguée à l’Académie des Beaux-Arts par Michel Monet qui voulait que la propriété ne tombe pas dans l’abandon et que les admirateurs du peintre puissent y venir, notamment ceux des contrées lointaines, Japon, Etats-Unis… qui se manifestaient.

 

 

nymphéas 2

 

 

 Le village, finalement, est adossé à la colline qui s’élève à l’arrière et si la rue est plate sur sa longueur, d’un côté soit on commence à monter, de l’autre on descend vers la rivière.

Le peintre s’y installe en 1883, achète la maison dont il est locataire en 1890 ; l’aménage, crée dans le verger un jardin de fleurs et le jardin d’eau où l’on vient de passer. Il meurt le 5/12/1926.

On compte pas moins de 25 tableaux ayant pour thème Giverny : Coucher de Soleil, Entrée de Giverny en hiver, paysages, bois, champs de coquelicots, meules, peupliers, courbe de l’Epte, le pré à Giverny, soleil levant etc…, sans compter la série des Nymphéas.

 

entrée de Giverny en hiver

 

                                                                 Entrée de Giverny en hiver

 

Un peintre aurait pu passer inaperçu comme tant d’autres attirés, eux-aussi, par le site, la lumière, les paysages magnifiques, baignés par la Seine et  l’Epte.

Mais, Monet pense autrement la peinture avec ses amis Manet, Sisley, Pissaro, Renoir.

Sisley nous montre des fêtes sur l’eau, des ciels où l’orage couve, les rivières autour des mâts à banderoles, les régates de banlieue, le vent qui agite les feuilles et les herbes de la rive.

Pissaro, quant à lui, nous fait découvrir des toits rouges derrière des pommiers, des coteaux bordés par la rivière et les peupliers, des arbres magnifiques dans leur épanouissement estival et leur dépouillement hivernal, des cultures sur les pentes et , toujours, dans l’harmonie spontanée et mobile de la lumière et du temps.

Monet est enivré par la lumière, par les reflets sur l’eau, les paysages qui offrent non pas des perspectives lointaines mais des couleurs, des milliers de couleurs qui se mêlent et s’entremêlent donnant des tons diffus et emmêlés, des cieux changeants suivant le soleil levant ou couchant dans un air rayonnant ou, au contraire, perçant à travers des nuéees. Il peint la nature, la vie telle qu’elle s’offre à son œil sensible.

 

 

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                                                     photo Jacques Lannaud

 

Et, ce jardin floral que l’on découvre, maintenant,  s’étale sur une très grande longueur. C’est celui, pas seulement d’un amoureux des jardins et des fleurs mais d’un artiste, d’un connaisseur des couleurs, sachant les marier, les entremêler, au point de se demander si nous ne sommes pas là devant un immense tableau impressionniste : les premiers mufliers, cosmos, œillets, impatiens, amarantes, bégonias, cléomes, pélargoniums roses et rouges, roses trémières, cuphea, gaura…Quasi, tous les jours, le peintre s’entretenait avec ses jardiniers. Les parterres de fleurs, les arbustes de roses de diverses couleurs et formes, la large allée centrale, légèrement montante, ornée d’arceaux où grimpent d’autres rosiers, voilà un décor qui surprend, qui enchante, où les fleurs sont reines et où nous ne pouvons que nous extasier en remontant l’allée princière qui se termine devant l’entrée principale de la maison. Alors, on se retourne et on reste quelque peu ébahi.

    

 

Jacques Lannaud

 

 

 


07/07/2021
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Notez ces rendez-vous estivaux d'Anne Bécheau.

 

 

À plusieurs occasions, ce blog  vous a ramenés sur les pas d'Anne Bécheau. Anne, personnage qui porte en elle toute l'historicité du Périgord noir, séduisante à l'envi, passionnante par son verbe toujours riche,  précis et envoûtant,  sait faire vibrer ces vieilles pierres qui la fascinent. Elle peut, tout à la fois, être procureur, témoin indirect ou avocate de ces personnages qui ont donné au Périgord, ses multiples péripéties indécises où les hommes, en fonction des moments, savaient se retourner en inversant les plaques des cheminées, pour présenter aux "visiteurs" soit le Lion d'Angleterre soit la Salamandre de France. Cette méthodologie a-t-elle vraiment changé aujourd'hui…

Anne, historienne, romancière, écrivaine et témoin, en s'invitant dans la corne de l'Afrique, a eu besoin de pérégrinations transcontinentales, pour savoir, pour comprendre et analyser, afin de jauger les hommes et les civilisations. Sur les pas de Jacques Lannaud, elle ne le connaît pas, avec une demi-génération d'écart et surtout un demi-siècle de différentiel, elle a voulu apprécier la traçabilité humaine dans cette autre terre de l'homme.

Si vous suivez Anne, quel que soit le lieu historique où vous l'écouterez, vous aurez un regard différent sur notre fleuve fascinant, sur les vieux murs et sur les personnages qui les ont occupés.

 

P.B F 

 

CLIQUEZ SUR L'IMAGE

 

Anne Béchaud

 

 

Le général Bernard Libat, président des "Amis de Redon-Espic" s'entretient avec Anne Bécheau lors d'une visite.

Photo © Pierre-Bernard Fabre

 

 

 La Roque et sa falaise plongent dans le fleuve. Photo D.R

 

 

RG 2

 

Photo D.R 

 

Envie de découvrir de nouveaux lieux ou de les faire découvrir à des amis ?
 
Alors, prenez connaissance du programme de cet été.
 
Vous pouvez réserver par sms ou courriel (sauf pour la visite de Saint-André-Allas pour laquelle la réservation est obligatoire auprès de l'Office de tourisme de Sarlat).
 
A très vite sur les chemins du Périgord.

 

Anne Bécheau
05 53 30 40 39
06 03 04 38 97

www.visites-guidees-dordogne-perigord.com

 

www.perigord-ecrivain-public.com


www.perigord-recherches-historiques.com

 

VG

 

 

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Demain : À Giverny-Monet ; les jardins (suite du voyage), par Jacques Lannaud.

 


06/07/2021
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La galerie Odehon de Saint-Cyprien présente une nouvelle vitrine pour l'été 2021.

SAINT CYPRIEN

 

 

 

01 blog - Flyer Recto - Verso

 

Flyer recto-verso de présentation de l’exposition

 

 

 

 

CLIQUEZ SUR LES IMAGES

 

 

 

02 blog - Galerie Edik Odehon

 

Edik Odehon, directeur artistique de la galerie

 

 

Après une année exceptionnelle qui débouche sur une sortie de pandémie très attendue, Edik Odehon, directeur artistique de la galerie, a donné une possibilité à une vingtaine d’artistes majoritairement locaux d’exposer leurs œuvres. Créativité et diversité artistique sont à l’ordre du jour.

 

Voici quelques prises de vues des œuvres exposées dans la galerie. 

 

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Par ailleurs et selon le souhait des visiteurs, il sera possible d’aller visiter, sur rendez-vous, les ateliers des artistes exposants.

 

Le vernissage de cette exposition aura lieu en extérieur le jeudi 8 juillet à 19H00 devant la galerie, sur le parvis de l’office de tourisme de Saint-Cyprien.

L’association e2k a le plaisir de vous convier à l’inauguration de sa nouvelle saison artistique. Vous êtes cordialement invités pour venir partager le verre de l’amitié.

 

Exposition du 1er juin au 15 septembre 2021

Galerie Odehon , 43 rue Gambetta à Saint-Cyprien

Ouvert tous les jours de 16h00 à 19H00 et sur rendez-vous - Dimanche de 10H00 à 13H00

Contact : odehon@yahoo.fr

 

 

En outre, l’association e2k en partenariat avec le château de Commarque, propose jusqu’au 15 septembre, une exposition des sculptures en métal de Laurent Fortier qui vit et a son atelier à Cordes-sur-Ciel dans le Tarn. Il présente une série de 14 disques qui tentent de s’harmoniser avec les empreintes architecturales médiévales du site.

 

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Château de Commarque

24620 - Les Eyzies-de-Tayac-Sireuil

05 53 59 00 25

www.commarque.com

 

 

Texte de l’article et photographies © Bruno Marty

 

 

 


05/07/2021
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Tomber dans le panneau

 

Panneau ciblé

 

Photo © Pierre Fabre

 

 

Les touristes, en arrivant à Belvès, peuvent être surpris par le panneau qu'ils découvrent en arrivant dans cette cité. Les guerres de religions entre papistes et réformés sont néanmoins loin dans le passé de cet oppidum. Là, la quiétude du castrum fut troublée, une nuit, par les hommes d'un ami d'Henri IV, Geoffroy de Vivans. Ce seigneur de Doyssac, qui n'était pas un tendre, loin s'en faut, voulut imposer sa "foi" luthérienne aux papistes mal protégés au sein de leurs remparts. Une brèche fut donc taillée dans cette enceinte lapidaire par ses hommes de main et Belvès dut changer, pour un temps éphémère, de guide spirituel. Que les touristes se rassurent, il ne s'agit pas non plus d'ultimes échanges de coups de feu entre les intrus qui ont quitté le Périgord le 18 août 1944 et les partisans. Quand nos voisins de l'autre rive du Rhin poussent jusque-là, ils sont aujourd'hui accueillis, à bras ouverts, dans les gîtes, les fermes-auberges et autres.

 

Ce panneau malmené, ce printemps, le fut, semble-t-il, par le tir d'un contestataire. Il donne à penser qu'il a toutes les probabilités de signer un acte colérique émanant d'un réfractaire au changement de nom de la localité.

 

Panneau

 

Le tireur s'en est pris au nouveau panneau et a laissé son équivalent  dans le calme de la sortie de la localité.

Photo © Pierre Fabre

 

Revenons à la genèse du changement de toponyme.

Le conseil municipal peut demander au Conseil d'État le changement du nom de sa commune. Ensuite, c'est la Commission de révision du nom des communes qui statue. Une commission dont l'un des membres représente la Poste : en effet, l'organisme doit s'assurer que le changement ne perturbera pas les services publics. 

Sans parler de la période révolutionnaire où les hagiotoponymes, à quelques exceptions près, sont entrés en jachère, bon nombre de communes, pour des raisons diverses, ont changé de toponyme. On est passé d'une mineure modification orthographique de Doyssac à Doissat ou de Belvez à Belvès. Actuellement, par glissement d'usage, on s'achemine, hélas, vers la perte d'un accent à Carvès pour devenir Carves.

Le changement très radical dans la forme, en 1856, transforme Sainte Marie de Frugie en La Coquille.

 

La création des communes nouvelles.

En créant des communes nouvelles, les équipes municipales ont été amenées à repenser leurs toponymes. La mayonnaise, pour les communes nouvelles, franchement, n'a pas pris... pourquoi ?

L'idée, a priori, fort simple, "dégraisser le mammouth", au premier abord paraissait séduisante. Il s'agissait de mettre en commun les moyens techniques et de réduire les coûts. On ne peut qu'être réservé quand on est spectateur de l'envolée des dépenses publiques quand le pouvoir a décidé de réduire le nombre des régions.

Pour quelles raisons, cela n'a pas marché. Le pouvoir de l'État craint la sanction du suffrage universel. Il s'est dit, à tort ou à raison, que lorsque l'on veut faire bouger les virgules dans un texte, le couperet populaire risque de s'immiscer dans le débat où le "populaire" n'a pas voix au chapitre et n'est pas engagé. On n'a jamais demandé aux citoyens lambda ce qu'ils pensaient des structures existantes ; fallait-il les valider, y compris là où elles sont aberrantes -et les cas sont très nombreux- ou devait-on, après avoir entendu les habitants par le truchement des urnes, se pencher sur l'opportunité de remanier. On s'est limité à écouter les élus qui ont autant envie de perdre leurs écharpes que de rencontrer un virus mortel.

Quand une commune-nouvelle est créée, avec l'adhésion  populaire ou non, les édiles s'interrogent donc sur leur intitulé. Depuis que l'on voit des fusions, en général, pour éviter les susceptibilités, on fédère les anciens toponymes en allant jusqu'à la longueur extrême, ainsi Le Coux qui a absorbé Bigaroque, il y a deux siècles, et Mouzens lors de la création de la commune nouvelle, est devenu Le Coux & Bigaroque, dans un premier temps, et Le Coux & Bigaroque-Mouzens, ces dernières années. N'en jetez plus la cour est pleine ! Pourvu que nos voisins du Buisson n'aient pas l'idée de les rejoindre ! Cela ferait Le Buisson-de-Cadouin-le Coux-et-Bigaroque-Mouzens !

 

Qu'est-ce-qui a pu "faire péter un fusible" au tireur "irresponsable".

Le changement de toponyme irrite certains Belvésois. Certains l'ont clamé haut et fort ; d'autres, plus discrets, ne l'ont pas "digéré". A-t-on respecté les usages et les textes ? Il paraît permis d'en douter. La décision, qu'il n'est nullement nécessaire de soumettre à la population, a-t-elle été soumise aux édiles. A priori, sauf erreur, cela n'est pas parfaitement gravé dans le marbre.

Ce qui semble certain, c'est qu'aucun citoyen n'a interpellé le Tribunal administratif et que s'il y a eu erreur, voire faute grave, on ne change pas un toponyme à la légère, la majorité du corps électoral  a, tacitement, par la reconduction de son appareil municipal, absous ce "dérapage" et bien voulu admettre que l'on peut se passer de son avis.

 

Qui va payer la note.

En dehors des contribuables, à moins de trouver un mécène, on ne voit pas bien qui peut bien payer la note. La personne, non identifiée, qui a tiré sur le panneau, est soit un mécène bien caché qui entend payer ses dégâts, peu probable, soit est un coléreux qui n'hésite pas, par son ire, à s'en prendre au patrimoine public.

 

 

 

La Conne, hameau français du département de la Dordogne.

Photo ©  Julien Licourt

 

Les "Connais" eux sont plus paisibles. Ils ne s'en prennent ni à leur toponyme, ni à leur panneau.

 

Les patronymes " Conne ", " Connard ", " Connart " et variantes n'ont aucun rapport étymologique avec le mot " con " : en Europe continentale, ils proviennent du germanique con(hardt) signifiant « brave et dur » (à rapprocher du néerlandais koen, " courageux " et de l'anglais hard, " dur ").

 


04/07/2021
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